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Anderlecht : cessez-le-feu entre Ferrera et Kindermans

À Neerpede, Herman Van Holsbeeck semble finalement parvenir à faire travailler ensemble les deux hommes forts de la formation des jeunes mauves.

La guéguerre ayant opposé Jean Kindermans et Emilio Ferrera a abouti à un cessez-le-feu. Non qu’ils s’attardent ensemble devant le percolateur le matin : il est impossible de faire passer deux personnalités aussi différentes par la même porte. Mais Herman Van Holsbeeck est parvenu à les faire travailler ensemble. Le manager d’Anderlecht attend de ses employés qu’ils tournent la page et acceptent la main tendue d’un rival.

« Je peux comprendre qu’il y ait eu des frictions au début », raconte Van Holsbeeck. « Cependant, la direction ne s’intéresse qu’à une chose : le RSCA. Kindermans a accompli un travail fantastique avec l’académie ces dernières années mais il serait stupide de ne pas exploiter au mieux quelqu’un comme Ferrera, qui est sur le terrain de 9 heures à 20 heures. À l’époque, j’ai vu de mes propres yeux ce que valait Ferrera comme entraîneur. Ses séances et sa méthodologie sont top. Il peut améliorer de 30 % la formation des jeunes. »

Van Holsbeeck avait tout intérêt à ce que le mariage de raison entre les deux rivaux réussisse. C’est à sa demande que Ferrera est venu. Les deux hommes se sont rencontrés au Lierse au début des années 2000. Van Holsbeeck était alors manager du club lierrois et Ferrera entraîneur. Un moment donné, leur relation a capoté et ils ne se sont plus parlé pendant plus de 14 ans. Jusqu’à ce que leurs femmes respectives, toutes deux enseignantes, deviennent amies. Depuis, c’est le grand amour entre Van Holsbeeck et Ferrera, même si, dans les couloirs, on se demande si Emilio s’inscrira dans la durée en raison de son comportement.

Ferrera ne s’est pas rendu très populaire en débarquant à Neerpede comme un bulldozer. Il a fait abattre des portes et des cloisons, monter des armoires supplémentaires mais ces travaux n’ont pas été suivis de résultats tangibles. À Anderlecht, beaucoup de gens supportent mal son caractère et son attitude. Certains le décrivent comme un professionnel qui a du mal à communiquer et à travailler en équipe. Les autres le considèrent comme un despote qui mène une politique de terreur et impose sa volonté. L’homme trace une route et n’en dévie pas. Quand il a voulu expliquer sa vision, à son arrivée, certains entraîneurs l’ont mal pris. Même s’ils ont aujourd’hui l’impression que, chemin faisant, Ferrera s’est déjà quelque peu amendé.

Quand il était superviseur, Ferrera avait placé la barre haut. Très haut, surtout pour des entraîneurs qui n’étaient employés qu’à temps partiel. Emilio attendait d’eux, par exemple, qu’ils fassent une analyse vidéo de chaque match à domicile. Ce n’était pas tout. Il entendait aussi que le terrain soit divisé en zones, à l’aide de rubans, et voulait introduire cette méthode à partir des U9. Ça prenait énormément de temps. Allez donc expliquer ça à la maison quand vous n’êtes pas coach à temps plein…

Par Alain Eliasy

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