© AFP

Zinedine Zidane à la barre du Real Madrid pour un défi « difficile »

Zinédine Zidane, nouvel entraîneur du Real Madrid, s’est jeté à l’eau mardi pour sa première journée sur le banc, galvanisé par l’espoir des supporters, par les attentes de la presse internationale et par l’ambition de relever un défi « difficile » mais motivant.

Face aux joueurs, face au public, face aux médias, ce mythe du football français (43 ans) a fort à faire: prouver dès sa première expérience d’entraîneur dans l’élite qu’il est capable de ramener vers les sommets le Real, géant planétaire aux 10 couronnes de champion d’Europe.

« C’est un challenge qui est certainement difficile mais qui m’anime », a résumé Zidane lors de sa présentation à la presse.

Dès 11h00 du matin, le Français a été sur le pont pour son premier entraînement, exceptionnellement ouvert au public en cette veille d’Epiphanie, fériée en Espagne. Dans une ambiance familiale, Zidane a été ovationné aux cris de « Zizou, Zizou! » par les quelque 5.000 personnes massées au centre d’entraînement du club, dans la banlieue nord-est de Madrid.

Bref, l’ambiance autour du club merengue s’est singulièrement détendue après une année 2015 irrespirable, conclue lundi soir par l’éviction de l’entraîneur Rafael Benitez après sept mois sur le banc, et par la promotion de Zidane, ex-technicien de la réserve.

Mais le plus dur commence pour « ZZ ». A ce jour, le champion du monde et Ballon d’Or 1998 dispose d’une expérience d’entraîneur relativement limitée: seulement 18 mois avec le Real Madrid Castilla.

Dans un club surexposé médiatiquement, Zidane a pu avoir un aperçu de l’effervescence qui l’attend lors d’une présentation très médiatique à la mi-journée au stade Santiago-Bernabeu.

« Le grand jour est arrivé. On m’a donné l’opportunité de prendre l’équipe et j’ai accepté parce que j’ai envie de relever le défi », a souligné le Français, qui a raconté qu’on lui avait proposé le poste lundi et qu’il n’avait pas encore discuté de son nouveau contrat.

Son contrat d’entraîneur de la réserve est encore valable deux ans et demi, a-t-il précisé. Zidane devrait être épaulé en équipe première par plusieurs de ses adjoints au Real Madrid Castilla, dont le Français David Bettoni, présent à la conférence de presse.

Promettant de pratiquer un jeu offensif, « ZZ » a dit espérer « tout gagner » cette saison, ce qui permettrait d’éviter au Real Madrid le camouflet d’une deuxième saison consécutive sans trophée majeur.

L’éviction de son prédécesseur Rafael Benitez après seulement sept mois a illustré la précarité du poste: 11 entraîneurs se sont succédés au cours des 12 années de mandat du président Florentino Pérez (2000-2006 et depuis 2009).

Zidane est néanmoins le protégé du dirigeant: ce dernier avait recruté le joueur pour en faire l’un de ses « Galactiques » (2001-2006) et Zidane l’avait remercié d’une volée d’anthologie pour remporter la finale de la Ligue des champions 2002.

« ZZ » a aussi pour lui l’avantage de bien connaître les joueurs, qui l’apprécient: il était l’adjoint de Carlo Ancelotti (2013-2014) lors de la conquête de la « Decima », la fameuse dixième Ligue des champions du club.

Les supporters espèrent que « Zizou » aura autant de succès que le Barcelonais « Pep » Guardiola, qui a lui-même commencé par diriger la réserve du Barça avant de triompher à la tête de l’équipe première (2008-2012).

« Guardiola, c’est Guardiola, c’est un formidable entraîneur mais je ne vais pas me comparer (…). Je dois faire du Zidane », a fait valoir le Français, très posé devant la presse dans son costume sobre assortie d’une cravate bleu sombre.

Les médias espagnols, en rupture avec Benitez, ont réservé au Français un accueil bienveillant mais prudent: « La soluZZion », a titré le quotidien sportif madrilène Marca.

Par chance, le Real (3e de Liga), qui reçoit le Deportivo La Corogne samedi, a un calendrier assez favorable jusqu’à mi-février, avant un huitième de finale de C1 contre l’AS Rome (17 février-8 mars).

La bonne étoile de « Zizou » suffira-telle pour renflouer une équipe à la dérive? Voilà Zinédine Zidane à la barre pour le démontrer.

Contenu partenaire