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Premier champion de MLS, nouveau Pelé, touches de Pro League et dernière danse d’un Ballon d’or: cinq choses à savoir sur DC United, le nouveau club de Christian Benteke

Après dix années passées en Angleterre entre Aston Villa, Liverpool et Crystal Palace, Christian Benteke a traversé l’Atlantique pour enfiler la liquette de DC United, le club de la capitale des Etats-Unis. Mais que faut-il savoir sur la nouvelle équipe de Big Ben ?

Deuxième franchise la plus titrée de MLS

Pour ceux qui suivent un peu la compétition nord-américaine depuis quelques années, DC United n’est pas vraiment l’une des équipes de référence, capable de jouer les premiers rôles.

Pourtant la franchise de Washington a remporté la MLS à 4 reprises (dont la toute première édition de la compétition) et est le deuxième le plus titré de l’histoire derrière Los Angeles Galaxy (5 titres). Le dernier sacre de DC United remonte cependant à 2004, après trois premiers titres acquis en 1996, 97 et 99. C’était lors des quatre premières saisons de la MLS. Autant dire que l’attente de victoires commence à devenir interminable pour les partisans des Men in Black, comme on les surnomme notamment.

DC United en 1997 lors d'une de ses 3 victoires en MLS Cup. Il remportera aussi le championnat la même année.
DC United en 1997 lors d’une de ses 3 victoires en MLS Cup. Il remportera aussi le championnat la même année.© iStock

Vous le savez peut-être, la MLS comporte une phase classique où les franchises sont, comme en NBA, divisées en deux conférences, est et ouest, en fonction de la situation géographique des villes hébergeant les club.

L’équipe ayant pris le plus de points lors de cette phase de championnat, qui précède les Play-offs à élimination directe, se voit décerner le MLS Supporter’s Shield. Un titre que DC United s’est aussi adjugé à 4 reprises, tout comme LA Galaxy. Preuve que les Play-offs chamboulent souvent les valeurs établies en phase classique, DC United a été en mesure de remporter le titre final seulement à deux reprises (1997 et 1999) après le gain du Supporter’s Shield. En 2006 et 2007, l’équipe de Washington n’avait pas été jusqu’au bout.

DC United compte aussi trois Coupes des Etats-Unis à son palmarès ainsi qu’une Ligue des Champions de la CONCACAF (l’UEFA version Amérique du Nord en gros). Le 16 août 1998, le club de Washington s’impose 1-0 dans ses installations du Robert F. Kennedy Memorial Stadium face au club mexicain de Toluca.

Un Bolivien meilleur buteur de son histoire

Si Wayne Rooney, désormais entraîneur, a porté les couleurs de la franchise de Washington comme joueur pendant deux années, il n’a marqué « que » 25 buts en 52 apparitions sous la vareuse noire et rouge. Il figure bien loin derrière l’icône absolue du club, un joueur peu connu des suiveurs du football européen : Jaime Moreno.

Aujourd’hui âgé de 48 ans, cet attaquant bolivien a connu deux passages dans la capitale américaine. Entre 1996 et 2002 et en fin de carrière de 2004 jusqu’en 2010. En 12 années à DC United, Moreno a forcément eu le temps d’accumuler les matches et d’enquiller les pions. Au total, celui qui a porté le brassard de capitaine a effectué 421 apparitions, marqué 161 buts, remporté deux championnats et fut même élu meilleur joueur de la finale en 1997.

Malgré 12 années à DC United et un statut de meilleur buteur et de joueur ayant le plus porté la vareuse de la franchise, le départ de Jaime Moreno s'est fait par la petite porte, même si les fans ont tenu à lui montrer leur amour lors de son dernier match.
Malgré 12 années à DC United et un statut de meilleur buteur et de joueur ayant le plus porté la vareuse de la franchise, le départ de Jaime Moreno s’est fait par la petite porte, même si les fans ont tenu à lui montrer leur amour lors de son dernier match.© iStock

Mais la carrière de Jaime Moreno ne se limite pas à ses faits d’armes dans la compétition nord-américaine. Après avoir commencé sa carrière à Blooming dans son pays natal et avoir été sélectionné pour la Coupe du monde 1994, aux Etats-Unis justement, il est parti à Santa Fé en Colombie où il ne restera pas très longtemps puisque la Premier League lui fait les yeux doux.

Il devient ainsi le premier Bolivien du championnat anglais en signant à Middlesborough en 1994. Il n’y marquera qu’un but (contre Barnsley) en 20 apparitions avant de rejoindre une première fois DC United. Boro le fera revenir une seconde fois (en prêt) lors de la saison 1997-98 sans plus de succès (7 matches, 1 but).

International bolivien à 75 reprises, il n’a marqué que 9 fois pour son pays, mais s’est offert une finale de Copa América en 1997. Titulaire pendant 75 minutes, Moreno ne peut empêcher la défaite bolivienne (3-1) contre le Brésil de Ronaldo, buteur ce soir là au même titre qu’Edmundo et Zé Roberto.

Sortis en tête d’un groupe comprenant le Pérou, l’Uruguay et le Venezuela, Los Altiplanicos vont ensuite s’offrir le scalp de la Colombie en quarts et du Mexique en demi, Moreno marquant d’ailleurs le troisième but contre El Tri.

Les adieux de Moreno au club de son coeur seront en revanche moins glorieux. Il quitte D.C. United, dernier au classement à l’époque, par la petite porte en voyant son contrat non-renouvelé. Les autres clubs de MLS ne pouvaient pas non plus le recruter malgré le système de la Re-entry draft. Il rangera dès lors les crampons à 36 ans.

Le club qui a lancé la comète du football mondial et « nouveau Pelé »: Freddy Adu

Certains se souviennent sans doute du nouveau Pelé sauce USA, Freddy Adu. Né au Ghana, il a grandi aux États-Unis et choisira de défendre les couleurs de son pays adoptif.

En novembre 2003, alors qu’il n’est âgé que de 14 ans, il s’engage avec DC United. Son accession au statut de joueur professionnel se fait donc aux États-Unis alors qu’il a bénéficié tout au long de sa jeunesse de l’intérêt de grandes équipes européennes, parmi lesquelles l’Inter Milan.

C’est l’intégration à Bradenton en 2002 qui lui donne l’occasion de dévoiler ses qualités dans le rectangle vert. Il se distingue particulièrement lors de rencontres internationales des U17 américains. Son but contre la Corée du Sud où il dribble quatre adversaires avant de battre le portier en finesse contribuent à la grosse hype autour de sa jeune personne.

Freddy Adu est persuadé que sans un prêt malheureux à Monaco, il aurait embrassé la même carrière qu'Angel Di Maria. L'Américain né au Ghana avait disputé son premier match pro à DC United alors qu'il n'avait que 14 ans.
Freddy Adu est persuadé que sans un prêt malheureux à Monaco, il aurait embrassé la même carrière qu’Angel Di Maria. L’Américain né au Ghana avait disputé son premier match pro à DC United alors qu’il n’avait que 14 ans.© iStock

Le 3 avril 2004, à quatorze ans donc, il joue sa première rencontre pro en MLS contre San José. Il portera la liquette de la franchise de la capitale à 102 reprises et marquera 12 fois. En 2007, il rejoint le Real Salt Lake City avant de tenter sa chance en Europe, à Benfica.

La suite sera une lente descente aux enfers. Des prêts ratés puis des signatures dans des équipes de plus en plus obscures. Il est désormais sans club depuis février 2021 et un nouveau flop en Suède, à Österlen, un club de 3e division… A 33 ans, cela semble désormais la fin pour celui qui estimait qu’il aurait pu faire une aussi belle carrière qu’… Angel Di Maria, s’il n’était pas parti en prêt à Monaco quand il portait encore le maillot de Benfica.

« Cela s’est avéré être la pire décision. J’ai rejoint le club en même temps que Di María. La première année, j’étais meilleur que lui. J’ai mieux joué que lui, mais j’ai décidé de partir pour Monaco en prêt. Et Di María est resté au Benfica. Et devinez quoi? Il a eu la chance de jouer avec un entraîneur qui est venu plus tard et est devenu titulaire. Un an ou deux plus tard, il est allé au Real Madrid », racontait Adu au Blue Wire Podcast. On essaie de se convaincre comme on peut.

Des touches de Jupiler Pro League

Certains héros de nos week-end footballistiques dans le plat pays sont aussi passés par DC United au cours de leur carrière. C’est d’ailleurs encore le cas d’un qui a laissé de bons souvenirs aux supporters mauves : Andy Najar. L’Hondurien défendait d’ailleurs les couleurs noire et rouge de DC avant de rejoindre le Parc Astrid en 2013. Arrivé en 2010 à Washington, il y avait disputé 87 matches et inscrit 10 buts. Après son départ des Mauves en 2020, Najar avait retrouvé la MLS au Los Angeles FC, l’actuel club de Gareth Bale et Giorgio Chiellini. Il est revenu à ses premières amours en 2021.

Il y a retrouvé une autre vieille connaissance d’Anderlecht, Nicolas Frutos, qui avait quitté le costume d’adjoint de Vincent Kompany au Parc Astrid pour suivre un autre ancien (éphémère) mauve Hernan Losada, parti du banc du Beerschot pour tenter le rêve américain dans la capitale.

L'ancien Anderlechtois Andy Najar sera l'un des coéquipiers de Christian Benteke à DC United.
L’ancien Anderlechtois Andy Najar sera l’un des coéquipiers de Christian Benteke à DC United.© iStock

Si depuis le technicien argentin a été remercié, son Héron de compatriote est resté en place au Audi Field. Entre buteurs, Nicolas Frutos et Wayne Rooney devraient normalement savoir expliquer où se trouve le chemin des filets aux attaquants de leur groupe.

Passé par Bertrix, Ostende et le Beerschot dans notre Royaume Frédéric Brillant a traversé l’Atlantique en 2016 pour rejoindre New York City et former l’axe central défensif avec Maxime Chanot, autre homme de la JPL arrivé de Courtrai. Le duo évoluait avec des grands noms du football mondial à l’époque, Frank Lampard, David Villa et Andrea Pirlo. En décembre 2017, Brillant quitte la Grosse Pomme pour la capitale et y fréquentera une autre légende du ballon rond: Wayne Rooney. Le Français a rangé les crampons depuis lors, en janvier dernier, à l’âge de 37 ans.

Saint-Trond connaît lui aussi bien DC United puisque son ancien milieu de terrain américain Chris Durkin venait de là quand il a posé ses valises dans le Limbourg en juillet 2020. Il y est retourné en mars dernier.

Un Ballon d’or y a fini sa carrière

Co-meilleur buteur de la Coupe du monde aux Etats-Unis en compagnie du Russe Oleg Salenko, Hristro Stoitchkov a mené sa modeste Bulgarie dans le dernier carré cette édition 1994.

Le génial, mais caractériel gaucher, passé par le FC Barcelone (où il a remporté la Ligue des Champions) et Parme s’est offert quelques challenges exotiques, et sans doutes lucratifs, dans les cinq dernières années de sa carrière.

Agé alors de 32 ans, le Ballon d’or 1994 est parti à Al Nassr (Arabie Saoudite) puis à Kashiwa Reysol (Japon) avant de poser ses valises au pays de l’oncle Sam, là où sa carrière a peut-être connu son apogée lors de ce bel été 1994.

D’abord à Chicago Fire où il remportera tout de même une MLS Cup en 2000, avant de boucler la boucle en 2003 avec une dernière danse à DC United. Après 24 matches et six goals, l’heure était venue, à désormais 37 ans, de ranger définitivement les crampons.

La dernière danse d'un Ballon d'or à DC United.
La dernière danse d’un Ballon d’or à DC United.© iStock

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