© AFP

Virage raté et « route de la mort » en vue pour l’Espagne

Ce n’est peut-être qu’un accident mais l’Espagne a raté mardi un tournant crucial à l’Euro-2016: en perdant les pédales contre la Croatie (2-1), la « Roja » s’est engagée sur la voie la plus périlleuse du tableau final, avec l’obstacle italien dès les huitièmes.

Jusqu’à la 87e minute et ce but d’Ivan Perisic, les doubles champions d’Europe en titre filaient vers la première place du groupe D, synonyme de parcours a priori plus dégagé pour la phase à élimination directe. Mais les Espagnols ont déraillé, concédant une défaite alors qu’un nul leur suffisait et que le capitaine Sergio Ramos venait de rater un penalty (72e).

Une sortie de route qui se paye cash

Les voilà versés dans la pire partie du tableau, avec l’Italie en huitièmes pour une dangereuse revanche de la finale de 2012 remportée par la « Roja » (4-0). Ensuite, il y aura éventuellement les champions du monde allemands en quarts et la France, pays-hôte, en demies.

A plusieurs titres, la « Seleccion » s’est trop relâchée: finition déficiente, défense trop nonchalante et peut-être un petit manque de fraîcheur en fin de rencontre pour une équipe titulaire inchangée depuis le début de l’Euro. En outre, les premières critiques ont visé le jeune gardien David de Gea (25 ans), jusque-là relativement épargné malgré sa récente mise en cause dans un scandale sexuel. De quoi freiner l’enthousiasme de la presse espagnole, euphorique après les deux victoires initiales contre la République tchèque (1-0) et la Turquie (3-0).

« Quel tableau! », a titré mercredi le quotidien barcelonais Sport, tandis que le journal madrilène Marca analysait les raisons de ce revers: « Deux buts évitables, un penalty offert mais raté et un bon adversaire. »

Le chemin se corse

Désormais, l’Espagne n’a plus le choix. Pour espérer décrocher sa troisième couronne européenne consécutive, la quatrième de son histoire, elle va devoir se montrer meilleure que les meilleures équipes.

« Une défaite méritée envoie l’Espagne sur un chemin difficile: la route des champions », a résumé Marca en Une, avec ce gros titre: « Virages en vue ».

« L’Espagne emprunte la route de la mort », a observé pour sa part le quotidien madrilène As.

Lundi prochain à Saint-Denis, l’Euro-2016 s’offrira un remake de la finale d’il y a quatre ans à Kiev, que l’Espagne avait survolée. Mais les hommes de Del Bosque peuvent se méfier de la robuste défense italienne, capable de neutraliser leur jeu de passes, et de la mauvaise pelouse du stade de France, qui ne facilitera pas les transmissions.

Il faudra voir aussi si la « Roja » aura l’énergie suffisante pour enchaîner les matches couperets, même si elle a cinq jours de repos d’ici lundi.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire