© Andres Garcia/AFP7 / Cordon Press

Sur les traces de… Messi, ce « cadeau de la vie »

Voici 20 ans, Enrique Dominguez était entraîneur de la catégorie de joueurs nés en 1987, à l’école de football du club de Newell’s Old Boys à Rosario, quand il a vu arriver un gamin de 10 ans nommé Lionel Messi. « Un cadeau de la vie », savoure encore cet entraîneur aujourd’hui âgé de 67 ans.

Assis dans les tribunes du stade Marcelo Bielsa, Enrique Dominguez se souvient, avec émotion: « Ce qui était spécial avec lui, c’est le naturel. C’était un leader naturel ».

Pendant que Dominguez égrenait ses directives, Messi écoutait, tout en jonglant avec le ballon, tant il avait hâte de commencer l’entraînement.

– Un rival: lui-même –

Le numéro 10 de la sélection argentine et de Barcelone l’avait surnommé « Papa Noël » car il était gros et vêtu d’un survêtement rouge.

Pour Dominguez, le Mondial-2018 c’est la « dernière opportunité d’un Messi au sommet de son art » pour détrôner Diego Maradona, vainqueur du Mondial-1986. « Messi est hors catégorie, le meilleur de l’histoire, assure-t-il. Il n’a de rival que lui-même ».

Voisin et ami de Lionel Messi dès les années 1990, Diego Vallejos habite toujours dans sa maison de la rue Estado de Israel. Il se souvient que Messi et lui soutiraient quelques pièces au grand-père de Leo pour aller s’acheter des gâteaux pour le goûter. « Leo était espiègle et coquin. Et au foot, le meilleur de tous. Quand les rues du quartier s’inondaient on jouait à l’aquabut, avec de l’eau jusqu’aux genoux », relate Diego Vallejos, un ami « de toute la vie » de la vedette de Barcelone et de la sélection argentine.

Comme tout le peuple de Rosario, Diego Vallejo désire « qu’il gagne un Mondial, et que ce soit son oeuvre ».

Dans le quartier populaire General Las Heras, la maison des Messi est inoccupée, la façade défraîchie. Elle appartient toujours à Jorge Messi, le père du quintuple Ballon d’or, ouvrier dans la métallurgie jusqu’à ce qu’il perde son travail en 2000, quelques mois avant le départ pour Barcelone.

Au coin de la rue, une fresque murale rassemble plusieurs symboles de l’Argentine: Messi, avec le maillot bleu ciel et blanc, Diego Maradona, les Iles Malouine et les Mères de la Place de mai.

– Plus grand que Maradona –

En 2000, les Messi étaient dans une situation économique difficile. Sans couverture médicale pour prendre en charge le traitement hormonal devant aider la croissance de l’apprenti footballeur, sans avenir dans les clubs argentins. Ils décident de partir vers Barcelone. Quelques mois plus tard, Messi signe au Barça. Le début de la gloire.

En Catalogne, il débute un traitement qui lui permet d’atteindre 1m69. En 1997, l’endocrinologue Diego Schwarsztein avait détecté un déficit hormonal et lui avait prescrit des injections quotidiennes.

Lors d’un entretien avec une journaliste de l’AFP, le médecin affirme avoir dit à Messi: « Ne t’inquiète pas, tu seras plus grand que Maradona, je ne sais pas si tu seras meilleur, mais plus grand, si ». Maradona mesure 1m65. A cette époque, la famille Messi redoutait que la petite taille ne soit un obstacle pour s’imposer comme footballeur professionnel.

Le Dr. Schwarsztein ne s’imaginait pas que son timide patient gagnerait cinq Ballons d’or.

Il rêve de le voir champion du monde, mais il rêve aussi de le voir revêtir le maillot noir et rouge de Newell’s Old Boys. « Leo n’est ni mon disciple, ni mon protégé, fait-il remarquer, mais j’ai l’impression de faire partie de son histoire ».

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