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Zidane propulsé entraîneur du Real Madrid à la place de Benitez

Zinédine Zidane a été nommé lundi entraîneur du Real Madrid après l’éviction de Rafael Benitez, a annoncé le club merengue, empêtré dans une crise de résultats et désireux d’éviter une nouvelle saison blanche.

« Zidane est à partir de maintenant le nouvel entraîneur du Real Madrid et pour moi c’est une fierté », a fait savoir le président du Real Florentino Pérez lors d’un discours au stade Santiago-Bernabeu. « Il sait mieux que personne ce que c’est d’être dans l’équipe première du Real Madrid, il connaît ce banc difficile et ces joueurs. »

L’ex-meneur de jeu emblématique de l’équipe de France (43 ans), entraîneur de l’équipe B merengue depuis 2014, était présent aux côtés du président Pérez et il a promis de faire du mieux possible, en présence de son épouse Véronique et de leurs quatre enfants, tous joueurs du Real.

« Je veux remercier le club de m’avoir donné cette opportunité. C’est le meilleur club du monde et le meilleur public du monde. Je vais essayer de faire du mieux possible, avec tous les joueurs, et je pense que ça se passera bien », a dit le Français.

Zidane répondra aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse mardi à 13h30 au siège du club après son premier entraînement ouvert au public à partir de 11h00.

« Zizou » était régulièrement cité comme un possible technicien d’avenir mais les contre-performances de Benitez ont sans doute accéléré sa nomination. Au lendemain d’un match nul 2-2 à Valence, qui laisse le Real (3e) à quatre longueurs de la tête du Championnat d’Espagne, Benitez semblait ces dernières heures de plus en plus isolé et en rupture avec son vestiaire après seulement six mois en poste.

Dans ce contexte, succéder à l’Espagnol s’annonce comme un sacré baptême du feu pour l’icône du football français, champion du monde 1998, champion d’Europe en 2000 et ancienne légende du club merengue. D’autant que c’est sa toute première expérience comme technicien principal dans l’élite.

Fin novembre, Zidane reconnaissait d’ailleurs que malgré l’obtention en mai 2015 de son diplôme d’entraîneur, il ne se sentait pas encore prêt pour franchir le pas.

« Zizou » est néanmoins apparu ces dernières semaines comme le candidat idéal: outre le fait d’être immédiatement opérationnel, il reste adulé par les supporteurs du Real, où il a joué cinq ans (2001-2006) avant de rejoindre l’encadrement en 2009, et c’est un protégé du président Florentino Pérez.

Dès sa nomination, « ZZ » devra remettre d’aplomb une équipe déboussolée par la gestion de Benitez et démoralisée par une année 2015 catastrophique: aucun trophée, une hécatombe de blessures et des scandales extrasportifs à répétition, comme la mise en examen de Karim Benzema par la justice française dans l’affaire de chantage présumé à la sex-tape ou bien l’incroyable bourde de la titularisation en Coupe du Roi d’un joueur suspendu.

Zidane connaît bien les joueurs, qui l’apprécient: il était l’adjoint de Carlo Ancelotti (2013-2014) lors de la conquête de la « Decima », la fameuse dixième C1 de l’histoire du club, et il a souvent été qualifié de « grand frère » par Benzema.

Reste à savoir s’il sera à la hauteur du défi. Sur le banc de la réserve, « ZZ » a raté la montée en deuxième division au printemps dernier, même s’il laisse le Real Madrid Castilla à la 2e place de la Segunda B (3e division) cette saison.

Le Français va devoir s’adapter très vite à l’élite, avec un premier match samedi contre le Deportivo La Corogne en Liga. Sa priorité devrait néanmoins être la Ligue des champions, où le Real affrontera l’AS Rome en huitièmes de finale (17 février-8 mars).

Zidane, 11e entraîneur de l’ère Pérez au Real Madrid

Le Français Zinédine Zidane, nommé lundi sur le banc du Real Madrid, est devenu le 11e entraîneur à exercer en un peu plus de douze années de présidence de Florentino Pérez (2000-2006 et depuis 2009). Voici un panorama des dix techniciens qui l’ont précédé sur ces deux périodes.

VICENTE DEL BOSQUE (novembre 1999-juin 2003)

Peut-être la décision la plus polémique de Pérez aux commandes de la « Maison blanche »: arrivé à la présidence en 2000 avec un programme visant à recruter des stars comme le Portugais Luis Figo, le Français Zidane ou le Brésilien Ronaldo, Florentino Pérez remercie le placide Vicente Del Bosque, jugé pas assez « galactique ». Soit quelques jours seulement après un titre de champion d’Espagne et un an après la conquête de la Ligue des champions 2002.

CARLOS QUEIROZ (juin 2003-mai 2004)

Le Portugais, ex-adjoint de Sir Alex Ferguson à Manchester United, ne parvient pas à voler de ses propres ailes au stade Bernabeu: après des débuts prometteurs, le Real finit quatrième en Liga et est surpris par Monaco en quarts de finale de C1.

JOSE ANTONIO CAMACHO (mai 2004-septembre 2004)

Connu pour n’être resté que 22 jours en poste lors de son premier passage au Real en 1998, Camacho revient à l’été 2004. Mais l’ancien sélectionneur de l’Espagne ne reste pas longtemps non plus: il est démis dès septembre après une défaite 3-0 contre le Bayer Leverkusen en phase de groupes de C1.

MARIANO GARCIA REMON (septembre 2004-décembre 2004)

L’adjoint de Camacho est propulsé en première ligne au moment du départ de ce dernier. Son mandat dure à peine trois mois.

VANDERLEI LUXEMBURGO (décembre 2004-décembre 2005)

L’expérimenté Brésilien reste en poste pendant une année. Il peine néanmoins à équilibrer une équipe où abondent les talents offensifs et finit par être limogé après un classico remporté 3-0 par le FC Barcelone au stade Bernabeu.

JUAN RAMON LOPEZ CARO (décembre 2005-juin 2006)

L’entraîneur de la réserve merengue est promu après la destitution de Luxemburgo et c’est le dernier technicien nommé lors du premier mandat de Florentino Pérez, lequel démissionne en février 2006.

Entre 2006 et 2009, l’Italien Fabio Capello (2006-2007), l’Allemand Bernd Schuster (2007-2008) et l’Espagnol Juande Ramos (2008-2009) se succèdent sur le banc.

MAURICIO PELLEGRINI (juin 2009-mai 2010)

Pérez revient aux commandes en 2009 et il nomme le Chilien pour superviser la nouvelle équipe « galactique » qu’il édifie autour de Cristiano Ronaldo. Mais une humiliation en Coupe du Roi contre le modeste club d’Alcorcon (4-0), une élimination face à Lyon en huitièmes de C1 et une deuxième place finale en Liga écourtent le séjour de Pellegrini.

JOSE MOURINHO (mai 2010-juin 2013)

Face à un Barça triomphant, Pérez s’en remet au « Special One ». Avec une Liga (2012) et une Coupe du Roi conquises (2011) en trois ans, l’ère Mourinho est l’une des plus longues de la présidence Pérez, mais aussi l’une des plus orageuses: vestiaire divisé, ambiance irrespirable, public électrisé, jusqu’au départ du Portugais.

CARLO ANCELOTTI (juin 2013-mai 2015)

Diplomate et pacificateur, l’affable Ancelotti entre dès sa première saison dans l’histoire du Real en décrochant la 10e C1 du club, attendue depuis 2002. Mais l’Italien ne survit pas à une seconde année achevée sans trophée majeur, malgré le soutien affiché du public et du vestiaire.

RAFAEL BENITEZ (juin 2015-janvier 2016)

Souffrant de la comparaison avec Ancelotti, Benitez ne parvient pas à se concilier les cadres de l’effectif et une série de mauvais résultats à l’automne le placent sur la sellette, en particulier une déroute 4-0 au stade Bernabeu dans le clasico face au Barça. Un ultime match nul 2-2 à Valence début janvier finit de sceller son destin.

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