Jacques Sys

« A Anderlecht, les rapports de force sont clairs »

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Non, a déclaré Franky Vercauterenavant le match à domicile contre le STVV, il n’avait pas trouvé de groupe en proie au doute à Anderlecht et il était satisfait car il pouvait commencer à travailler plus facilement. Et placer d’autres accents, sur base de son expérience et de son professionnalisme.

Ce qui est quand même bizarre, c’est qu’Anderlecht éprouve constamment le besoin de dire que Vercauteren va consulter Vincent Kompany. Alors que celui-ci a échoué avant même de passer son examen d’entrée. Ce n’est pas que Kompany ne puisse devenir un bon entraîneur, avec plus de métier et d’expérience, mais pas pour le moment. Il est capable de développer une philosophie mais l’appliquer à une équipe est encore une autre paire de manches.

Frank Vercauteren
Frank Vercauteren© belgaimage

Vercauteren connaît les ficelles du métier. Il a observé, analysé et aligné une équipe que n’aurait sans doute jamais composée Kompany. Avec, par exemple, Adrien Trebel qui a équilibré l’entrejeu. Kompany a longtemps dédaigné ce même Trebel, il lui a offert une chance au Club Bruges, où il n’a pas été si mauvais dans une équipe branlante mais Kompany l’a à nouveau passé. Vercauteren le repêche maintenant. Ça illustre bien les nouveaux rapports de force.

On ne pourra dire que plus tard si cette victoire 4-1 contre le STVV aura constitué un virage, de même qu’on ne peut juger un changement d’entraîneur qu’à terme. Il n’y a pas toujours un effet de choc immédiat. Prenez le Cercle Bruges, qui n’a pas eu l’ombre d’une chance contre le Sporting Charleroi, après six jours sous la direction de Bernd Storck. Ou encore Lommel qui, en D1B, a été battu à domicile par OHL. Avec un nouvel entraîneur, Peter Maes.

Le club limbourgeois a pris une décision étrange. L’été passé, il n’a pas voulu de Maes parce qu’il était inculpé dans le cadre de l’Opération Mains Propres et que l’enquête judiciaire était toujours en cours. C’est toujours le cas quelques mois plus tard mais cette réserve ne compte plus. Il en va ainsi dans le milieu du football.

On a déjà consacré beaucoup d’études à l’impact d’un changement d’entraîneur. La conclusion est que cet effet est quasi inexistant. Le changement le plus spectaculaire s’est produit il y a 50 ans. L’hiver 1968, le fanfaron Autrichien Max Merkel a repris le FC Nuremberg, qui luttait contre la relégation. Il l’a conduit à la dixième place. Il n’a effectué qu’un achat en prévision de la saison suivante : le médian autrichien Gustl Starek. Nuremberg a été sacré champion.

La joie n’a pas été de longue durée. Une saison plus tard, le champion a été relégué. Merkel a fait ses valises à quelques matches de la fin. Il allait encore travailler à l’Atlético Madrid. Il l’a conduit au titre mais a été remercié le lendemain. La raison ? Il avait eu l’outrecuidance de minimiser l’apport de son staff technique. Max Merkel était un original.

Felice Mazzù ne l’est pas. Mais son éclat indigné à propos du ballon qui avait franchi la ligne avant le but décisif du Standard est une première. L’introduction grandissante de la technologie dans le football n’a pas mis un terme aux polémiques. Combien de discussions n’y a-t-il pas suite aux interventions du VAR ? Et pourquoi faut-il tellement de temps avant qu’une décision soit prise ?

Le congrès biennal d’innovation en sport que Sport.Vlaanderen, le pendant flamand de l’Adeps, a organisé la semaine passée à Bruges portait sur le sport du futur. Et notamment l’évolution de la haute technologie. On y a montré grâce à toutes sortes de données comment Eden Hazard allait fonctionner au Real Madrid. Mais ça, nous ne vous le raconterons pas.

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