© iStock

Timothy Castagne, le prix de l’urgence

Le troisième Diable à rejoindre Leicester est aussi peut-être le plus surprenant. Titulaire seulement à mi-temps à l’Atalanta cette saison, Timothy Castagne n’en est pas moins devenu le défenseur belge le plus cher de l’histoire en rejoignant Leicester contre la modique somme de 24 millions d’euros. Analyse d’un coup de folie dans un mercato morne comme un été sans fin.

Leicester is the new Tottenham. En recrutant son troisième Diable rouge en quatorze mois de temps, les Foxes réitèrent en effet le coup des Spurs il y a huit ans. À l’époque, le board de Tottenham avaient misé gros sur les arrivées conjointes de Jan Vertonghen et Mousa Dembélé (2012), avant de s’offrir les services de Nacer Chadli (2013) et Toby Alderweireld (2015).

Au total, Tottenham misera quelques 55 millions pour faire de ce quartier pauvre du nord de Londres la plaque tournante des Diables en Premier League. En 2020, il faut tirer jusque Leicester, une centaine de miles plus au nord, pour dénicher du Belge. Il faut payer un peu plus aussi. Pour son trio Youri Tielemans, Dennis Praet et Tim Castagne, les Foxes auront déboursé 89 millions d’euros. Dont 24 pour le seul Castagne, qui ne facturait cette saison avec l’Atalanta que 50% de temps de jeu.

Déjà du temps de son aventure au Celtic (2016-2019), Rodgers avait fait les yeux doux à l’Atalanta pour Castagne.

Souvent barré par la doublette néerlandaise composée de Robin Gosens et Hans Hateboer dans le 3-4-2-1 de Gian Piero Gasperini à Bergame, Castagne devrait plus souvent avoir l’occasion de se mettre en évidence dans une équipe de Leicester décimée sur ses flancs. Définitivement privé de Ben Chilwell à gauche (parti à Chelsea) et temporairement appauvri par la rupture des ligaments croisés du genou de l’ancien Niçois Ricardo Pereira, titulaire à droite, Brendan Rodgers était dans l’obligation de finaliser au plus vite l’arrivée d’un latéral polyvalent, capable d’évoluer aussi bien à droite qu’à gauche.

Dans un marché déréglé depuis plusieurs saisons, le don d’ubiquité se monnaie au prix fort. Et les 24 millions déboursés pour Castagne ne font d’ailleurs pas tiquer grand monde outre-Manche.

Le coach Nord-Irlandais des Foxes concrétise par la même occcasion un vieux rêve. Déjà du temps de son aventure au Celtic (2016-2019), Rodgers avait fait les yeux doux à l’Atalanta pour Castagne. Tout juste arrivé en Italie, le Belge avait alors refusé le pari écossais. Deux ans plus tard, la donne a changé.

Frustré par son temps de jeu à Bergame et par le manque parfois criant de psychologie d’un Gasperini plus maître tacticien que meneur d’hommes, le défenseur formé à Virton n’aurait pas digéré, dit-on, sa mise au ban(c) contre le PSG lors du récent quart de finale de Ligue des Champions, après s’être entraîné toute la semaine dans l’équipe des titulaires. Sans un mot dans la foulée pour son Diable, Gasperini signait le 12 août dernier la fin de la romance entre Castagne et l’Atalanta.

Acheté 6,5 millions d’euros, revendu près de quatre fois plus, Castagne laissera à coup sûr de bons souvenirs dans la Botte.

Contacté dans la foulée par le PSG, en ligne directe avec José Mourinho à Tottenham, Tim Castagne optera finalement pour Leicester. Un choix de raison. Trop cher pour Tottenham, qui optera finalement pour Matt Doherty, et amoureux de la Premier League, Castagne voulait surtout clarifier sa situation au plus vite. Un an après avoir refusé Crystal Palace, le Diable rejoint donc un club plus en adéquation avec ses qualités. Une équipe joueuse, où il pourra travailler sa complicité technique déjà aperçue par instants avec Youri Tielemans.

Pas mal pour un gamin qui, il y a trois ans, était encore une roue de secours pour Bergame après l’échec du transfert de Thomas Foket pour ennui médical. 36 mois plus tard, le plan B d’un été est devenu le troisième transfert sortant de le plus cher de l’histoire du club. Acheté 6,5 millions d’euros, revendu près de quatre fois plus, Castagne laissera à coup sûr de bons souvenirs dans la Botte. À lui de désormais se construire les siens en Premier League.

Timothy Castagne
Timothy Castagne© iStock

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire