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Witsel : « Gueuler et faire des grands gestes, c’est pas pour moi »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Son match dingue contre l’Irlande, le parcours belge à l’EURO, les critiques sur le jeu : Axel Witsel s’est confié à Sport/Foot Magazine. Extrait.

Axel Witsel à propos…

…du match contre l’Italie : « Trouver le sommeil après un match pareil… Pas facile. Pendant un bon moment, je me suis retourné dans mon lit. A gauche, à droite, à gauche… Je dois m’être enfin endormi vers cinq heures et demie. Mon analyse ? Les Italiens ont été plus malins, plus roublards, plus efficaces, plus tueurs. On n’a pas été assez tueurs devant »

… du jeu homme contre homme en milieu de terrain : « On l’a fait contre l’Italie en novembre de l’année passée et on a gagné… Le coach veut ça, c’est quand même lui qui a le dernier mot. Maintenant, c’est clair qu’ici à l’EURO, jouer comme ça contre les Italiens nous a valu pas mal de problèmes. De toute façon, on n’est plus à un moment où on peut se permettre de tout chambouler. Si on avait voulu le faire, il fallait le faire avant le tournoi. Et ce n’est pas le bon moment pour montrer quelqu’un du doigt. On est tous dans le même bateau. Mais je comprends la déception de tous les Belges ! Ils attendent tellement de belles choses de nous. Il y avait tellement d’euphorie avant ce match. Mais bon, on n’est que des hommes, on peut aussi prendre de temps un temps un gros coup sur la tête. Cette défaite nous a remis les pieds sur terre. Nous, on n’a jamais dit qu’on était les meilleurs du monde ! On n’a jamais dit qu’on était les favoris de cet EURO ».

… du capitanat : « Le coach nous avait déjà expliqué que le numéro 2, c’était Hazard. Etre capitaine n’a jamais été un objectif pour moi. Brassard ou pas, mon rôle ne change pas. Ni dans le vestiaire, ni sur le terrain. Maintenant, je l’ai eu une fois et je ne vais pas dire que ça ne m’a pas marqué, surtout que c’était au Portugal, un pays particulier pour moi. Juste après les attentats de Bruxelles. Je devenais, à l’étranger, un symbole, un porte-drapeau d’une Belgique terrorisée. Avant de monter sur le terrain, j’ai fait un discours du style : -On va essayer de gagner pour rendre des couleurs à notre pays. L’émotion dans le groupe était très forte. Et je pense que ces attentats ont continué à jouer dans nos têtes pendant le match.

Avec le coach, on communique beaucoup quand quelque chose ne va pas. Je relaie ses informations à l’équipe. On a l’impression que je ne parle jamais ? Si j’avais un micro et si les téléspectateurs pouvaient entendre, tout le monde comprendrait que je parle beaucoup. Je suis un gars timide et réservé à la base, mais sur une pelouse, je suis un autre homme. Maintenant, je ne fais pas partie de ces footballeurs soi-disant leaders qui passent leur temps à gueuler et à faire des grands gestes ».

... de son expérience au back droit : « Wilmots m’a téléphoné avant d’annoncer ça dans la presse. Je lui ai répondu : -Aucun problème, je peux le faire s’il faut dépanner. Mais il sait très bien que ce n’est pas un poste que j’aime bien ! Je l’ai fait trois ou quatre fois à Benfica, oui, mais je ne me voyais aucun avenir à long terme dans un rôle pareil. Pour l’entraîneur de Benfica, ce n’était qu’une solution de secours, très temporaire. Il n’avait plus d’arrière droit avec du métier et il ne voulait pas prendre le risque de lancer un jeune. J’ai quand même gardé des souvenirs assez forts de l’expérience. Je me souviens que j’étais beaucoup plus vite fatigué qu’en milieu de terrain ! Ce ne sont pas les mêmes courses, il faut enchaîner les sprints. Après une mi-temps, j’étais déjà bien fatigué… »

Par Pierre Danvoye

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