© Isosport (Maarten Straetemans)

Bodart chez les Diables ? « Il est meilleur que Van Crombrugge, pas encore que Mignolet »

Notre journaliste Martin Grimberghs répond à trois questions qui ont fait l’actualité footballistique de ces derniers jours. Au menu: la prestation d’Anderlecht à Ostende, la montée en puissance d’Arnaud Bodart et Charleroi en feu.

Anderlecht est-il plus fort sans Cobbaut ?

Il fallait ne rien avoir d’autre à faire pour garder le cap vendredi soir. Indigne, la prestation des Mauves à Ostende (2-2) a parfois fait peine à voir. À elle seule, la première demi-heure de jeu concentrait tous les maux du jeu bruxellois. Aux longs ballons perdus par Derrick Luckassen, succédait la peur de mal faire. Discret, comme planté sur le premier but des Côtiers, Elias Cobbaut semblait éteint. Remplacé pour une cheville cassée à la demi-heure par Killian Sardella, l’ancien Malinois ne manquera pas à cet Anderlecht-là. Beaucoup plus entreprenant, plus à l’aise avec le cuir, l’entrée du minot a dû réconforter Vincent Kompany.

Avec Elias Cobbaut et Derrick Luckassen, le jeu des Mauves était si stéréotypé qu’on voyait mal où Vincent Kompany voulait en venir.

Formé dans l’axe, Sardella a les défauts de ses qualités. Son agilité balle au pied ne gomme pas ses carences dans les duels. Reste qu’on peut rendre douze centimètres à son concurrent direct – l’écart de taille entre Cobbaut et Sardella – et se montrer plus rassurant sur phases arrêtées. Si Kompany confirme Killian Sardella contre le Cercle après la trêve, il s’offrira une nouvelle solution pour tenter de relancer proprement. Avec Cobbaut et Luckassen, le jeu des Mauves était si stéréotypé qu’on voyait mal où le nouvel architecte maison voulait en venir. La complémentarité entre Sardella et le Néerlandais ne saute pas encore aux yeux, mais réussir à faire moins bien que le binôme précédent relèverait de la prouesse.

Arnaud Bodart est-il le meilleur gardien du championnat ?

Contrairement à Hendrik Van Crombrugge et Simon Mignolet, Arnaud Bodart aura du temps pour lui dans les dix prochains jours. Lui ne verra pas Tubize ni Roberto Martinez, mais pourra continuer à travailler. Au calme et dans l’ombre, le gardien le moins perméable de Pro League, à égalité avec Nicolas Penneteau, un but encaissé en quatre matches, en profitera peut-être pour revenir à son aise sur son début de saison réussi avec Jan Van Steenberghe. L’entraîneur des gardiens liégeois est comme nous depuis quelques semaines. Plus qu’à la confirmation d’un talent, il assiste à son éclosion. De bon gardien qui ne perd pas de point, Bodart est devenu un gardien qui scelle le sort d’une rencontre.

Avec Arnaud Bodart dans les cages, le Standard s’offre une assurance que peu de gardiens rouches avaient offerte ces dernières années.

Sans lui, les hommes de Philippe Montanier ne seraient pas repartis du Kiel avec les trois points. La maladresse de Tarik Tissoudali ne dit pas tout. Avec Arnaud Bodart dans les cages, le Standard s’offre une assurance que peu de gardiens rouches avaient offerte ces dernières années. Plus complet qu’un Memo Ochoa, tellement plus fiable qu’un Yohann Thuram ou un Guillaume Hubert, plus agile qu’un Eiji Kawashima et forcément plus concerné qu’un Victor Valdés, Arnaud Bodart incarne désormais avec Nicolas Raskin le Standard qui gagne. Meilleur que Van Crombrugge ? Sans doute. Que Mignolet ? Pas encore, mais du numéro 2 des Diables, Arnaud Bodart a déjà la sobriété. L’atout des discrets. Des ambitieux, parfois, aussi.

Charleroi doit-il jouer le coup à fond en Coupe d’Europe ?

Le calendrier de l’après-trêve pour les Zèbres ? Zulte-Waregem, le Beerschot, un rendez-vous européen contre un adversaire dont l’identité sera dévoilée ce mardi 13h à Nyon, Mouscron et le Standard. Sur papier, trois matches abordables, une gâterie et un derby de prestige à la maison programmé le 4 octobre. Il faut remonter 25 ans en arrière pour trouver trace d’un binôme wallon en tête du championnat. Qu’en sera-t-il dans un mois ? Depuis le début de saison, Karim Belhocine maintient sa confiance à un groupe restreint d’une douzaine d’hommes. Le quatre arrière ne bouge pas, le triangle médian non plus, et la ligne d’attaque s’adapte, tout au plus. Derrière, il ne reste que des miettes à se partager pour les Lucas Ribeiro Costa (18 minutes), Frank Tsadjout (9′), David Henen (4′) et Gaëtan Hendrickx (1′).

Qu’adviendrait-il de la hiérarchie de Belhocine si le onze le plus âgé du championnat derrière l’Antwerp venait à devoir disputer trois matches par semaine ?

Qu’adviendrait-il de la hiérarchie de Belhocine si le onze le plus âgé du championnat (28,4 ans) derrière l’Antwerp (28,7 ans) venait à devoir disputer trois matches par semaine ? Jusqu’ici, la solidité du groupe carolo s’affiche autour de Mehdi Bayat dans une scène devenue habituelle au Pays Noir. Les Zèbres écoutent, puis explosent au moment de fêter la super prime offerte par le préposé à la bourse. Guillaume Gillet, pas encore familiarisé avec les coutumes maison, était surpris ce dimanche. « J’aurais dû venir ici plus tôt« , criait-il en direction de la tribune d’honneur, où Mogi Bayat et Adrien Trebel avaient pris place. Un joueur au profil du deuxième serait le complément idéal pour orchestrer une rotation dans le milieu. Celle-ci deviendra indispensable si qualification européenne il y a. Mais les Zèbres ont-ils vraiment intérêt à se mettre des bâtons dans les roues à l’aube de ce qui pourrait être la saison de tous les superlatifs ? La réponse tient probablement dans le petit papier qui sortira de l’urne ce mardi en Suisse.

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