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« Youri était le patron d’Anderlecht »

Par ces mots, Thierry Henry, le nouvel entraîneur de Monaco a adoubé, dès son arrivée, Tielemans comme cadre de son équipe. Signe que le milieu belge va enfin éclater en Principauté?

Sur les simples statistiques, on pourrait croire que le début de saison de Youri Tielemans à Monaco est bon. Neuf titularisations et trois buts en L1, deux titularisations en C1 et une lors du Trophée des champions: cela pose le joueur comme indiscutable. Le problème, c’est que Monaco n’a gagné qu’un seul de ces douze matches. Et que Tielemans n’a jamais été très à son aise…

Certes, en sélection belge, Tielemans vient d’enchaîner quatre titularisations et quatre victoires depuis la Coupe du monde, qu’il a disputée comme remplaçant (deux titularisations contre l’Angleterre, en 3e match de poule et finale pour la 3e place). Mais il est bien loin de faire l’unanimité en Principauté.

Avant l’arrivée de Thierry Henry au poste d’entraîneur, Leonardo Jardim attendait avec impatience qu’il se révèle enfin comme un leader, qu’il prenne le relais de Moutinho, dont il a attendu le départ pour prendre le N.8, « par respect », dit-il.

Jardim appréciait peu les désidératas de son joueur. « N.8 est mon meilleur poste », précisait-il avant le premier match à Nantes. « Je me sens plus à l’aise dans un système avec une sentinelle et deux N.8 autour. Je peux me projeter vers l’avant sans renier mes tâches défensives. »

Tielemans, très tôt considéré à Anderlecht comme un phénomène de précocité et de maturité tactique, revendiquait ainsi les clés de l’entre-jeu monégasque, après les départs de Moutinho et Fabinho.

– Relais de Thierry Henry –

Tout en le faisant jouer, Jardim paraissait toutefois réticent. Comme si à 21 ans, on donnait tout, trop vite au jeune Belge. Acheté 25 millions d’euros en 2017, il est le 3e plus jeune joueur de l’histoire, derrière Babayaro et Halilovic, à avoir débuté en C1 (16 ans et 148 jours, avec Anderlecht contre l’Olympiacos, le 2 octobre 2013).

Aussi, Jardim soulignait: « Youri est un joueur compétitif, celui qui a le plus de capacités pour enchaîner les matches (…). Mais je lui dis qu’un bon joueur doit être bon partout, gauche, droite, en N.6 ou 8. Peu importe. Le football est une dynamique non figée. »

C’est d’ailleurs sans lui que Jardim avait tenté une opération commando à Saint-Etienne. Le Portugais pensait en interne qu’il ne pouvait pas compter à 100% sur son joueur. Mais Monaco s’était noyé dans le Chaudron (2-0).

Si la relation entre Tielemans et Jardim était très distante, celle avec Thierry Henry est bien différente. Ce changement d’entraîneur ressemble à un vent de fraîcheur pour Tielemans. Henry, adjoint de Roberto Martinez en sélection belge durant deux ans, l’a vu grandir. Il compte désormais sur lui pour devenir un de ses relais dans l’équipe.

A la question de savoir s’il avait déjà identifié ses cadres, Henry a évoqué « certains, là depuis un petit moment », mais n’a cité que deux noms: Tielemans, qui était « le patron d’Anderlecht » et Nacer (Chadli), « même s’il n’est pas là depuis longtemps ». Les deux internationaux belges. C’est clair.

A Strasbourg, pour la première avec son nouveau coach, Tielemans a évolué milieu axial, légèrement à gauche et plus défensif que Golovin. Malgré son pénalty, son impact a été bien limité. Pour devenir un vrai taulier, il devra montrer très vite, beaucoup plus.

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