© AFP

Thierry Henry n’ira pas à Bordeaux, clap de fin

Le président des Girondins, Stéphane Martin, a confirmé mardi auprès de l’AFP la « fin des négociations » avec Thierry Henry, en pourparlers depuis une semaine pour devenir le nouvel entraineur de Bordeaux. Le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France de football (51 buts) ne sera pas le nouvel entraîneur du club.

La fin des négociations entre Bordeaux et Thierry Henry, confirmée mardi par le président girondin Stéphane Martin, pose désormais la question du projet porté par le fonds d’investissements américain GACP, appelé à devenir propriétaire fin septembre.

Dès dimanche, il y avait eu des fuites sur ce mariage annoncé tournant vinaigre. C’est Paris Match, peu réputé pour sa couverture de l’information sportive, qui a dégainé le premier avant que Canal+, avec ses consultants pour certains proches de l’ancien +Gunner+, n’embraye.

Lundi soir, Sky Sports, dont l’ancien « Gunner » a été consultant pendant quatre ans, a abondé, avant que le président des Girondins, Stéphane Martin, ne corrobore mardi matin auprès de l’AFP: « Oui, nous confirmons la fin des négociations ».

C’est la fin d’un suspense qui s’était déjà dilué, mais pas des interrogations, nombreuses. Dans les jours ou semaines à venir, on en saura davantage sur les vraies raisons ou motivations qui ont poussé Henry à décliner le poste, un homme certes dépourvu d’expérience mais ambitieux, avec des exigences élevées aux niveaux financier, logistique (pour sa famille notamment) et sportif (il voulait 3 joueurs d’ici la fin du mercato).

Celles qui ont poussé GACP à ne pas s’entendre avec l’idole d’Arsenal, et par ricochet, faire des Girondins les victimes d’une farce médiatico-sportive dont le Château du Haillan se serait bien passée.

A un mois de la vente aux Américains, estimée entre 70 et 100 millions d’euros et qui ne sera effective qu’après un vote du conseil de Bordeaux Métropole concernant le loyer du stade (3,85 millions d’euros par an jusqu’en 2041), acter l’arrivée de ce champion du monde aurait été un signal fort envoyé au monde du football français et permis à M6, l’actionnaire majoritaire depuis 20 ans, de réussir sa sortie.

– Guerre des ego –

Mieux, tel un baromètre, il aurait fiabilisé le projet de GACP dont on ne sait finalement pas grand-chose hormis qu’il « veut injecter 80 millions d’euros en trois ans » dixit M6, à l’aval obligatoire pour la désignation du successeur de l’Uruguayen Gustavo Poyet, détonateur de ce chaos après sa sortie corrosive contre sa direction le soir du match européen contre Mariupol.

Dans ce feuilleton digne de l’arrivée avortée de Zinédine Zidane dans ces mêmes lieux il y a quatre ans, la première véritable surprise est venue de l’intérêt porté par Henry au projet girondin.

Les modalités d’un rapprochement étant entendues dès mardi entre Henry et M6, il fallait attendre la validation des repreneurs américains que le meilleur buteur de l’histoire des Bleus a rencontrés vendredi dernier à New York.

D’un projet présenté à un autre dévoilé, les versions diffèrent sur ces 72 heures de discussions pas vraiment claires où une guerre des ego s’est fait jour, avec l’apparition d’intermédiaires, de jeu d’agents, de réseaux et de commissions, selon plusieurs sources.

– Plan B, entraîneur par défaut –

Henry a dit stop, tout comme GACP, peu enclin à confier son futur bébé à un débutant à à forte personnalité qu’il n’a surtout pas choisi. De là à remettre aussi en cause le processus de vente du club ? Rien ne peut être exclu désormais.

Quoi qu’il advienne, Bordeaux, qui joue son avenir européen jeudi contre La Gantoise, avec une victoire impérative pour atteindre la phase de groupes de l’Europe League (une qualification aux tirs au but peut également suffire après le 0-0 de l’aller), se voit contraint d’enclencher son plan B, qui sera un choix par défaut.

Avec deux options possibles: soit il trouve rapidement cet entraîneur idoine, qui convient aussi aux Américains, soit il préfère gagner du temps en profitant de la trêve internationale prévue en fin de semaine pour creuser le maximum de pistes.

Dans ce cas, l’intérim d’Éric Bedouet se poursuivrait jeudi contre La Gantoise et dimanche à Rennes en L1. Autre possibilité devant ce flou artistique, GACP peut très bien décider de placer son propre technicien.

Depuis dimanche soir, trois techniciens chevronnés ont été approchés d’après la presse spécialisée: le Brésilien Ricardo, ancien de la maison (2005-2007), l’Italien Claudio Ranieri, ancien de la L1 (Monaco puis Nantes) et son compatriote Antonio Conte, aux émoluments a priori hors de portée.

Lundi, des pistes plus françaises menant à Hervé Renard et Vahid Halilhodzic – le Bosnien possède la double nationalité – circulaient également. Pas de quoi faire grimper au rideau les supporteurs girondins soucieux et surtout inquiets pour l’avenir de leur club.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire