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Sur les traces de… Lewandowski, de la terre battue aux plus grandes pelouses

Gamin, il a débuté dans un petit stade au terrain de terre battue à Varsovie. Cet été, Robert Lewandowski va fouler les pelouses russes au Mondial avec la Pologne, et peut-être aussi changer d’air pour passer d’un grand club à un autre.

Le meilleur buteur de la Bundesliga, star incontestable de la sélection polonaise, a quitté récemment son agent historique, entraînant les commentateurs dans un feuilleton à suspens: laquelle des grandes pelouses va-t-elle l’accueillir, Madrid, Paris ou Londres ? Ou peut-être restera-t-il attaché à son terrain actuel de Munich ? En attendant, retour sur les premiers pas du prodige.

« Le terrain de jeu et d’entraînement, c’était de la terre battue et du sable. Le plus petit, au milieu, c’est Robert Lewandowski », sur cette photo sortie par Krzysztof Sikorski, son premier entraîneur au Varsovia, club pour enfants et adolescents de la capitale polonaise.

« C’était un concours de circonstances. Nous venions d’ouvrir une classe pour garçons de 1988. Le père de Robert était supporter du club Polonia, nos adversaires de l’autre côté de la rue, mais à l’époque, ils ne prenaient pas de gamins de cet âge, alors il s’est tourné vers nous pour le premier entraînement de son fils », a raconté M. Sikorski à l’AFP.

– « Robert était menu, mince » –

« Robert était menu, mince, le plus petit du groupe, mais avec le coeur le plus grand et le plus grand talent, le plus malin de tous. Ça se voyait depuis le début ». Pas de doute pour le vieil entraîneur qui a accompagné le joueur jusqu’à l’âge de 17 ans.

Varsovia était alors un petit club inter-scolaire, créé à la fin des années 1950, disposant d’infrastructures plus que rudimentaires, avec terre battue et sable en guise de terrains.

« Au printemps et à l’automne c’était tragique, il fallait sans arrêt le niveler. Quand il faisait chaud, on l’arrosait pour réduire la poussière mais dès que ça séchait au soleil, ça remontait en nuage. Après chaque match, les garçons étaient tout noirs ». L’hiver, ils n’avaient pas peur de la neige.

« Au départ, on pensait que ce serait juste une petite classe d’entraînement. Mais rapidement on a vu que c’était une bonne équipe alors on les a inscrits en compétition. C’était un coup fumant ! Ils ont toujours remporté des médailles », souligne M. Sikorski.

En 2002, les garçons sont partis pour un tournoi en Allemagne. Robert découvre alors le stade de Bayern Munich, son futur club.

– « Aime le ballon, comme Lewandowski » –

« Les garçons n’en revenaient pas de voir ces beaux terrains de jeu, ces vestiaires, ces équipements… un stade de rêve », se souvient l’homme qui a longtemps été leur troisième parent.

Depuis tout petit, Robert disait qu’il jouerait dans la sélection nationale, qu’il serait le meilleur.

Machine à marquer dès son plus jeune âge, Lewandowski a intégré à 17 ans l’équipe réserve du plus grand club de la capitale, le Legia Varsovie, mais en a été écarté pour manque d’efficacité.

« Ils l’ont remercié en disant qu’il était trop faible, trop fragile… Robert a failli alors sombrer dans la dépression mais eux, ils doivent toujours le regretter », insiste Sikorski, en souriant.

Sa carrière a pris son envol en 2008 lorsqu’il a rejoint le Lech Poznan, avant de filer en Allemagne, à Dortmund puis au Bayern Munich où il a signé jusqu’en 2021.

Mais Robert Lewandowski, qui fête ses 30 ans au milieu de l’été, voit déjà plus loin que sa carrière de joueur, et caresse le projet de monter « une vraie école de football ».

« Je voudrais lancer le projet probablement à Varsovie. J’ai le savoir-faire, une vision et l’expérience que personne n’a en Pologne. Je voudrais les transmettre à quelqu’un », dévoile l’international dans une interview fleuve à paraître prochainement en Pologne, dont des extraits ont été rapportés par le quotidien SuperExpress.

Le dernier mot revient à Krzysztof Sikorski, c’était son conseil à donner à tout adepte du football: « Aime le ballon, comme Lewandowski, et le ballon t’aimera aussi ».

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