© BELGA (DAVID CATRY)

Red Flames: vaincre les fantômes suisses pour atteindre l’EURO

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

La sélection belge affronte la Suisse à Thoune, ce mardi. Avec à la clé la possibilité de faire un grand pas vers une seconde qualif’ de rang pour l’EURO.

Un pied à l’EURO mardi soir ?

Stupeur et réjouissement sur le coup de 19h15, à Louvain. Quelques minutes après avoir étrillé la faiblarde Roumanie (6-1), les Red Flames apprennent que la Suisse, leur principale adversaire dans le groupe H, vient de trébucher sur le terrain de la Croatie (1-1). Un premier faux pas dans la campagne qualificative suisse qui permet aux Belges de sortir de cette cinquième journée avec deux points d’avance et une première place consolidée. Le compte est vite fait : une victoire à Thoune permettrait au groupe d’Ives Serneels de reléguer la Nati à cinq points, avant de se rendre en Lituanie… et d’accueillir la Suisse le 1er décembre prochain. « Il ne faut pas se laisser endormir », tenait à rappeler la défenseuse du PSV Julie Biesmans.« Se qualifier ne sera pas aussi simple, on se rend chez notre opposant le plus coriace. Mais la pression est sur elles après leur match nul et notre victoire contre la Roumanie peut servir de boost mental. »

« Il faut surtout ne pas perdre de point, un match nul serait suffisant », ajoutait Tessa Wullaert, dans la foulée du succès de ce vendredi. On le pressentait dès le tirage au sort des groupes, en février 2019, cela se confirme : les rencontres face aux Suissesses seront bel et bien LES matches à bien gérer dans ce groupe H !

Une revanche à prendre

Mardi 9 octobre 2018, Bienne. Ce jour-là, la Suisse met fin au rêve des Red Flames de disputer le premier Mondial de leur histoire, qui plus est organisé chez le voisin français. En barrages retour, les Suissesses font match nul 1-1, suffisant pour passer au tour suivant après le 2-2 ramené de Den Dreef à l’aller. Un coup très dur pour le foot noir-jaune-rouge, qui loupe ainsi un tournoi au succès planétaire. « Je n’ai suivi la Coupe du monde que d’un oeil car j’étais en vacances », avouait d’ailleurs Tessa Wullaert à Sport/Foot Magazine en janvier 2020. « Pour le football féminin belge, c’était une occasion manquée, car cette discipline est en pleine évolution mais seulement dans les pays qui participent à un tel événement. » Un constat un rien pessimiste de la capitaine des Flames, car qualif’ ou pas, la progression du foot féminin s’est poursuivie, avec une 17e place record au niveau international et une Super League enfin diffusée en télévision.

Notre élimintion par la Suisse en barrages pour le Mondial ? Tout cela appartient au passé et je n’ai pas de sentiment de revanche.

Julie Biesmans

« Ce match, ça date, maintenant. Et il y a aussi cette rencontre à domicile que l’on jouera en décembre », se remémorait Biesmans vendredi soir. « Bien sûr, c’était dur de se faire éliminer après deux nuls, surtout vu la façon dont ça s’est déroulé. Nous n’avions pas très bien joué, on s’était pris des buts évitables et on n’a pas eu l’impression d’avoir montré notre vraie valeur. Mais tout cela appartient au passé et je n’ai pas de sentiment de revanche. » Une revanche, peut-être pas, mais il s’agira de se souvenir des erreurs commises pour éviter de se reprendre les pieds dans le tapis suisse.

Franchir un cap

Oui, les Red Flames ont réalisé un sans-faute avec un quinze sur quinze bien tassé. Oui, elles ont soigné les stats, en claquant 23 buts en cinq rencontres. Mais comme nous l’écrivions ce vendredi, l’opposition était loin d’être folle. Battre la Roumanie, la Lituanie et la Croatie, c’est bien, mais c’était ce qu’on attendait d’une équipe qui vise le top 8 européen endéans les quatre ans. Vaincre la Suisse chez elle serait l’occasion pour Cayman, Missipo et consorts de frapper un grand coup, face à une solide nation. « On a un peu le même niveau, mais elles ont peut-être plus de joueuses qui possèdent de l’expérience à l’étranger », expliquait Wullaert à Sport/Foot Mag, en novembre dernier. « Mais on monte en puissance, on grandit grâce à un groupe jeune. On est meilleures que l’année passée. Cela sera un match intéressant, qui se jouera sur des détails. »

On sait jouer au football, mais quand on affronte une équipe meilleure que nous, on fait preuve de trop de respect.

Tessa Wullaert

Cette expérience, elle s’acquerra aussi par ces matches au sommet que doivent maintenant gagner les Flames. Des joueuses qui grignotent chaque année leur retard, mais ne parviennent pas toujours à réaliser des « coups » contre des équipes plus fortes sur papier ou dans les moments-clés. Il y a bien eu ce nul 3-3 en amical contre l’Angleterre en août 2019, alors que les Lionesses sortaient d’une demi-finale de Coupe du monde. Ou ce succès contre la Norvège d’Ada Hebgerberg à l’EURO 2017. Mais lors de leurs dernières confrontations face à des équipes plus prestigieuses, les Flames ont été lourdement battues : par le Danemark en Algarve Cup en mars dernier (4-0), et par les États-Unis, en avril 2019 (6-0). Au-delà du résultat (pas illogique), c’est la manière qui pouvait faire tiquer.« On sait jouer au football, mais quand on affronte une équipe meilleure que nous, on fait preuve de trop de respect. On a peur de demander le ballon ou de dribbler. On doit progresser là-dessus, sur cette confiance à acquérir », regrettait la capitaine Tessa Wullaert dans le magazine Eddy. Et si un verrou se débloquait ce mardi ?

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