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Anthony Moris (Union Saint-Gilloise): « Nos ambitions ? Pourquoi pas viser le top 8… »

Jules Monnier Jules Monnier est rédacteur pour Sport/Foot Magazine

Passé par le Standard, Saint-Trond, Malines et Virton, le gardien luxembourgeois est désormais en pleine bourre à l’Union, et s’impose enfin comme un véritable titulaire au plus haut niveau belge.

1. L’Union possède actuellement les meilleures attaque et défense de Pro League, et occupe la tête du championnat. Tu t’attendais à un tel début de saison?

On savait qu’on allait être performants parce que la base était là. On restait sur une super saison en D1B et il y a de la qualité dans le noyau. C’est vrai que pour l’instant, ça se passe même encore mieux qu’attendu, mais si on est là après onze matches, c’est qu’on le mérite. D’autant qu’on a déjà affronté la plupart des grandes équipes du championnat, même s’il nous reste quand même quelques rencontres compliquées avec le déplacement à venir à Eupen, puis celui à Gand et la réception de Charleroi.

2. À 31 ans, une courte période à Malines mise à part, c’est la première fois que tu es véritablement titulaire en D1A. Tu prends ça comme une revanche?

Non, absolument pas. Je le prends comme une juste récompense du travail effectué. Si ça n’a pas marché en D1A pour moi jusqu’à présent, c’est notamment dû à deux graves blessures. C’est pour ça que mon passage à Malines s’est mal terminé. J’ai cravaché, j’ai décidé de redescendre jusqu’en D1 Amateurs en signant à Virton ( en 2018, ndlr), puis j’y ai passé une belle saison en D1B avant de connaître la consécration avec l’Union en fin de championnat dernier. Mais je n’ai jamais douté, j’avais l’intime conviction que ça allait marcher. En rejoignant Virton, je voulais retrouver le plaisir de jouer, d’être sur le terrain, comme je pouvais l’avoir avec l’équipe nationale luxembourgeoise. Mais cela dit, il y avait aussi un projet ambitieux avec l’idée d’accéder rapidement à la D1A, même si on sait ce qu’il en est finalement advenu.

3. Selon toi, que peut ambitionner l’Union cette saison? Et toi, tu t’es fixé des objectifs personnels?

Notre ambition de base, c’était le maintien. Mais après les résultats qu’on vient de signer, ce serait un peu bateau de continuer à ne viser que ça. L’appétit vient en mangeant, et même si on a déjà bien mangé, il nous reste encore de la place pour quelques plats. Pourquoi pas viser le top 8, par exemple? Au niveau personnel, mes seules ambitions, c’est de prendre du plaisir et d’aider mes coéquipiers sur le terrain et en dehors. Vu l’expérience que j’ai acquise avec les matches internationaux, c’est un rôle que j’endosse avec plaisir et qui me semble plus important que d’éventuels objectifs personnels que j’ai mis de côté. De toute façon, on n’arrive à rien tout seul.

4. Vous avez depuis la saison dernière un duo d’attaque particulièrement efficace. À eux deux, Vanzeir et Undav, c’est 62% des buts saint-gillois en D1A. Tu ne crains pas que la machine s’enraye s’ils devaient, pour une raison ou l’autre, connaître une baisse de régime?

Non, je ne suis pas inquiet. Déjà parce qu’on a d’autres joueurs capables de prendre la relève si nécessaire, comme Felipe Avenatti, qui a beaucoup d’expérience, ou le Japonais Kaoru Mitoma, qui a déjà montré avec ses montées au jeu réussies qu’il pouvait nous apporter beaucoup. Dans tous les cas, on le potentiel, les ressources suffisantes. Et si la machine s’enraye, ce sera à l’équipe de se réinventer collectivement. On a assez de qualité dans le noyau pour y parvenir.

5. Tu es international luxembourgeois depuis 2014. La semaine dernière, vous avez perdu contre le Portugal (5-0) et Cristiano Ronaldo t’a mis un triplé. Ça fait quoi d’affronter CR7?

Ça va peut-être paraître arrogant, mais ce n’est pas plus impressionnant qu’un match contre Seraing, par exemple. Au final, ça reste juste onze gars sur le terrain face à onze autres. Évidemment, Cristiano Ronaldo, c’est une star planétaire, mais c’était déjà la quatrième fois que je jouais face à lui avec le Luxembourg. Et puis, lors de chaque phase éliminatoire pour un EURO ou une Coupe du monde, on est versés dans un groupe avec au moins une énorme nation, donc ça devient normal d’affronter des joueurs de ce standing.

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