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« Assurer le maintien de l’Excel, c’est déjà un sacré défi »

Présent au club depuis cinq ans, Dimitri Mohamed fait figure d’exception chez les Hurlus. Il était donc naturellement l’homme rêvé pour revenir sur les multiples secousses qui ont agité l’Excel ces dernières années.

On ne dirait pas comme ça, mais Dimitri Mohamed est tout doucement en train de devenir une petite référence du côté de Mouscron. Taulier de la décennie en cours, il n’aura sans doute jamais la renommée des grandes figures hurlues de la fin des années 90, mais le Franco-Algérien est aujourd’hui le joueur le plus capé de ce qu’il convient d’appeler l’Excel Mouscron. Un mec fidèle, mais pas frustré qui participe comme aucun autre à l’histoire récente du club.

Beaucoup avant toi ont préféré prendre la tangente à la première occasion possible. Comment se fait-il que tu sois toujours là à l’aube de ta 6e saison avec Mouscron ?

Certains joueurs ont besoin de nouveaux challenges pour se motiver, d’autres se contentent de ce qu’ils ont. Moi, je trouve qu’assurer le maintien de l’Excel, c’est déjà un sacré défi. C’est peut-être pour ça que je n’ai jamais ressenti le réel besoin d’aller voir ailleurs. Cela ne veut pas dire que si un club du top 6 était venu sonner à ma porte, je l’aurais remballé, mais juste que je privilégie la stabilité. Pour moi, mais aussi pour ma famille. J’ai eu des contacts en D1B ou en Ligue 2, mais je n’avais pas envie de quitter un club dans lequel je me sens bien.

Tous les joueurs le disent, lutter contre le maintien saison après saison, c’est terriblement usant nerveusement. Qu’est-ce qui fait que, contrairement à beaucoup d’autres, tu tiens le coup ?

J’ai 28 ans mais je dois confesser que les deux dernières saisons m’ont beaucoup endurci. Aujourd’hui, je peux dire que quand un jeune aura un coup de mou, je pourrai essayer de lui remonter le moral. Mentalement, certains préfèrent jouer le haut du classement en D1B plutôt que de jouer le maintien en D1A, mais ce n’est pas mon cas. Je suis un homme de défis et chaque saison, j’aspire à faire mieux que la précédente. C’est une question de mentalité.

Pourquoi les supporters hurlus peuvent-ils espérer que cette saison-ci ne soit pas du même tonneau que les précédentes ?

Personnellement, j’ai fini par m’habituer au changement. Après, je pense qu’il y a, cette saison, des signaux positifs qui ne trompent pas. Déjà, on a gardé notre coach à l’intersaison, ce qui prouve qu’il y a une ligne directrice claire. Mais surtout, le club a fait signer une grande quantité de joueurs sous contrat. Ce ne sont plus comme les autres d’années principalement des joueurs prêtés, mais des gars qui sont là pour s’inscrire dans la durée et qui seront donc plus concernés.

Pourtant, cette saison encore, le groupe a perdu un de ses joueurs-cadres au dernier moment avec le départ de Dino Arslanagic pour l’Antwerp. Comment le groupe l’a vécu ?

Sportivement, c’est le départ qui m’a fait le plus mal depuis que je suis au club parce qu’on misait vraiment beaucoup sur lui. Il était promis au rôle de capitaine. On s’était identifié à lui et personne ne s’attendait à ce qu’il s’en aille. D’autant qu’il avait bossé ses automatismes avec Bruno Godeau pendant la préparation et que cela faisait partie de nos certitudes pour la saison à venir. Il a décidé d’aller voir ailleurs, c’est son choix.

Mircea Rednic a finalement fait de Jérémy Huyghebaert son capitaine suite au départ de Dino Arslanagic. Pourquoi pas toi ?

Je ne pense pas avoir la personnalité pour être un leader. Je n’ai pas la carrure et je n’étais donc pas spécialement demandeur même si, contrairement à une certaine époque, je ne pense plus que cela me bloquerait aujour-d’hui. Je prendrais même ça pour un beau signe de reconnaissance, mais je pense que le coach a fait un bon choix en le confiant à Jérémy.

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