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Romelu Lukaku réussira-t-il son remariage avec l’Inter et le football itaien ?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Un an après son retour en grande pompe à Chelsea, Romelu Lukaku s’offre un come-back beaucoup moins fracassant. Jamais à son affaire dans la Premier League du futur, Big Rom retrouve un Calcio qui semble bien mieux épouser son idée du jeu.

« Voilà notre arme. Un calibre 90 », s’enflamme le président de l’Inter Steven Zhang sur ses réseaux sociaux à l’heure d’annoncer, depuis le toit de l’Inter building, le retour en bleu et noir du MVP de la saison 2020-2021. Si le 90 fait référence à son nouveau numéro de maillot, celui de son deuxième come-back en deux ans, la façon de faire les présentations est toute autre qu’à Londres. Admirateur convaincu de Lukaku, le coach de l’Inter Simone Inzaghi semble réserver une place bien plus centrale au coeur de son projet à l’attaquant belge, tout comme Antonio Conte l’avait fait avant lui. Un prélude presque indispensable pour un joueur qui cache mal son besoin de se sentir important et aimé.

Romelu Lukaku se retrouve chez lui. Littéralement, quand il reprend possession de son appartement du quartier d’affaires ultra-moderne de Milan, le CityLife. Au sens figuré, aussi, dans un championnat qui n’a pas encore autant délaissé le culte du joueur au profit de la logique globale. En Italie, pas de « super noyaux », une donnée fondamentale dans une course au Scudetto qui semble désormais se jouer à la fin de l’hiver. Débarrassé de toute échéance européenne, le Milan a ainsi profité du creux d’un voisin bleu et noir qui avait abandonné beaucoup d’énergie dans sa double confrontation face à Liverpool. Un an plus tôt, c’est l’Inter qui avait profité de son calendrier allégé pour faire une différence décisive dans le sprint final du Calcio. La rotation déforce beaucoup les clubs de la Botte, parce que leurs moyens ne permettent généralement pas de construire des noyaux dépassant la vingtaine de joueurs très compétitifs.

Il reste en Italie quelque chose de football à l’ancienne. Un pays où le 9 reste un 9, qui argumente avant tout avec des buts. Comment mieux définir un championnat à part qu’en comptant les roses plantées par un Ciro Immobile impérial sur ses terres, mais incapable de tirer son épingle du jeu lors de ses expériences en Allemagne ou en Espagne? Peut-être en rappelant que le titre vient d’être conquis par une équipe qui alignait en pointe, la plupart du temps, un Olivier Giroud qui ne pouvait plus prétendre à mieux qu’un statut de supersub sur le sol anglais. Impérial dans les duels, le champion du monde français est l’exemple d’un championnat italien qui peut encore se dominer physiquement, que ce soit avec les cuisses ou les muscles. Une théorie magnifiée par le Lukaku de Conte, injouable dos au but pour tous les défenseurs de la Botte et cible de toutes les sorties de balle imaginées par le Mister italien, aujourd’hui à Tottenham.

Romelu Lukaku a retrouvé Lautaro Martinez. Le duo tournera-t-il de nouveau à plein régime comme lors de leur première association ?
Romelu Lukaku a retrouvé Lautaro Martinez. Le duo tournera-t-il de nouveau à plein régime comme lors de leur première association ?© iStock

UN TRÔNE EN PÉRIL

Peut-on se marier une deuxième fois, et être à nouveau heureux? Romelu Lukaku l’espère, la Curva Nord affiche ses doutes. Trahie par le départ d’un attaquant affirmant haut et fort la volonté de retrouver son amour de jeunesse, la base des supporters les plus fervents de l’Inter a trouvé les mots qui piquent, à l’heure du retour en Italie du buteur belge. En demandant que personne ne se déplace avec des écharpes pour l’accueillir à l’aéroport, offrant à Lukaku un contraste gigantesque avec sa première arrivée sur le sol transalpin, les hommes forts de la Curva ont également insisté sur le fait que Big Rom devra « mériter les encouragements grâce à son humilité et sa sueur dépensée sur le terrain. »

« Nous avons pris acte de la trahison de Lukaku », ajoutaient-ils encore. Sans oublier le coup de grâce, une phrase qui résume non seulement l’état d’esprit des tribunes du Giuseppe Meazza, mais qui pourrait également raconter les douze derniers mois de la vie de Romelu Lukaku: « C’était un roi. Maintenant, il est un joueur comme les autres. »

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