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Bölöni : « J’ai hâte de retrouver une bande de salopards »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Coups francs, corners, 4-4-2 : rien de tout ça dans un ping-pong verbal de 105 minutes avec Laszlo Bölöni, le coach de l’Antwerp. Il parle de gilets jaunes, de réfugiés économiques, de sa bande de salopards du Standard…

Laszlo Bölöni à propos…

…des gilets jaunes : « Les fins de mois difficiles, quand il faut serrer, j’ai bien connu. J’ai été au chômage en France, et ma femme, qui a aussi fait des études supérieures, a travaillé comme simple vendeuse dans un magasin Leclerc. Les gilets jaunes, je ne vais pas dire que je suis comme eux, mais je connais un petit peu leur situation. Avant que je commence à taper la balle, ma mère a élevé seule ses deux enfants parce que mon père est mort très tôt. J’ai connu la folie du communisme dans le bloc de l’Est. Devoir faire attention, je sais ce que c’est. Pour ces gens-là, il faut trouver des solutions. Mais les solutions, ça ne peut pas être des cadeaux. Tu ne veux pas renoncer à tes acquis sociaux, mais ils coûtent de plus en plus cher. Aujourd’hui, être président de la République en France, ce n’est pas un cadeau. Je suis persuadé que n’importe quel président dans le monde essaie de trouver des bonnes solutions, mais ce n’est pas simple. Tout coûte cher, mais où est-ce qu’on peut trouver cet argent ? Donner plus d’argent aux familles, c’est bien. Mais où le prendre ? On n’a pas la réponse. Alors, l’État augmente la taxe sur les carburants, par exemple… »

…des réfugiés économiques : « Les gens qui fuient la guerre, je comprends, parce que c’est extrêmement difficile pour eux. Quand ils arrivent à la frontière, je trouve que c’est humain de leur donner un coup de main. Je parle de ceux qui quittent la guerre ! Pas les autres, qui viennent ici pour avoir une meilleure situation économique. Parce qu’alors, l’Afrique va venir ici, l’Asie aussi. Et qu’est-ce que vous ferez avec vos pauvres qui n’ont rien à manger ? Ceux qui veulent changer de pays pour avoir un meilleur avenir économique, qu’ils aillent en Asie, en Chine. Là-bas, il y a un gros développement économique, ils dominent le monde. Ou aux États-Unis. Ou en Arabie saoudite, ils sont voisins. »

…de sa bande de salopards : « La tension, ça existe. On choisit de l’entretenir ou pas. Nous aussi, on a joué à ça. Moi aussi, personnellement. Au Standard, j’ai prononcé une phrase que j’ai hâte de réutiliser ici avec l’Antwerp, j’ai parlé de ma bande de salopards. Les journaux me l’ont reproché. Je disais ça dans le bon sens du terme. Oguchi Onyewu était un salopard, Dante aussi, Milan Jovanovic pareil. Steven Defour, salopard. Axel Witsel, salopard. Mohamed Sarr, un vrai salopard. Igor de Camargo pouvait mettre un petit coup de temps en temps, discrètement, l’adversaire ne savait pas d’où ça venait. Si je peux retrouver le même état d’esprit ici, lisez des salopards dans le bon sens du terme, je signe. Mais je ne le sens pas encore. »

Par Pierre Danvoye

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