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Abbas Bayat : « la majorité des dirigeants de clubs sont corrompus »

L’ancien président du Sporting de Charleroi nous livre son testament et revient sur douze ans de présidence.

En octobre 2000, vous déclariez : « toutes les bonnes initiatives sont immédiatement contrecarrées par Anderlecht ». Est-ce que ce titre de l’article est encore vrai ? Absolument. Plus que jamais. La réforme du championnat est la pire décision qu’on ait pu prendre. Quand il a fallu voter cette réforme, les dirigeants d’Anderlecht ont mené des opérations de chantage pour modifier le vote. Regardez le nombre de prêts de joueurs consentis par Anderlecht à ce moment-là ! Ils ont carrément acheté pour obtenir ce qu’ils recherchaient. Et ils pensaient qu’en étant à 16, Anderlecht serait plus fort sur le plan européen. Regardez le résultat ! Anderlecht est mal géré. Si j’étais président d’Anderlecht, le club serait à une bien meilleure place. Avec tout l’argent dont le club dispose, pff… Je sais que les dirigeants d’Anderlecht ne m’aiment pas. Je vais vous raconter une chose. En août, j’ai téléphoné à monsieur Van Holsbeeck pour obtenir le prêt d’Aoulad et de Verboom. Il m’a rétorqué que le prix de la mise à disposition s’élevait à 10.000 euros par mois pour chaque joueur. Je lui ai dit – Mais ils vous coûtent 2.000 euros ! C’était à prendre ou à laisser. Et 12 heures après mon départ, j’apprends qu’Anderlecht prête gratuitement trois joueurs à Charleroi.

Est-ce qu’il y a des gens dans le foot belge qui ont de bonnes idées ?
Non. Personne. Pourquoi le foot belge souffre-t-il tellement ? Regardez qui gère l’Union Belge ! Qu’ont-ils fait pour le foot belge ? Ils ont construit un centre à Tubize et la première chose que vous voyez est un hôtel à l’abandon. Et l’équipe nationale ne s’entraîne même pas là. C’est un manque de respect !

Etes-vous déçu par le monde du foot ?
Le monde du foot est probablement le monde le plus pourri qui soit. Avant d’y arriver, je ne le savais pas. Le foot, c’est corrompu à 100%. Et je peux vous dire que la majorité des dirigeants de clubs sont impliqués dans cette corruption. Quant aux joueurs, je pense que la plupart sont abusés par ce système et ne touchent que la moitié de ce qu’ils devraient toucher. A cause des agents et des dirigeants. Ça, j’ai du mal à l’accepter.

Retrouvez l’intégralité de la dernière interview d’Abbas Bayat dans le Sport/Foot Magazine de cette semaine.

Stéphane Vande Velde, Sport/Foot Magazine

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