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Ribéry :  » La France peut m’enterrer ça m’est bien égal « 

Honni dans l’Hexagone, le n°7 est porté aux nues dans son pays d’adoption. Histoire d’une relation particulière.

Un Français qui adore l’Allemagne, c’est un amour pour le moins inhabituel. Un Français qui peut même imaginer devenir Allemand. Aux yeux des Français, l’Allemagne n’est pas précisément une destination de rêve. Franck Ribéry l’a d’ailleurs appréhendée comme ses compatriotes : froide, pluvieuse, rarement égayée d’un rayon de soleil.

On pourrait également considérer son amour pour l’Allemagne comme une pique envers sa patrie, comme un appel à être reconnu à sa juste valeur. Ribéry a jadis été un grand espoir du football français. Il était l’héritier de Zinédine Zidane, qui avait conduit la France au sacre mondial en 1998. On n’a rien vu de tout ça à la Coupe du Monde 2010.

Cette édition s’est achevée dans la honte pour la France. Après une révolte des joueurs, emmenés, entre autres, par Ribéry, contre le sélectionneur, Raymond Domenech, l’Hexagone a été éliminé dès le premier tour. La même année, le joueur a été accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec une prostituée mineure d’âge.

Le grand espoir de la France a été publiquement humilié de la pire des façons. Il a fait l’objet d’une enquête de la Brigade de répression du proxénétisme et on a dévoilé des détails peu ragoûtants sur la fête d’anniversaire qui s’était déroulée à l’hôtel Kempinski de Munich. Ribéry a finalement été acquitté.

90% des Français n’ont plus voulu le voir en équipe nationale. Ribéry est devenu une des trois personnalités françaises les moins aimées. En septembre 2013, France Football a mené un sondage représentatif en France et en Allemagne.

Les résultats sont intéressants : seulement 29% des Français ont une image positive de Ribéry, contre 64% des Allemands, soit plus du double. Les Allemands apprécient l’homme qui a conservé si peu d’amis chez lui.

Les supporters apprécient ses petites blagues innocentes, voire enfantines. Ils rigolent quand il met du sel dans le verre d’eau d’un coéquipier ou qu’il cache un poisson dans le coffre d’un collègue.

 » L’Allemagne m’aime pour ce que je donne, pas pour ce que je suis, tu comprends ?  » Il répète souvent cette expression : tu comprends ? Il tutoie même quand on le vouvoie.

Il parle de ses cours d’allemand au Bayern, de ses filles, qui fréquentent le lycée Jean Renoir et maîtrisent l’allemand bien mieux que lui, de son petit frère, qui joue en équipe B du Bayern, de ses amis de Boulogne-sur-Mer, qui ne tiennent avec le Bayern que parce qu’il les invite ici après une victoire.

Quand il parle de la France, c’est un autre homme, moins gai. Il explique que sans lui, la France ne se serait jamais qualifiée pour le dernier Mondial, qu’il est traité comme une merde par son pays.  » Ils sont contents de pouvoir raconter n’importe quoi sur moi mais je n’entends ni ne lis plus rien. Ils peuvent m’enterrer ça m’est bien égal. Enterrer, tu comprends ? « .

Par Marc Hujer

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