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« Rien ne restera secret » sur le meurtre de Khashoggi, assure la présidence turque

La Turquie a assuré lundi que « rien ne resterait secret » dans l’enquête sur le meurtre par des agents saoudiens du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul.

« Depuis le début, la ligne de notre président est claire: rien ne restera secret concernant cette affaire. Sur le plan judiciaire, nous irons au fond de cette affaire », a déclaré le porte-parole de la présidence Ibrahim Kalin, dénonçant le « meurtre détestable » de Khashoggi.

Le porte-parole de M. Erdogan a en outre indiqué que la Turquie « ne voudrait pas » que ses relations avec l’Arabie saoudite, qualifié de « pays frère et ami », pâtissent de cette affaire qui a choqué la communauté internationale.

« Par conséquent, une grande responsabilité incombe aux autorités saoudiennes sur la question de l’éclaircissement de cette affaire », a ajouté M. Kalin qui s’exprimait à Ankara après un conseil des ministres.

Ces déclarations surviennent à la veille de révélations promises par le président turc Recep Tayyip Erdogan au sujet de cette affaire qui a terni l’image du prince héritier du trône d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dit « MBS ».

Khashoggi, un journaliste critique du pouvoir saoudien âgé de 59 ans, a été tué le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.

D’après des responsables et des médias turcs, le corps du journaliste a été démembré après ce meurtre décrit comme soigneusement prémédité et mis à exécution par une équipe de 15 personnes.

Après avoir dans un premier temps affirmé que Khashoggi avait quitté le consulat vivant, Ryad a reconnu que le journaliste y avait été tué, tout en affirmant qu’il s’agissait d’une « opération non autorisée » par le pouvoir, et dont « MBS » n’était « pas informé ».

Cette version a été accueillie avec un grand scepticisme par la presse turque lundi.

Un « signal d’alarme » selon le Qatar

Le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul doit être « un signal d’alarme », a affirmé lundi à Londres la porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, brouillé avec son grand voisin.

Interrogée sur les répercussions de cette affaire sur les relations entre les deux pays, rompues depuis juin 2017, Lolwah al-Khater a estimé que « cela n’a pas changé grand chose. Nous espérons juste que ce soit un signal d’alarme pour tout le monde », lors d’un débat au cercle de réflexion de Chatham House à Londres.

« Et bien sûr, nous présentons nos condoléances à la famille et aux amis du journaliste », a-t-elle ajouté, dans le cadre d’un débat consacré à la diplomatie du Qatar, gros investisseur au Royaume-uni.

L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les Emirats arabes unis ont rompu le 5 juin 2017 leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir le « terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran chiite, grand rival régional du royaume saoudien.

Interrogée sur la suite que le Royaume-uni et les autres pays européens devraient donner à l’affaire, la porte-parole a estimé que le communiqué commun publié dimanche par Londres, Paris et Berlin « résume bien, pour le moment, toutes les actions que tout le monde veut voir entreprises ».

Les trois pays y appellent les Saoudiens à « établir la vérité d’une manière complète, transparente et crédible » sur le meurtre « inacceptable » du journaliste.

« Nous voulons une enquête transparente », a renchéri Mme al-Khater, exprimant sa « confiance dans le système légal en Turquie. Et j’imagine que tout le monde attend avec anxiété d’entendre ce qui va être annoncé demain ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis de révéler « toute la vérité » mardi.

Dix-huit jours après la disparition du journaliste critique, l’Arabie saoudite a admis samedi qu’il avait été tué dans son consulat à Istanbul, suite à « une bagarre ».

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