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Vers le retour du grand Milan AC ?

Maxime Defays Journaliste

Le club lombard, revendu à des investisseurs chinois en avril, a déjà injecté environ 100 millions d’euros pour renforcer son équipe, alors que la période de transfert en Italie n’a pas encore officiellement débuté.

Comme le dit un célèbre adage footballistique, un grand club ne meurt apparemment jamais. Et le Milan AC ne semble pas déroger à la règle, en tout cas, sur le papier. L’un des clubs les plus mythiques au monde, pour rappel septuple vainqueur de la Ligue des Champions, va peut-être renaître de ses cendres, au vu de son mercato ambitieux, et qui démarre à 100 à l’heure.

Car, il faut le dire, depuis quelques années, les Rossoneri ne parviennent plus à jouer les premiers rôles et à titiller les ténors du pays que sont la Juventus, la Roma et même Naples. Entre la saison 1998-1999, année de leur 16e titre de champion et la saison 2012-2013, les Rouge et Noir ne se sont jamais placés au-delà de la 6e place, ont remporté 3 titres de champion (le dernier en 2011), 1 coupe d’Italie mais surtout 2 Ligues des Champions. Mais depuis 4 saisons, l’AC Milan peine à terminer à une place qui corresponde à son standing. En 2014, les Milanais terminent 8e, l’année d’après 10e, en 2016, 7e et cette année 6e, ce qui leur permet, tout de même, d’accrocher les phases qualificatives de l’Europa League, après 3 saisons sans Europe.

La période faste des années 2000, incarnée par des joueurs emblématiques comme Inzaghi, Kaka, Pirlo, Gattuso, Shevchenko, Nesta ou encore Seedorf a des airs de préhistoire, tant le club milanais n’a pas réussi à s’entourer de joueurs de la même trempe lors des dernières années. Conjuguée au retour au premier plan de la Roma, du Napoli mais surtout de la Juventus (champion 6 fois de suite depuis la saison 2011-2012), la mission du grand club lombard semblait de plus en plus compliquée.

Le rachat par Rossoneri Sport Investment Lux

Le Milan AC devient officiellement le 4e club italien a être déténu majoritairement par un groupe étranger le 13 avril dernier, après l’AS Roma, Bologne et l’Inter Milan. Revendu pour la modique somme de 740 millions d’euros, le club milanais tombe alors dans le giron de Rossoneri Sport Investment Lux, un groupe d’investisseurs chinois. L’accord préliminaire avec la holding de Silvio Berlusconi, Fininvest, avait déjà été en signé en août. La transaction finale se termine donc après un long feuilleton, qui vient marquer la fin de l’ère Berlusconi, à la tête du club depuis 31 ans. Li Yonghong, un homme d’affaires chinois, devient le président du club dans la foulée.

« Les termes de l’accord sont les mêmes que ceux qui avaient été exposés en août et qui prévoyaient une évaluation de la valeur de l’AC Milan de 740 millions d’euros, y compris l’endettement du club, soit 220 millions d’euros au 30 juin 2016 », avaient expliqué Fininvest et Rossoneri Sport Investment Lux dans un communiqué. Les deux entités ont précisé que 90 millions d’euros supplémentaires ont été versés pour couvrir les frais de fonctionnement du club depuis juillet 2016. Ils ont également expliqué que le club allait recevoir une augmentation de capital, afin de renforcer la structure financière de l’entité.

Vers le retour du grand Milan AC ?
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Déjà 100 millions injectés

Et on peut dire que les choses n’auront pas traîné. Même si la période de transferts estivale ne s’ouvre officiellement qu’à partir du 1er juillet, le Milan a déjà recruté 4 joueurs très intéressants.

Les Rossoneri ont souhaité consolidé leur défense en attirant le défenseur argentin de Villarreal, Mateo Musacchio, pour 18 millions d’euros. Le défenseur central, qui possède aussi la nationalité italienne, va pouvoir apporter toute son expérience (250 matchs disputés en Liga, à 26 ans) et épauler le jeune Alessio Romagnoli, 22 ans.

Le club lombard a également réussi à attirer Ricardo Rodriguez pour renforcer son poste d’arrière-gauche. Le Suisse, qu’on annonce chaque année en partance de Wolfsburg (notamment à Paris ou Arsenal), aura donc finalement opté pour le projet sportif milanais. Le club ramène ainsi un défenseur robuste, très juste dans ses interventions et capables de belles montées offensives sur son flanc gauche, pour 15 millions d’euros.

Grillant la priorité à plusieurs concurrents, le Milan a réussi un beau coup en recrutant le milieu ivoirien Franck Kessié, 20 ans à peine. Ce milieu offensif de formation, au gros volume de jeu, replacé comme 6 à l’Atalanta Bergame (4e cette année), va faire du bien physiquement au club dans l’entrejeu. L’Eléphant (sélectionné à 15 reprises déjà), est transféré contre un chèque de 28 millions d’euros.

La dernière recrue en date (et la plus chère pour l’instant) se nomme André Silva. Le grand espoir portugais de 21 ans, auteur de 21 buts cette saison avec Porto, est recruté pour 38 millions d’euros.

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Quelles sont les autres cibles potentielles ?

Le mercato milanais ne va pas s’arrêter en si bon chemin. La piste la plus chaude actuellement mène au grand attaquant croate de la Fiorentina, Nikola Kalinic, auteur de 15 buts cette saison avec la Viola. Une réunion devrait avoir lieu entre les deux parties ce week-end. Le prix était au préalable fixé à 30 millions d’euros, mais Milan voudrait faire baisser le prix en incluant un voire deux joueurs dans la transaction.

Le club lombard s’était auparavant intéressé à deux autres attaquants, Nicolas Sansone de Villarreal et le jeune français de 20 ans du Celtic Glasgow, Moussa Dembelé.

À l’arrière-droit, Andrea Conti (23 ans, auteur d’une excellente saison à l’Atalanta) serait très proche de s’engager avec le club, tandis que le nom de Matteo Darmian (Manchester United) avait également circulé.

Le club recherche également des bons organsiateurs de jeu. Dès lors, les noms de Krychowiak, sur une voie de garage à Paris, et Lucas Biglia (Lazio, ex-Anderlecht) sont également évoqués.

Sur les ailes, deux noms reviennent aussi dans les travées de San Siro, ceux de Keita Baldé, de la Lazio de Rome, et de Emil Forsberg, le Suédois du RB Lepizig.

Avec ses 4 premières recrues, l’AC Milan a tout d’abord voulu miser sur la jeunesse, et son recrutement semble intelligent et judicieux. Mais sera-il suffisant pour concurrencer les grosses cylindrées qui trustent désormais les premières places du championnat ?

Avec L’Equipe.

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