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Thorgan Hazard, cadet débridé

Longtemps resté dans l’ombre de son frère aîné Eden, Thorgan Hazard peut profiter de l’absence de l’attaquant du Real Madrid, testé positif au Covid-19, pour briller avec la Belgique, opposée mercredi à la Suisse en match amical à Louvain.

Dans la famille Hazard, il n’a longtemps été considéré qu’en tant que « petit frère de ». Un peu comme si l’opinion belge, éblouie par les prestations fulgurantes de la superstar Eden, voulait cantonner Thorgan à un modeste second rôle, trop obscur pour mériter autre chose qu’une simple mention en petits caractères tout en bas de l’affiche.

Pourtant, du caractère, Thorgan Hazard n’en manque pas. De qualités non plus, révélées au fil du temps.

A 27 ans, ce milieu offensif (28 sélections) a finalement réussi à se faire un prénom dans le milieu du foot professionnel, où il a déjà disputé plus de 300 matches. Il est parvenu à faire accepter ses qualités, moins percutantes, sans doute, mais tout aussi précieuses.

Polyvalent, préférant s’épanouir au coeur du jeu mais souvent déplacé sur un flanc, le cadet d’Eden évolue désormais au Borussia Dortmund, qu’il a rejoint en juillet 2019 en provenance d’un autre Borussia, celui de Mönchengladbach.

A son rythme

Auteur d’une première saison convaincante en faveur du BVB (43 matches, 7 buts, 14 passes décisives), il a parallèlement gagné ses galons de titulaire au sein d’une sélection belge toujours aussi infernale, qui trône fièrement en tête du classement de la Fifa.

Certes moins doué que son aîné, Thorgan Hazard a su se construire une jolie carrière, en grandissant à son rythme, patiemment, sans brûler les étapes.

Qu’elle semble loin l’époque où Eden et Thorgan, aînés d’une fratrie de quatre garçons, tapaient dans un ballon à Braine-le-Comte, en Wallonie, où une ouverture dans la haie au fond du jardin familial débouchait sur le terrain de football.

Si la carrière d’Eden a rapidement décollé à Lille, Thorgan a pris la tangente pour essayer d’éviter au maximum les comparaisons.

Ce n’est pas à Lille mais à Lens qu’il est parti parfaire son bagage footballistique. Après des débuts timides en Ligue 2 (15 matches, 0 but en 2011-2012), il a été recruté par Chelsea, le club de son frère.

Dans une autre dimension

« Si sa présence a facilité mon transfert, ils ne m’ont pas pris sur simple base de mon nom mais parce qu’ils ont décelé quelque chose dans mon jeu », a-t-il rappelé récemment. « A ce que je sache, les frères de Terry ou de Lampard n’ont pas bénéficié de ce traitement de faveur. »

Jamais dans le coup avec les « Blues », Thorgan Hazard est alors prêté les deux saisons suivantes en D1 belge, à Zulte-Waregem, où il démontre un potentiel certain dans un rôle de meneur de jeu qui lui vaut le Soulier d’Or de meilleur joueur du championnat belge, en 2013.

Il franchit alors la frontière allemande pour rejoindre la Bundesliga, où il étoffe son jeu, sa science tactique et son physique entre 2014 et 2019 à Mönchengladbach, faisant taire les derniers sceptiques.

Aujourd’hui, Thorgan Hazard a pris une autre dimension, comme l’avait paradoxalement démontré sa prestation trois étoiles assortie d’un doublé face à la Suisse, en 2018, au cours de l’un des rares matches perdus par la Belgique ces dernières années (5-2).

Mercredi à Louvain, les Diables rouges retrouveront précisément ces Suisses qui avaient privés la Belgique de l’espoir de remporter la Ligue des nations. L’occasion rêvée pour Thorgan Hazard de prendre la lumière.

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