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À Bruges, tout le monde y croit !

Le Club Bruges affiche désormais complet pour les play-offs.

Avant le match contre Zulte Waregem, 25.000 personnes avaient déjà acquis un abonnement, soit cinq mille de plus qu’avant la phase classique. Trois matches (Anderlecht, Standard et Zulte Waregem) affichaient déjà complet. Et lundi matin, les derniers tickets disponibles pour la rencontre face à Genk sont partis comme des petits pains.

« Nous avons diminué les prix de 10 % et nous communiquons mieux », dit Klaus Van Isacker, responsable de la communication et des relations publiques. « Mais ce qui fait la différence, évidemment, ce sont les résultats. Notre objectif était d’arriver à 20.000 abonnés pour les play-offs. A 22.000, nous arrivions à compenser la diminution de prix. Mais le succès dépasse toutes nos espérances: nous aurions pu vendre 34.000 places par match. »


Michel Preud’homme, le coach des Bleu et Noir, est le premier à s’en réjouir. « Parce que nous aurons besoin du soutien de tous et parce que cela signifie que les gens sont contents de ce que nous leur offrons », dit-il. Les supporters eux-mêmes ont une confiance énorme en l’entraîneur liégeois, qui a remplacé Juan Carlos Garrido au pied levé en cours de campagne. « Il dégage quelque chose que, hormis Jan Ceulemans, les autres n’avaient pas », dit Alain De Cloedt, président de l’Ordre du Chapeau d’Antoine Van Hove qui a offert un abonnement à sa fille en guise de cadeau de communion.

Signe éloquent, à ce sujet : à l’issue de la partie contre Lokeren, les supporters ont longuement scandé le nom du Liégeois. « Il a réussi à former un collectif solide », dit Hans Noyelle, ex-employé du Club resté supporter malgré sa mise à l’écart (« parce que le Club ne se résume pas à Vincent Mannaert et Bart Verhaeghe »). « Preud’homme fait en sorte que les joueurs gardent les pieds sur terre. Nous croyons beaucoup en ce groupe. On dit que le Standard a plus de talent et un noyau plus large mais quand on voit le résultat contre Lokeren malgré un nombre important d’absents, on se dit que nous avons des ressources, nous aussi. »

Le succès du Club Bruges repose aussi sur une meilleure entente entre les fans et la direction, qui n’hésite pas à organiser une pizza party ou à offrir 4000 bières avant le match, par exemple. « Quand nous émettons des idées, on nous écoute », dit Geert De Cang, un autre supporter. « On se croirait revenu plusieurs années en arrière, lorsque nous portions littéralement l’équipe. Quand Lokeren a fait 2-1, les joueurs n’ont pas craqué. Il y a quelques mois, cela aurait peut-être été différent. »

Bruges doit à présent se déplacer à Anderlecht. Un autre match de vérité. Alain De Cloedt n’ira pas et ne suivra pas la rencontre à la télévision non plus. « Je suis beaucoup trop nerveux. Un jour, j’ai même perdu connaissance. Quand le Club joue en déplacement, je m’enferme dans une chambre noire jusqu’à la fin du match. Mes enfants regardent mais ils savent qu’ils ne doivent pas m’embêter. Quand les premières chaines payantes ont fait leur apparition, j’ai acheté un décodeur mais c’était encore pire : j’avais des sueurs froides et mon coeur battait si fort que, la nuit, je n’arrivais pas à dormir. Reste que, comme tout le monde, j’ai foi en la suite heureuse des événements. Après des années de disette, cette saison sera la nôtre. »

Par Chris Tetaert

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