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Schalke 04, l’éternelle poudrière: les Köningsblauen bientôt en D2?

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Schalke 04 est à nouveau en pleine tourmente. Ce n’est pas inhabituel, mais ça a rarement été aussi pénible que cette saison.

Une intervention de toute urgence. C’est en ces termes qu’on a qualifié le rappel à Schalke 04 de Huub Stevens, à titre intérimaire, le 18 décembre. Le club comptait alors quatre points en douze matches. Deux jours après l’embauche du Néerlandais, Schalke 04 s’est incliné 0-1 face à l’Arminia Bielefeld, un match entre deux candidats à la relégation. Bilan: quatre points sur 39.

Huub Stevens, dont c’était le quatrième mandat à Schalke, a provisoirement relayé Manuel Baum, qui avait lui-même remplacé l’Americano-Allemand David Wagner au poste d’entraîneur le 30 septembre. Sa femme n’est pas ravie par sa décision, mais, comme l’a déclaré Stevens, quand Schalke vous appelle, vous ne refusez pas. Il n’a pu freiner la descente aux enfers de l’équipe. Des joueurs ont été suspendus, la direction s’est disputée, le président Clemens Tönnies a démissionné à la fin de la saison dernière et les reproches ont fusé. Le club est un champ de mines et il s’est étendu à l’équipe.

Schalke 04 a usé 48 entraîneurs en 53 ans.

Schalke 04, qui a jadis été au centre d’une affaire de corruption, a toujours été un club particulier. Pour leurs supporters, toutefois, les Köningsblauen sont une religion. Il y a d’ailleurs une chapelle dans les entrailles du stade. Mais les résultats plombent le moral des gens. Ils sont joyeux en cas de victoire, sombres dans la défaite. C’est propre à la Ruhr.

Schalke 04 est surtout un cimetière à entraîneurs. Le club de Gelsenkirchen a toujours évolué en Bundesliga, à l’exception de cinq saisons. Il en est donc à son 53e exercice parmi l’élite. Durant cette période, il a usé 48 coaches, et en a renvoyé 32 prématurément. Pourtant, Schalke 04 entame chaque saison avec de grandes ambitions. Souvent, elles se muent en déception. C’est lié à un manque de réalisme, mais aussi à de grossières erreurs de gestion, qui forment le fil rouge de son histoire. Le club a fait beaucoup de mauvais achats. Trop de footballeurs ne sont pas parvenus à s’intégrer et le système de scouting a capoté.

Schalke a terminé la saison 2018 en seconde position, derrière le Bayern. Depuis, il est en chute libre. Sa dette culmine à 200 millions. La pandémie l’a privé de rentrées et donc d’argent pour de nouveaux joueurs.

Le club espérait créer un choc en enrôlant Huub Stevens. Le Néerlandais de 67 ans est considéré comme l’Entraîneur du siècle à Gelsenkirchen. En 1997, il lui a offert la victoire en Coupe UEFA et il siège désormais au conseil de contrôle. Stevens, un entraîneur dur, a opté pour une approche douce. Il a mené des entretiens individuels pour essayer de libérer les joueurs, mais ça ne suffit évidemment pas. La défaite contre l’Arminia Bielefeld était le trentième match d’affilée sans victoire de l’équipe. Mardi dernier, Schalke a entrevu une faible lueur au bout du tunnel: il a remporté 1-3 le match de Coupe contre le SSV Ulm 1846, un club de D4, notamment grâce à deux buts de Benito Raman.

Ce succès a été vécu comme une délivrance, mais ce n’est rien de plus qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Stevens est parti après ces deux matches. Apparemment, c’était convenu depuis le début. Schalke 04 a engagé un nouvel entraîneur, Christian Gross, un Suisse de 66 ans qui a entraîné Tottenham en 1997-1998, a remporté quatre titres avec le FC Bâle entre 2002 et 2008 et a travaillé, il y a dix ans, au VfB Stuttgart, dont il a été renvoyé au bout de dix mois. Ces huit dernières années, Gross a été employé en Égypte et en Arabie saoudite. Son embauche n’est pas dépourvue de risques. Et Gross, qui a la réputation d’être très dur, dispose de très peu de temps: la Bundesliga reprend ses droits le 2 janvier.

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