© Reuters

Qui est Koke, le joyau discret de l’Atlético ?

« C’est un footballeur du présent et du futur. Il va devenir le maestro de l’Espagne pour les dix prochaines années. » Un compliment signé Xavi du Barça. Zoom sur Koke, buteur décisif mercredi soir en Ligue des Champions et véritable révélation des Colchoneros.

Jorge Resurrección Merodio. Si les commentateurs devaient prononcer son nom à chaque touche de balle, la tâche serait ardue. Autant à cause de sa longueur que de la fréquence des touches de balle du joueur. Heureusement, on le connaît mieux sous le pseudonyme de Koke. Et Koke, c’est peut-être la révélation de l’année du côté de l’Atlético Madrid alors qu’il n’a que 22 ans.

« Au départ il était un joueur ordinaire, très timide et humble. Ce qui m’a surpris le plus, c’est la manière dont il s’est développé depuis – beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que n’importe quel autre joueur que j’ai vu auparavant. Et laissez-moi vous dire qu’il n’a pas changé du tout, il est toujours le même. Il joue où on lui demande et il se sacrifie pour l’équipe, alors qu’il est incroyable avec un ballon. »

Malgré le « beaucoup, beaucoup, beaucoup », cette phrase n’est pas d’Ariel Jacobs mais de Filipe Luis, l’arrière gauche brésilien de l’Atlético. C’est sans doute cette déclaration qui résume le mieux Koke, brillant mais discret. Alors que l’on parle bien plus souvent de son coéquipier Diego Costa, Koke préfère vivre dans l’ombre de ce dernier.

Cela se voit d’ailleurs dans ses statistiques : six buts cette saison mais surtout déjà 12 assists. Ce qui en fait le meilleur passeur de la Liga à égalité avec Bale et Fàbregas. Mais Bale + Fàbregas c’est approximativement 135 millions d’euros d’indemnité de transfert à eux deux. Approximativement… 135 millions de moins que le milieu de terrain de l’Atlético. Jorge Resurección est en effet un pur produit du centre de formation de l’Atlético.

La blessure du frère

Il voit le jour dans le quartier de Vallecas à Madrid où évolue le Rayo Vallecano. Seulement, son père est un supporter inconditionnel de l’Atlético et il est impensable pour lui que son fils joue pour une autre formation que celle-ci. À l’âge de huit ans, le jeune Koke fait ses débuts dans les équipes de jeune des Colchoneros en compagnie de son frère aîné Borja. Les deux joueurs sont vus comme des grandes promesses de la cantera de l’Atlético, au point qu’ils intègrent rapidement les équipes de jeunes de l’équipe nationale.

Mais le grand frère est freiné par des blessures et doit finalement faire une croix sur ses rêves de devenir joueur professionnel. Cela a toujours marqué le jeune Koke qui cite son aîné comme source d’inspiration. « Son histoire me sert à ne jamais baisser les bras, à aucun moment, et à continuer à travailler à chaque entraînement. »

Ses premières minutes, il les dispute pendant une rencontre au sommet à Barcelone le 19 septembre 2009. L’Atlético perd ce match 5-2 mais a vu la naissance d’un futur grand. Il inscrit son premier but sous le maillot Colchonero à la 47e minute d’un match face au FC Séville le 26 février 2011. Depuis la saison 2011-2012, Koke devient incontournable pour Gregorio Manzano comme pour son successeur : Diego Simeone.

Les débuts avec l’équipe nationale se font pour lui le 14 août 2013 en remplacement de Santi Cazorla dans un match amical contre l’Équateur. Depuis, le milieu de terrain madrilène a disputé six autres rencontres avec la Roja dont deux titularisations : contre la Guinée Équatoriale et face à la Finlande. Durant ce match, Koke est aligné au poste d’arrière droit. La notion de sacrifice n’est pas vaine pour le jeune Madrilène.

Le compliment de Xavi

« Je n’oublierai jamais l’image de Koke étendu sur une civière et pris de tremblements », confie Fernando Hierro, 587 matchs avec le Real Madrid, qui fut l’entraîneur de Koke lors de la Coupe du Monde U17 au Nigéria en 2009. « Il avait donné tellement pendant le match et la chaleur était tellement forte qu’il avait terminé la partie déshydraté. C’est tout lui, aussi généreux sur un terrain de football qu’en dehors. Il est un excellent footballeur et une bonne personne, un « chaval » exemplaire. »

Le mot « chaval » sert à désigner des jeunes joueurs, souvent talentueux. Si ce compliment a dû lui faire énormément plaisir, le plus beau émane assurément d’une autre légende du football espagnol : Xavi. « Koke est un footballeur extraordinaire », dit ce dernier. « Nous jouons au même poste. Il est talentueux, il dispose du physique, c’est un footballeur du présent et du futur. Il va devenir le maestro de l’Espagne pour les dix prochaines années. » Rien de moins.

PAR OLIVIER EGGERMONT

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire