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Bayat, Henrotay, De Koster, Frenay: le Big 4 des agents belges a connu la cellule

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Mais l’arrestation de Didier Frenay, ce lundi à Monaco, a un parfum différent des incarcérations précédentes.

« StarFactory, c’est une équipe de quinze agents et deux employés administratifs à plein temps qui travaillent quotidiennement pour le bien-être des joueurs afin qu’ils puissent se concentrer exclusivement sur leur carrière footballistique. »

C’est ce qu’on lit sur le site de la boîte créée par Didier Frenay en 2005. StarFactory, avec siège social et bureau au Luxembourg, c’est une affaire qui roule depuis longtemps. Et pour faire tourner un mastodonte pareil, Frenay ne peut pas être seul. Il a employé ou emploie toujours, notamment, des anciens joueurs pros : Alain Denil, Tonci Martic, Frank Defays (même si son expérience dans la société a été de très courte durée), Nico Vaesen.

Didier Frenay est au sommet de la pyramide, il gère et délègue à distance. Depuis plusieurs années, il est donc installé à Monaco. Et il prend l’avion dès qu’il faut finaliser un gros deal. Il fait peu d’affaires en Belgique et nous a déjà dit plus d’une fois que ça ne lui manquait pas, tellement il est compliqué de bien travailler au milieu d’autant de réglementations différentes que chez nous. Il a, un moment, été fort impliqué à Ostende durant la période Marc Coucke. Mais ça ne s’est pas trop bien terminé, et depuis que Coucke est à Anderlecht, les rapports entre les deux hommes ne sont plus trop cordiaux. Malgré la location par StarFactory d’une loge au Lotto Park, avec un bail sur trois saisons encore bien.

Didier Frenay a un don incroyable pour l’apprentissage des langues. Il passe du néerlandais au français avec une facilité déroutante. Son anglais est remarquable, son portugais aussi.

Le terrain d’action de Didier Frenay, c’est plutôt l’Allemagne. Il y a quelques mois, on était avec lui à Monaco pour une longue interview. Pendant l’entretien, il a reçu un coup de fil d’un dirigeant de club allemand et s’est mis à lui parler dans sa langue. On aurait juré voir un Allemand parler ! Il a un don incroyable pour l’apprentissage des langues. Il passe du néerlandais au français avec une facilité déroutante. Son anglais est remarquable. Et son portugais aussi, fruit de sa liaison avec une Brésilienne. Didier Frenay a d’ailleurs créé une succursale de StarFactory au Brésil et acheté une maison là-bas. Il y passe plusieurs semaines par an.

Depuis que la justice s’est intéressée à Patrick De Koster dans le cadre des transferts de Kevin De Bruyne, on se doutait que Didier Frenay allait être lui aussi inquiété. Il fallait seulement contourner un obstacle légal : on ne chope pas aussi facilement un résident monégasque qu’une personne domiciliée en Belgique. La justice l’avait encore mieux compris après son échec dans le dossier de l’extradition vers notre sol de Christophe Henrotay. Depuis ce lundi, c’est fait, Frenay est dans les mailles du grand filet lancé par le juge d’instruction Michel Claise – dont vous pourrez lire un long portrait dans le Sport/Foot Magazine de ce mercredi.

Après Mogi Bayat, Christophe Henrotay et Patrick De Koster, il est le dernier membre du Big 4 des agents belges à devoir se défendre. Mais le premier à la tête d’une vraie structure. Parce que la particularité de Bayat et Henrotay est qu’ils travaillent pratiquement seuls. De Koster a aussi un bureau, mais dont la taille n’est pas comparable à la machine de guerre StarFactory. Aujourd’hui, c’est une structure internationale complète qui est dans le collimateur du shérif Claise.

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