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Arnaud Bodart, gardien de l’année? « La meilleure surprise au Standard depuis plus d’un an »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Des saves, un but marqué, un brassard, un rôle dans le vestiaire, un avenir annoncé dans le noyau des Diables. Tout ça pour un jeune gars qu’on a découvert il y a moins d’un an et demi. Le gardien de l’année vu par d’ex-gardiens de l’année.

Arnaud Bodart vu par Francky Vandendriessche, Gardien de l’Année en 2002

« Arnaud Bodart est la meilleure surprise au Standard depuis plus d’un an. Franchement, je ne pensais pas qu’il arriverait à un niveau pareil, vu sa taille. Il n’a sûrement pas le gabarit idéal. Je l’ai vu plusieurs fois avec les Espoirs du Standard quand ils jouaient contre Gand, je me disais que c’était un bon gardien, mais qu’il serait trop juste pour jouer en équipe première du Standard, parce qu’il lui manquerait toujours quelques centimètres. On considère que dans le foot moderne, un gardien doit être très grand, point à la ligne. Mais lui, il arrive à compenser en s’adaptant. Notamment parce qu’il a une vitesse d’exécution supérieure à la moyenne. À Gand, j’ai travaillé avec Lovre Kalinic. Il fait deux mètres, donc il n’est pas obligé de se déplacer très vite sur la ligne parce qu’il a une envergure énorme. La différence d’envergure avec Bodart, ça doit faire une quinzaine de centimètres. Bodart doit se déplacer beaucoup plus pour augmenter son rayon d’action, il est obligé de le faire avec des petits pas, et il sait le faire très vite parce qu’il est très explosif. Ça lui permet d’être toujours très bien placé. Il faut aller revoir le coup franc dans la lucarne qu’il sort contre les Rangers. Sur un ballon pareil, Kalinic n’aurait dû faire qu’un pas pour arriver dans le coin. Bodart a dû en faire plusieurs, mais il a eu le temps de les faire, c’était une action type pour ce que j’explique. Il travaille beaucoup ses déplacements latéraux, ça saute aux yeux quand on est dans le métier.

Ce qui frappe aussi, c’est qu’il est très bien dans sa tête. Il a de la pression et il la gère parfaitement. Quand il fait une petite erreur, il se remet directement au-dessus, ça ne l’empêche pas de tout donner à nouveau dans le duel suivant. Mais on sait qu’il doit encore progresser dans sa façon d’aborder les duels. Il doit devenir plus costaud, c’est un travail sur le long terme. Il ne sera jamais taillé pour l’Angleterre, sa taille lui barrera toujours la route. Je parle parfois avec Thomas Kaminski, il m’explique que là-bas, un gardien doit souvent négocier une dizaine de gros duels par match, et ça y va! On met le ballon dans le paquet et tout le monde donne tout ce qu’il a dans le corps. C’est difficile en tant que gardien si tu n’es pas très grand. Je vois plus Bodart en Espagne ou en France parce que c’est plus technique, on joue plus au foot. »

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