Marc Degryse

Anderlecht n’est pas en crise… il paraît

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, il y a bel et bien un malaise à Anderlecht. Et beaucoup de mauvaise foi.

Le mot  » crise  » est un mot qu’on n’aime pas à Anderlecht. On va donc simplement évoquer un  » malaise « … Il est là, en tout cas ! Qu’ils le veuillent ou non. À côté du malaise, je vois aussi beaucoup de mauvaise foi. Comme si des gens importants du club refusaient obstinément de regarder la réalité en face et de reconnaître tout ce qui ne marche pas depuis le début de la saison.

Encore après un 0-0 et en ayant joué une heure à onze contre dix, alors que c’était Saint-Trond en face, Hein Vanhaezebrouck a vu des motifs de satisfaction. Il a pas mal parlé de domination et de possession de balle. Mais tu ne vas nulle part avec ça si tu n’y ajoutes pas la concrétisation.

Et, depuis plusieurs semaines, les chiffres d’Anderlecht en concrétisation sont dramatiques. Le nul blanc de dimanche n’est qu’un épisode de plus. On peut rappeler ce qui est venu avant. Une défaite à Genk sans marquer. Une défaite à Trnava, à nouveau sans scorer. Une humiliation à domicile contre l’Union, dans une nouvelle soirée sans un but mauve.

Entre-temps, il y a eu la victoire contre le Standard, avec deux buts sur deux corners. Bref, il faut remonter loin pour trouver trace d’un goal marqué sur une phase construite. Mais Vanhaezebrouck continue à dire que son équipe domine et a souvent le ballon. Avec des discours pareils, on avance…

En attendant, le jeu pique aux yeux des supporters bruxellois et des spectateurs neutres. Je parle régulièrement de l’ADN du club. Pour moi, le premier ingrédient de l’ADN, c’est la classe individuelle. Mais elle est où, la classe, dans l’équipe actuelle ? Si on prend simplement la défense, on comprend déjà beaucoup de choses. Ognjen Vranjes, Bubacarr Sanneh et Antonio Milic, ça se résume en peu de mots : c’est trop court pour Anderlecht.

Contre Saint-Trond, de ces trois joueurs, c’est Milic qui a été le moins mauvais. C’est révélateur du problème. Et puis, quand devant la ligne défensive, on a un Adrien Trebel diminué par des soucis physiques et un Sven Kums qui continue à se chercher, ça n’arrange rien.

Domination, possession, oui, mais où est l’intérêt si les gars censés mettre les ballons dans le cadre mettent tout ou presque à côté ? Anderlecht a eu une dizaine de ballons de but contre Saint-Trond, mais il y a un pourcentage énorme qui a filé à côté. Demande à Kenny Steppe s’il a eu un dimanche compliqué…

Une priorité pour les Mauves : réapprendre à simplement cadrer.

Le contraste est saisissant avec ce qu’on voit à Bruges et à Genk. Là-bas, quand il y a une bonne opportunité, la plupart du temps c’est au moins cadré. Je pense qu’il faut reprendre les bases à l’entraînement : tirer, cadrer, retrouver le sang-froid et la confiance.

Hein Vanhaezebrouck se trompe sur toute la ligne quand il commence à aller au clash avec tout le monde, dont ses propres supporters. Ça n’apporte jamais rien de bon. On comprend évidemment qu’en faisant ça, il cherche à protéger ses joueurs. Mais il donne surtout l’image d’un coach qui refuse de voir et d’admettre les vérités. Il n’est pas le premier responsable du malaise mais on lui demande au moins d’être honnête dans ses analyses.

Son équipe est en dessous de son niveau depuis plusieurs semaines, c’est ça la réalité. Ce n’est pas en colorant artificiellement ses prestations que l’entraîneur arrivera à la faire sortir de l’ornière. Anderlecht n’est plus une équipe qui donne du boulot au gardien adverse, c’est vraiment le souci à régler de toute urgence.

On observe avec intérêt le comportement de Marc Coucke dans ce contexte. Jusqu’à présent, il a épargné son coach. Dernièrement, il s’est contenté de tweeter, après un nouveau match bâclé, que cette équipe pouvait mieux faire. Bien sûr. Quand y aura-t-il un premier clash entre le président et le coach ?

Coucke ne peut évidemment pas accepter la situation actuelle. Une seule victoire sur les sept derniers matches, c’est indigne d’Anderlecht. C’était une victoire contre le Standard mais ça ne change rien du tout.

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