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Bölöni, Conceição… Les candidats parfaits pour entraîner le Standard ?

Maxime Defays Journaliste

Après le limogeage lundi d’Aleksandar Jankovic et la prise de fonction ‘ad interim’ de José Jeunechamps, nous tentons de savoir quel profil d’entraîneur conviendrait le mieux au Standard pour la saison prochaine.

À chaque séparation d’un entraîneur avec un club, les spéculations quant à l’identité de son successeur vont toujours bon train. Plusieurs noms ont déjà circulé pour prendre les rênes de l’équipe liégeoise l’année prochaine. Petit tour d’horizon des potentiels candidats (non-exhaustifs), dont le nom, pour certains, avait déjà été évoqué lors de l’ère D’Onofrio. Nous avons demandé l’avis de Sacha Tavolieri, correspondant belge pour RMC et spécialiste du Standard de Liège.

Franky Vercauteren

Le nom de l’ancien coach d’Anderlecht et de Genk est revenu dans quelques bouches ces deux derniers jours, même s’il ne semble pour l’instant pas figurer en pole position. « Ce serait tout de même pour moi un très un bon choix », nous confie Sacha Tavolieri. « Il a toujours voulu venir au Standard. C’est un homme qui arrive à gagner facilement l’adhésion d’un groupe et c’est un excellent communicateur à l’intérieur d’un vestiaire ».

Le coach bruxellois a aussi cette aspiration à faire jouer les jeunes, ce qui a cruellement manqué au Standard ces dernières saisons : « Il a notamment fait confiance à plusieurs jeunes lors de son passage à Genk, comme De Bruyne, Courtois ou encore Benteke », poursuit M. Tavolieri. « C’est un homme qui a faim, et qui a aussi beaucoup d’expérience. Il a les qualités pour recommencer un projet au Standard, un défi qu’il pourrait trouver intéressant. De plus, c’est un coach qui travaille sur du long terme, ce qui serait judicieux vu la situation actuelle. Son point faible, ce serait son côté plus ‘laxiste’ alors que le club aurait bien besoin de quelqu’un avec de la poigne ».

Vercauteren n’arrive pas en tête des préférences des supporters du Standard, mais comme Bruno Venanzi l’a déclaré dans nos colonnes : « On ne va pas faire d’économie pour un poste de cette importance. Mais je ne ferai pas un choix de coach pour faire plaisir aux supporters ». C’est donc sur la qualité pure de l’entraîneur et sur la mentalité qu’il peut insuffler au groupe que le choix de Bruno Venanzi se portera.

Peter Maes

Le nom de l’ancien entraîneur de Malines, Lokeren et Genk revient aussi régulièrement dans les conversations. L’Anversois, on le sait, incarne une certaine rigueur, voire une dureté. Certains diront ‘l’intransigeance flamande’ : « Avec ce pedigree, je pense qu’il ne correspond pas du tout à ce qu’on attend au Standard », nous répond Sacha Tavolieri. « Il est très ‘flamingant’, refuse de répondre aux interviews en français, et son ouverture d’esprit est assez limitée. Pelé Mboyo m’a déjà confié que c’était un entraîneur très figé sur lui-même, sur son identité et sur ses choix. Tout cela réuni pourrait poser des problèmes de communication avec son groupe, surtout s’il était composé de joueurs à la culture différente ». Pour un club à l’identité régionale et locale très marquée, un profil comme le sien risque alors de ne pas totalement correspondre à ce qu’attendent les supporters.

« Le point positif avec Maes, c’est que c’est un coach de ‘long terme’, ce dont le Standard a bien besoin », conclut le correspondant d’RMC.

Reste à voir si son dernier passage manqué à Genk ne risque pas de jouer en sa défaveur.

Bölöni, Conceição... Les candidats parfaits pour entraîner le Standard ?
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Sergio Conceição

L’ancien joueur du Standard et actuel entraîneur de Nantes est sans nul doute le favori des supporters liégeois. Auteur de bons résultats avec les Canaris, le Portugais attise beaucoup les convoitises. Sacha Tavolieri est affirmatif : « Il ne prolongera pas son bail au-delà de cette année. Il pourrait donc être libre, mais il est évidemment très cher. Mais comme le président du Standard ne semble pas regarder au portefeuille, c’est une solution très plausible, même si d’un autre côté, l’homme fort de Sclessin a dit qu’il ne voulait pas ‘à tout prix faire plaisir aux supporters’… ».

