© Isosport (Vincent Van Doornick)

Anderlecht: comment Trebel est passé de paria à indispensable en seulement un an

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

En quelques mois, Adrien Trebel a complètement changé de vie. Et la vie d’une équipe. Retour sur un virage à 180°.

Tout était noir pour Adrien Trebel il y a un an, tout est rose aujourd’hui. Il a bien profité de la prestation calamiteuse des Mauves, sans lui, lors du premier match de cette saison, à Malines. Il est maintenant incontournable. Et décisif, que ce soit à la dernière passe ou à la finition. Même Vincent Kompany semble sous le charme. Et ça, c’est un fameux exploit. Parce que l’icône ne croyait pas en lui lors de l’été 2019 (à cause de son profil technique), et aussi parce que le courant n’est pas toujours bien passé entre les deux hommes.

« Ils ne sont pas d’accord sur tout, loin de là, pourtant il y a toujours eu un vrai respect entre Kompany et Trebel », explique un proche du joueur. « Dès qu’il est arrivé, Kompany lui a dit qu’il n’avait pas le profil pour le football qu’il voulait développer et que ce serait mieux pour lui de chercher un autre club. Pour Trebel, c’était dur à entendre, mais il a beaucoup apprécié la franchise de Kompany. Kara a eu droit au même discours, et lui, il est directement parti. Un joueur professionnel est plus habitué à un coach qui tourne autour du pot et noie le poisson parce qu’il a peur de dire entre quatre-z-yeux des vérités qui font mal. » Le Français s’est mis en tête de s’accrocher et de donner tort, in fine, à son nouveau patron sportif.

Le grand frère

Un proche du joueur s’épanche sur ses certitudes, même au moment où il était en tribune. « Il savait très bien qu’à un moment ou à un autre, le fameux process de Kompany allait montrer ses limites. Il a dit : Il met trop de jeunes d’un coup, ça ne va pas le faire. Il était frappé par le manque de vécu dans l’équipe. Déjà la saison dernière, il n’y avait pas beaucoup de leaders pour encadrer toute cette jeunesse. Entretemps, Nacer Chadli et Kemar Roofe sont partis, et Vincent Kompany a arrêté de jouer. Il ne reste vraiment plus grand monde et ça aussi, ça a sans doute encouragé Kompany à le relancer dès le deuxième match de cette saison. Par exemple, Landry Dimata et Albert Sambi Lokonga le considèrent comme un grand frère. Il est revenu dans l’équipe sans esprit de revanche, ce n’est pas son style. Mais je pense quand même qu’il est assez fier d’avoir réussi à inverser le raisonnement de son coach. Kompany a d’abord dit qu’il pouvait réussir son projet sans Trebel, maintenant il se dit que ça a beaucoup plus de chances de marcher avec lui. Je pense que, jusqu’au match à Malines, il a voulu continuer à croire que Trebel n’était pas indispensable. C’est aussi une question de fierté, d’entêtement, d’ego. Il ne voulait pas se contredire. Mais les problèmes apparus dans ce match ne lui ont plus trop laissé le choix. »

Adrien Trebel à Anderlecht, c’était aussi le feuilleton d’un départ qu’on croit certain depuis un peu plus d’un an…

Le lendemain de cette copie bâclée, une équipe B affrontait Lommel en amical. Avec un Trebel déchaîné qui a semé, ce soir-là, les premières graines de son retour dans l’équipe de base. Pourtant, Adrien Trebel à Anderlecht, c’était aussi le feuilleton d’un départ qu’on croit certain depuis un peu plus d’un an…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire