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Que devient Ferreira-Carrasco ?

Stagiaire Le Vif

Qu’arrive-t-il à Yannick Ferreira-Carrasco ? Le jeune Belgo-espagnol est retombé dans l’anonymat après un début de saison tonitruant avec l’AS Monaco.

Nous sommes le 10 août 2013, à Bordeaux. Pour la première journée de Ligue 1, le coach de l’ASM, Claudio Ranieri, décide de laisser Moutinho, fraîchement débarqué de Porto, sur le banc pour aligner un certain Yannick Ferreira-Carrasco. C’est le début de l’ascension pour ce joueur bruxellois, mais formé à Monaco. Le 10 octobre, pour la réception de Saint-Étienne, il marque son premier but en Ligue 1 et signe même un doublé dix jours plus tard à Sochaux. La carrière du prodige semble bien partie. D’ailleurs, la veille de ce match à Sochaux, le sélectionneur national Marc Wilmots déclare même que le jeune de 20 ans est tout proche d’une première sélection. Toute la Belgique est impatiente de voir le talent de cet ailier qui joue le plus volontiers sur le côté gauche s’exprimer avec les Diables Rouges.



Et puis, tout se dérègle. Le 24 novembre, Ferreira-Carrasco doit faire l’impasse sur le match à Nantes pour cause d’une légère blessure. Initialement, celle-ci ne devait pas le tenir éloigné des terrains très longtemps, mais il n’est de retour dans l’équipe que le 20 décembre, à l’occasion de la réception de Valenciennes. Ensuite, Ferreira-Carrasco n’arrive plus à retrouver sa place dans l’équipe de Ranieri et est cantonné au banc. À sa décharge, il faut dire qu’à ce moment de la saison le technicien italien replace avec succès James Rodriguez derrière un duo d’attaquant et qu’il n’y a pas de place dans ce système pour un ailier. Il est encore titularisé trois matches en Coupe de France et puis… et puis plus rien.


Des critiques sur son style de jeu


Ferreira-Carrasco n’est plus jamais titulaire et se retrouve même souvent en tribune. Plus que sa non-titularisation, ce sont les déclarations de Ranieri sur le joueur qui interpellent. Celui-ci lui reproche d’être trop individuel et de ne pas assez se donner pour l’équipe. « Ranieri a toujours dit qu’il attendait plus de Carrasco au niveau du replacement défensif et du jeu sans ballon », nous confie Fabien Pigalle, journaliste sportif à Nice Matin et suiveur régulier du club monégasque. « Après, son comportement à l’entraînement ne convenait apparemment pas non plus. Et il y a aussi eu ces rumeurs sur sa non-prolongation de contrat (NDLR: le joueur aurait refusé une prolongation avec revalorisation salariale selon le journal « L’Équipe »), mais honnêtement, je ne pense pas que cela a joué. Il est seulement victime des changements tactiques de l’effectif et de son attitude. Il y a quelques matches, quand il allait s’échauffer avec les remplaçants à la mi-temps, on sentait qu’il ne respirait pas la joie. Par contre, il a demandé il y a peu de jouer des matches en CFA avec l’équipe B et ça, ça a beaucoup plu à Ranieri. Dernièrement, il s’est donné à fond dans un match contre Nice, il a marqué, il a fait preuve d’envie et Ranieri était là pour le voir. »



Les critiques quant à un style de jeu trop personnel sont-elles justifiées ? « Il devrait lâcher un peu plus le ballon, mais de là à dire que son avenir à Monaco est bouché, il y a un pas. Tout le monde connaît son talent et auprès des supporters beaucoup se posent des questions quant à sa disparition des terrains. Mais c’est son attitude qui a fait cela. Ranieri a été un peu agacé par celle-ci, un peu comme un père avec un fils qui n’exploite pas ses capacités. Le coach italien fonctionne comme cela. Il l’a aussi fait avec Abidal. »



Pour la Coupe du Monde, la présence de Yannick Ferreira-Carrasco dans les 23 est hautement improbable. Mais vu le talent du joueur, et si son comportement suit, une sélection dans le noyau des Diables Rouges n’est certainement que partie remise.

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