Le Portugais représente tout ce que les supporters adorent : le côté « latin », le « feu et la grinta » et possède l’ADN du club, qui en a besoin. Il semble être en plus dans une phase ascendante dans sa carrière. Le projet du Standard pourrait lui plaire et il ne serait pas contre abandonner Nantes en fin de saison pour tenter l’aventure. Sacha Tavolieri tempère : « C’est un entraîneur avec énormément d’énergie, il pourrait tout donner pour le club. Malheureusement, j’ai bien peur que cette fougue ne puisse marcher sur une longue durée. Il resterait évidemment un excellent choix mais peut-être pas le meilleur pour reconstruire. Le Standard a besoin d’une situation pérenne, et je crains que Sergio Conceição ne soit un coach ‘que d’une année' ».

Mircea Rednic

L’ancien joueur et entraîneur du Standard est également cité du côté de Sclessin, bien que le président ne semble pas être totalement sous le charme du Roumain. Sacha Tavolieri ne croit pas du tout en l’arrivée du coach de Mouscron : « Il y a 20% de chances qu’il vienne… Il est certes apprécié, a une communication bien rôdée avec les médias, mais je n’y crois pas. Il a un côté strict dans le vestiaire, très « Europe de l’Est », ce qui est un bon point. Sa poigne pourrait être la bienvenue. Il plaît aux supporters et a toujours montré un amour sincère au club, mais il n’arrive vraiment pas en tête des candidats ».

László Bölöni

Bölöni, Conceição... Les candidats parfaits pour entraîner le Standard ?
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L’ancien coach du Standard, vainqueur du titre en 2009, est actuellement libre de tout contrat. Sacha Tavolieri fait du Roumain le candidat idéal : « Son prix n’est pas un problème. Bölöni, son projet, c’est environ sur deux ans, pas plus, mais c’est ici une véritable reconstruction. Il a déjà travaillé avec José Jeunechamps. Selon moi, l’entraîneur liégeois prépare le terrain pour l’année prochaine. L’année du titre reste encore en tête de tous les supporters du Standard, peut-être même plus que celui de l’année précédente, qui venait mettre fin à 25 années de disette, avec Preud’homme. De plus, les prestations en Ligue des Champions ont été intéressantes. Au regard de ce que veut mettre en place la direction, c’est la solution la plus plausible et vraisemblable. »

José Jeunechamps

L’entraîneur ‘ad interim’ du Standard semble promis à un autre avenir que le poste de T1 la saison prochaine, bien que lui-même ait certainement à coeur de prouver au président qu’il pourrait bien faire le travail dès le mois de juillet. Il aura tout d’abord comme objectif de faire remonter le Standard au classement dans ces PO II et de terminer la saison sur une note positive.

« Il aura les leaders du groupe avec lui, comme par exemple un garçon comme Goreux qu’il a connu en équipe première lors de son passage avec Böloni, mais aussi Edmilson, qu’il a connu en équipes de jeunes », nous explique M. Tavolieri. « Il va ramener une certaine nostalgie de la plus belle période du Standard de ces 30 dernières années. Il peut plaire, car c’est une personne du ‘terroir’, un pur ‘rouche’ qui connaît parfaitement la maison. Mais entendons-nous bien… Je ne pense pas qu’il sera sur le banc l’année prochaine, même s’il garde cette idée dans le coin de sa tête. »

Sacha Tavolieri insiste sur le fait que le nouveau coach devra probablement faire face à un tout nouveau groupe : « Il faut quand même remettre en contexte les choses. L’année prochaine, quand l’entraîneur prendra ses fonctions, la plupart des joueurs présents cette année ne seront plus là. Et l’arrivée de tel ou tel coach ne va pas leur faire changer d’avis, il faut le dire. On arrive à la fin de ‘quelque chose’. Le Standard doit s’attendre un exode et recrutera, selon moi, plutôt des sud-Américains ou des Portugais. Et c’est Bölöni qui s’intègrerait le mieux dans ce genre de projet ».

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