© Belga (Yorick Jansens)

« Beaucoup de clubs amateurs qui bossent bien vont disparaître »

Dans les divisions inférieures en Flandre, le foot est postposé encore un peu plus longtemps. De ce côté-ci de la frontière linguistique, le timing est plus favorable. Explications sur ce paradoxe avec le quotidien de deux clubs voisins : Acren-Lessines et Grammont.

Ce jeudi, l’aile flamande de la fédération (Voetbal Vlaanderen) a décidé qu’il n’y aurait pas de matches en Flandre avant le 25 août. Une conséquence de l’interdiction de jouer au foot dans la province d’Anvers et du report des premiers tours de la Coupe de Belgique.

Chez nous, l’Association des Clubs Francophones de Football (ACFF) n’impose pas (encore) les mêmes mesures. L’ACFF suit les recommandations du Conseil National de Sécurité. Ainsi, on jouera ce week-end sur le terrain de l’Entente Acren Lessines, un club hennuyer de D2 Amateurs. Àquelques kilomètres de la frontière linguistique. Ce club affrontera, dimanche, Biévène, une équipe du Brabant flamand qui évolue dans la ligue francophone.

La situation sera revue au jour le jour pour l’Entente Acren Lessines.

Tout se passe comme en temps normal, là-bas. Tant les entraînements que les matches. Le correspondant qualifié, Claude Buydens, le confirme. « Avec un maximum de 200 spectateurs, le port du masque et le respect des distances sociales. Mais uniquement contre des adversaires affiliés à l’ACFF. On avait aussi prévu des matches contre Renaix et Menin, mais ils nous ont avertis qu’ils n’étaient pas autorisés à jouer. Donc, on doit chercher d’autres adversaires qui sont inscrits à l’ACFF. » Le bourgmestre de Deux-Acren a communiqué à son club qu’il n’y avait jusqu’ici pas d’interdiction de jouer, mais la situation sera revue au jour le jour.

Pendant ce temps, en Flandre…

À cinq kilomètres de là, c’est une autre histoire. Ce week-end, il n’y aura pas de joueurs de foot sur les terrains de Grammont, un club de P2 de Flandre orientale. On aurait dû y disputer le premier tour de la coupe de la province (Hofman Cup), ainsi que des matches amicaux, en cours de semaine prochaine. Le week-end dernier, ce club a encore affronté Auderghem, un club bruxellois de P3, dans un cadre amical. Tout s’était bien passé, comme l’explique l’entraîneur de Grammont, Kevin Waegemans : « La température de tout le monde a été contrôlée. Les joueurs, les arbitres, les bénévoles, les spectateurs. Et une personne a pris le nom et le numéro de téléphone de chacun. Tout le monde portait un masque, sauf les joueurs pendant le match. Il y avait un fléchage au sol dans la buvette et un plexi au comptoir. » Et le public était admis. Il n’a fallu refuser personne… « Même en temps normal, on attire rarement 200 spectateurs. Le week-end dernier, il y en avait une cinquantaine, même plus de visiteurs que de supporters de notre équipe. »

« Ce serait mieux qu’il y ait des décisions à l’échelle nationale.

Kevin Waegemans, entraîneur de Grammont

Mais ce club a décidé, en cours de semaine, d’arrêter toutes les activités de son équipe première jusqu’au 10 août au moins. Chez les jeunes, on a seulement maintenu un stage pour des gamins âgés de douze ans maximum, même si Voetbal Vlaanderen a autorisé des entraînements jusqu’à quinze ans. « Les virologues considèrent qu’on est adulte à partir de douze ans, donc on n’a pas voulu prendre le risque que des jeunes contaminent leurs parents ou grands-parents. En plus, le bourgmestre de Grammont a décrété qu’il ne pourrait pas y avoir de matches d’ici le début du mois de septembre. C’est pour cette raison qu’on a annulé la plupart des activités prévues, dont surtout des entraînements. »

À Grammont, on refera le point à la mi-août. Kevin Waegemans constate en tout cas que les règles sont différentes partout, et pour lui, c’est un problème. « Ce serait mieux qu’il y ait des décisions à l’échelle nationale. Ce serait plus clair pour tout le monde. C’est parfois mieux de prendre une mauvaise mesure que de ne pas prendre de mesure du tout, comme c’est le cas en ce moment. »

Reste à connaître les conséquences à plus long terme pour les clubs amateurs. « Combien d’équipes vont s’en sortir ? Je ne veux pas m’apitoyer sur le sort de clubs qui étaient mal gérés, mais il y aussi des clubs bien dirigés qui vont disparaître. On avait un petit bas de laine qui va nous permettre de subsister un moment, mais nous aussi, on a des frais. Par exemple, les factures d’énergie continuent à tomber. Alors qu’on n’a rien comme rentrées. »

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