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Bakkali: « Dans la rue, tu apprends à encaisser les coups »

Le néo-Diable Rouge Zakaria Bakkali a retracé son parcours pour Sport/Foot Magazine. De Droixhe à Eindhoven en passant par le Standard.

« J’ai commencé dans la rue. Jusqu’à 10 ans, je n’avais pas de club. J’admirais Ronaldo, le vrai, il jouait comme un footballeur de rue. Encore aujourd’hui, je regarde des vidéos de lui. Je jouais des 4 contre 4 sur le terrain derrière chez moi à Droixhe-Bressoux. Je rentrais de l’école, et je filais jouer. En jouant dans la rue, tu développes ta technique mais tu apprends aussi à encaisser les coups car tu joues contre des gens plus âgés. Aujourd’hui, je n’ai pas peur sur un terrain.

C’est en disputant le Sljivo avec une équipe du quartier que le Standard m’a repéré. J’y ai évolué deux ans (U11-U12). Et c’est à 12 ans que j’ai rejoint le PSV. Pourquoi le PSV? On m’avait dit que la formation était plus poussée et j’ai tenté l’expérience… Une heure et demie de route, c’est pas non plus l’  » étranger « .

La première année, je rejoignais Eindhoven en train. Par après, on a reçu un appartement du club pour moi et mes parents. Je me rendais à école à Eindhoven, puis j’allais aux entraînements. Et tous les week-ends, je retournais à Liège.

La différence avec la Belgique? Les entraînements sont davantage encadrés, les coaches te corrigent.

Avoir été élu meilleur jeune joueur du monde à la Nike Cup à l’âge de 15 ans, ça a été un honneur mais ça a aussi été un moment un peu difficile. Beaucoup d’agents ont commencé à rôder. J’ai hésité à partir du PSV. Je me suis même rendu à Manchester City pour y signer un contrat, ce n’est qu’au dernier moment que mon père m’a convaincu de changer d’avis. Et je suis revenu au PSV pour y signer en avril un contrat pro de trois ans

L’argent? Le dixième de ce que je gagne tombe dans ma poche, le reste est bloqué sur un compte en banque jusqu’à mes 18 ans. J’allais encore à l’école cette année pour apprendre le néerlandais, l’an prochain, je n’irai plus.

Depuis mes15 ans, je m’entraine une fois par semaine avec la première du PSV. Désormais, ce sera tous les jours. Je dois apprendre à simplifier mon jeu. Quand je dribble une fois, deux fois ça va mais après on me découpe. Mark Van Bommel (notamment). Mais il ne m’a jamais fait mal, les autres par contre… (il rit) Van Bommel m’a beaucoup aidé dans mon développement, comme Dries Mertens. L’an prochain, j’espère jouer quelques minutes avec la première. On m’a déjà comparé à Romario, une légende du club, à cause de mon style vif et dribbleur. Mais il me reste encore beaucoup de chemin à accomplir.

Aujourd’hui, je parle comme les Hollandais (en insistant sur les rrr de la prononciation) mais je reste toujours le même, timide, réservé. Vous ne me verrez jamais parler à quelqu’un que je ne connais pas. « 

Par Thomas Bricmont

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