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Bayat, Coucke, Venanzi, Verhaeghe, De Witte, Gheysens, Croonen: qui sont les vrais patrons du football belge ?

Habituel théâtre du sprint final de la saison, le bout du printemps s’est finalement animé en coulisses. Dans l’ombre des négociations, les luttes d’influence ont dominé le jeu, devenu plus politique que sportif. Bienvenue dans les salons du Royaume des Sept Couronnes.

Au petit jeu de l’homme le plus puissant du football belge, beaucoup désignent Mehdi, le cadet des frères Bayat. « L’homme le plus fort, c’est Mehdi, sans aucun doute », lâche Vincent Goemaere, le président du Cercle, l’un des rares à oser une phrase à visage découvert sur l’homme qui empile les casquettes d’administrateur délégué de Charleroi, de membre du conseil d’administration de la Pro League et de président de la Fédération. Les autres préfèrent évoquer le pouvoir du multi-président off the record.

« Mehdi, c’est un malin. Il vote une fois avec les grands clubs, puis une fois avec le k11 », glisse le dirigeant d’un petit club au sujet de celui qui affirme toujours suivre l’intérêt général, même s’il n’est pas le sien. « Un malin, dans le bon sens du terme », confie un ténor de la Pro League. « Si un dossier lui tient à coeur, il fait du lobby pour le soutenir, et il est très fort pour ça, pour parvenir à pousser ses idées. Par contre, quand il est opposé à un dossier, il ne vient pas se mettre debout devant le train en marche. Il se contente de ne rien faire et d’observer. » Une bonne façon d’éviter de se faire des ennemis. « Les critiques et les attaques à mon encontre, elles n’émanent que d’une seule personne », se défend d’ailleurs récemment le Franco-Iranien sur le plateau de Super Sunday ( LN24), pointant du doigt Lucien D’Onofrio et son offensive par presse interposée. Malgré les reproches sur son omnipotence, Mehdi Bayat conserve en effet plus d’alliés que d’ennemis au sein des instances. Sa récente réélection au CA de la Pro League, alors qu’on disait son statut écorné, l’a encore démontré.

« Dans les débats à la Pro League, j’ai rapidement constaté que Mehdi Bayat, Vincent Mannaert et Michel Louwagie étaient au-dessus de la mêlée », raconte encore un dirigeant. « Ils sont deux ou trois fois plus intelligents que les autres, et savent qui placer à leurs côtés. Certains sont déjà contents d’être là, mais ils n’ont aucune vision, et ils se font dévorer par ceux qui maîtrisent mieux le jeu politique et l’orientent dans leur sens. » Diriger un club de football est aussi un travail de politicien, et certains semblent plus adaptés que d’autres à l’exercice de la fonction publique. Ne dit-on pas qu’à Charleroi, Paul Magnette plaisante souvent sur son soulagement de ne pas voir Mehdi Bayat lui contester le costume de bourgmestre ?

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