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Anderlecht champion de Belgique

Ce 34e titre ne sera pas retenu comme le plus glorieux de l’histoire du club. Alors que l’on s’attendait, comme de coutume au Parc Astrid, à voir un football attractif de la part d’Anderlecht, les Mauves se sont (trop) souvent reposés sur leurs deux armes les plus redoutables cette saison à savoir une organisation solide et des contre-attaques efficaces. Ce changement de mentalité et de style est l’oeuvre d’un homme, le coach René Weiler.

Arrivé cet été en provenance du club de D2 allemande de Nürnberg, l’entraîneur suisse était appelé à remplacer Besnik Hasi, incapable de remporter le titre lors des deux saisons précédentes. Les lauriers étaient revenus à La Gantoise en 2015 et au FC Bruges l’année dernière. Une situation qui ne pouvait plus durer pour la direction anderlechtoise qui a vu en Weiler l’homme providentiel. Le coach suisse a eu fort à faire dès ses premières semaines à la tête d’Anderlecht. Il a ainsi débuté un long travail de transformation en commençant par le mercato. Les cadres Silvio Proto (Ostende), Denis Praet (Sampdoria) et Steven Defour (Burnley) ont donc quitté l’équipe au même titre que Stefano Okaka (Watford) meilleur buteur de l’équipe la saison précédente et finalement perdant du bras de fer qui s’était instauré avec René Weiler. Alors qu’Anthony Vanden Borre était envoyé dans le noyau B, Weiler persuadait Herman Van Holsbeeck d’ouvrir le portefeuille. Le transfert record de Nicolae Stanciu (9,8 millions d’euros) ouvrait le bal des nouveaux arrivants auquel s’invitaient son compatriote roumain Alexandru Chipciu, Lukasz Teodorczyk, Diego Capel, Sebastian De Maio mais encore Massimo Bruno, Hamdi Harbaoui et Uros Spajic.

Cette pré-saison chaotique et pleine de changements ne contribuait évidemment pas à placer Anderlecht parmi les favoris pour le titre. Le début de saison des Bruxellois donna raison aux bookmakers et ne rassura pas les supporters sceptiques. Inconstants lors de leurs premier matches, les Mauves étaient également éliminés en préliminaires de Ligue des Champions par les Russes du FK Rostov. Battus à domicile face à Westerlo mais également défaits par Bruges, Waasland-Beveren ou encore Zulte-Waregem, Weiler et les siens terminaient le premier tour à une bien triste sixième place. Personne ne pouvait alors imaginer la fantastique deuxième partie de saison des Anderlechtois. Enthousiasmés par une belle campagne européenne et par la victoire prestigieuse 6-1 face à Mayence, les Mauve et Blanc en profitaient pour se relancer en championnat.

La fin d’année 2016 était particulièrement encourageante avec des victoires convaincantes face à Mouscron (7-0), Eupen (4-0) et La Gantoise (2-3). Des prestations qui permettaient à Anderlecht de grimper à la deuxième place à deux points de Bruges. Un retour en grâce qui ne sera que quelque peu perturbé par l’élimination en huitièmes de finale de la Coupe de Belgique aux dépens de Charleroi. Emmené par un Teordoczyk déchaîné devant le but et renforcé par les arrivées de Trebel et Thelin, Anderlecht profitait des défaillances de ses adversaires pour terminer la phase classique de Pro League en première position.

Cynique et solide lors des quatre premières journées des playoffs, Anderlecht totalisait dix points sur douze et creusait l’écart sur tous ses opposants et surtout sur un FC Bruges dépaysé. Tenu en échec par Charleroi et battu par Gand, le matricule 35 marquait un coup d’arrêt et relançait le suspense avant d’assurer son 34e titre lors de sa visite au Sporting carolo. Grâce à ce premier titre en trois ans, Anderlecht décroche aussi le jackpot lié à la participation à la Ligue des Champions qui a une nouvelle fois augmenté cette année. Une rentrée d’argent importante qui assure l’avenir financier et sportif du club qui devra se battre cet été pour retenir ses meilleurs joueurs. Les départs de Youri Tielmans, Leander Dendoncker et Teodorczyk semblent inévitables. Ceux de Kara Mbodj, Andy Najar et Frank Acheampong le sont moins.

Le titre de René Weiler

En football tout est possible, y compris qu’au final, la logique soit respectée. On ne connaît pas encore le tiercé de la Jupiler Pro League 2016-2017, mais il sera assez conforme aux prévisions des connaisseurs. Au delà du top 3 les absences du Standard et de Genk en play-off I avaient de quoi étonner mais s’expliquent. C’est cependant surtout celle des Limbourgeois qui a causé préjudice au spectacle, tout comme la programmation de la finale de la Coupe qui a démobilisé Zulte Waregem.

Anderlecht était-il plus fort que la saison passée, ou Bruges moins costaud ? Difficile à dire car pour rappel, Bruges se montrait encore extrêmement confiant il n’y a pas si longtemps, surtout après avoir été « débarrassé » de ses corvées en Ligue des Champions et en Croky Cup. Le nouveau champion ne paraissait lui pas plus fort, sur le papier du moins, mais quand même assez pour prétendre rivaliser avec Bruges, voire le faire tomber. Le paradoxe c’est que l’artisan de ce 34e titre, l’entraîneur suisse René Weiler, qui avait suscité un scepticisme quasi-général avant même d’avoir donné son premier entraînement à Neerpede, a ensuite lu semaine après semaine, et pas seulement entre les lignes, qu’il ne boxait pas dans la même catégorie, très loin s’en fallait, de Michel Preud’homme et Hein Vanhaezebrouck. Mais à l’arrivée c’est lui le grand gagnant, pratiquement en surclassement, et après avoir au passage fait jeu égal avec un certain José Mourinho…

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