« Anderlecht n’a pas été loyal »

En à peine six mois, il aura marqué le championnat par son caractère entier. Et si, au-delà du show, l’Israélien était aussi un coach avec de grandes qualités? Interview les yeux dans les yeux.

On vous imagine heureux de voir la période de transferts se terminer. Votre stage a longtemps été éclipsé par l’éventuel départ de Batshuayi.

Ça m’énerve quand un club ne se comporte pas de façon loyale. Nous n’avons jamais été frapper à la porte d’un joueur qui était sous contrat, en tout cas pas depuis mon arrivée au club. De la même manière qu’on ne contacte pas un joueur sans en avertir son propriétaire. Les autres clubs n’aimeraient pas qu’on se comporte de cette manière, j’attends la même retenue de leur part.

C’est Anderlecht qui n’a pas été loyal?

Bien sûr.

Vous avez parlé de déstabilisation de la part d’Anderlecht…

Personne ne peut nous déstabiliser.

Mais c’était l’ambition d’Anderlecht d’après vous?

Ca il faut leur poser la question.

Michy Batshuayi a terminé 4e au Soulier d’Or. C’est logique d’après vous?

En Belgique, sa seule place, c’est numéro un.

La gros bémol de votre début de saison, c’est évidemment la campagne européenne. On peut parler de grosse ombre à votre tableau…

Dans aucun match de Coupe d’Europe nous n’avons aligné le meilleur onze. Il y a une raison très simple à cela: soit on décide d’y aller à 100% au niveau de la Coupe d’Europe soit à 100% en Championnat. Jouer sur les deux tableaux, c’est impossible. Ça a été prouvé.

L’effectif est trop restreint?

Non, mais pour jouer Coupe d’Europe et championnat, il faut 22 joueurs du même niveau. Comme c’est le cas seulement dans des clubs comme Chelsea, Barcelone, Munich, etc.

Tout s’est donc passé comme prévu?

Je savais très bien qu’on n’avait pas les capacités pour gagner la Coupe d’Europe, pas encore en tout cas. Si c’est pour sortir des poules, se faire éliminer au tour suivant, et être 5e au championnat, je ne vois pas l’intérêt.

Vous avez donc sacrifié la Coupe d’Europe.

Il faut savoir où disposer ses cartes. Et le tableau où l’on peut décrocher quelque chose en fin de saison, c’est en championnat.

Vous êtes satisfait du niveau de jeu?

L’équipe de la saison dernière ne jouait principalement que par de longs ballons, ce que je ne préconise pas. Je préfère le jeu court, placé, au sol, avec une circulation rapide. On dispose de beaucoup de variétés offensives et je note que l’on s’est amélioré ces dernières semaines. On l’a vu contre Genk, le Lierse, Anderlecht, Courtrai. On ne sera jamais l’Ajax ou Barcelone car pour copier leur jeu, il faut 5 ou 6 playmakers sur un terrain ce dont on ne dispose pas. Mais il a fallu travailler très dur pour changer notre style de jeu par rapport à l’an dernier. Le public du Standard mérite mieux et je suis conscient qu’on a encore pas mal de choses à améliorer.

Pierre Bilic et Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité de l’interview ce mercredi dans Sport/Foot Magazine

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