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Pourquoi Paris n’y arrive plus?

Tout le monde pensait que le Paris Saint-Germain célèbrerait son titre au Parc des Princes face à Strasbourg, le 7 avril. Onze jours et 3 matchs plus tard, le PSG n’a toujours pas gagné.

On aurait pu dire que la gifle reçue au Stade Pierre Mauroy de Lille (5-1) était un phénomène. Mais hier, le PSG a perdu contre Nantes (3-2), actuellement 15ème de Ligue 1. En fait, le PSG n’y arrive plus. Un point sur les trois derniers matchs, tel est le bilan du club parisien. Il faut dire que depuis l’élimination en Ligue des Champions contre Manchester en huitièmes de finale, l’équipe de Tuchel accuse le coup. Psychologiquement, les joueurs ont eu du mal à digérer ce tremblement de terre. Car au vu de la performance des coéquipiers de Lukaku, les Red Devils étaient largement à la portée des Parisiens. Encore plus en voyant la double confrontation qu’ils viennent de boucler contre le Barça (0-1 ; 3-0) en quart de finale. Alors quelles sont les raisons de cette perte de vitesse du groupe ?

Fatigue et blessures

Thomas Tuchel ne s’est pas privé, dimanche soir, au micro de Canal+. Dans son interview d’après-match, le technicien allemand n’a pas hésité à critiquer ouvertement le fait qu’il lui manquait des joueurs. Comprenez: le travail d’Antero Henrique, le directeur sportif du club, n’a pas porté ses fruits. Les deux hommes ne s’entendent pas, et ce n’est un secret pour personne. Ils n’ont pas la même vision, et le public l’a remarqué sur la gestion du cas Adrien Rabiot. Un joueur que Tuchel voulait garder dans son effectif, quand la décision, poussée par Henrique et approuvée par Al-Kheklaifi, a été de le mettre à l’écart. Résultat, le PSG manque de joueurs car trop de blessés. En arrivant à Nantes, Tuchel devait faire sans Bernat et Verratti qui étaient suspendus, Marquinhos, Meunier, Thiago Silva, Cavani, Neymar, tous blessés, et Mbappé qu’il avait laissé au repos dans l’optique de la finale de Coupe de France, le 27 avril.

« C’est de plus en plus difficile de gagner. Vendredi et samedi, on avait quatorze joueurs (à l’entraînement) et tout le monde disait : c’est quoi ça, c’est le groupe ? Chaque saison, il y a des semaines compliquées. Ce n’est pas une surprise pour moi car on a le même problème depuis cet été et cet hiver », tel était le son de cloche de Tuchel en conférence de presse.

Si le retour le plus attendu reste celui de la star Neymar, l’ossature de l’équipe a fourni une fin de saison en dents de scie. Un groupe qui accuse une fatigue psychologique, car éliminés dans la compétition qu’ils avaient fixé comme objectif (Ligue des Champions) et virtuellement champions depuis la mi- saison (17 points d’avance sur Lille, 2ème). Le manque de motivation est un facteur qui n’est pas négligeable pour des joueurs de cette trempe. Et ce manque de motivation a été relevé par Kylian Mbappe en fin de match contre Lille, toujours au micro de Canal+. « On peut perdre, on va être champions, mais il faut perdre avec la manière, pas avec trois, quatre, cinq buts encaissés. On doit jouer avec plus de personnalité. C’est l’un de nos défauts et il faut corriger ça. Le foot, ça se joue sur le terrain, il faut arrêter de dire ceci ou cela. On a joué comme des débutants mais il faut arrêter de perdre comme ça. »

Choix douteux

Le problème récurrent du Paris Saint-Germain est au milieu. Voilà trois mercato que le PSG se débauche dans le but de trouver un vrai milieu relayeur capable de faire le sale boulot pour Marco Verratti. Chaque grande équipe européenne, arrivée au bout de la compétition continentale, possédait dans ses rangs un joueur de la sorte. Adrien Rabiot était destiné à ce poste, avant que le joueur ne décide qu’il ne jouerait plus à ce poste, ce qui a précipité son éviction. Cet hiver, le club parisien s’est attaché, pour la modique somme de 45 millions d’€, les services de Leandro Paredes, sans vrai succès. Considéré comme un échec, le joueur ne convaincrait pas certains de ses coéquipiers, du fait de sa débauche d’énergie très faible. Pour sa défense, le joueur est arrivé, du Zenit Saint-Pétersbourg, dans une équipe en plein milieu de saison et sans réelle préparation. L’ami d’Angel Di Maria garde donc un peu de crédit jusqu’à la saison prochaine, où il aura réalisé la préparation estivale. Thomas Tuchel a donc aligné Marquinhos à ce poste de sentinelle, jusqu’à ce que celui-ci se blesse, à son tour. Ce chantier est donc toujours d’actualité, il est même la priorité des dirigeants parisiens. Le Lyonnais Tanguy Ndombele et le Brésilien Allan, du Napoli, seraient les pistes principales.

Une question qui se pose également est le rendement du défenseur allemand Thilo Kherer. Arrivé de Schalke, dans les valises de Tuchel, le joueur peine à confirmer son statut de jeune prometteur et ses erreurs coûtent très cher au club parisien. Sa Joconde, la passe en retrait contre Manchester, qu’on qualifiera de décisive pour Lukaku. Alors que le prix de son transfert (37 millions d’€) en avait fait un joueur attendu au tournant, les statistiques ne vont pas dans son sens. Selon Opta, en Ligue 1, le PSG encaisse un but toutes les 180 minutes sans Kehrer, avec lui, un but toutes les… 88 minutes. Pas très rassurant pour un défenseur.

Champions dimanche ?

Comme depuis la réception de Strasbourg le 7 avril, ce week-end, le PSG aura de nouveau l’occasion d’être sacré champion. Alors qu’une victoire contre Monaco serait synonyme de titre, donc de fête, les supporters du club de la capitale française n’auront pas la tête à faire la fête, au vu de la fin de saison de leur équipe. Les célébrations se dérouleront au lendemain la finale de Coupe de France contre Rennes, en cas de victoire. Car en cas de défaite, la gronde pourrait être énorme. Et alors qu’elle partait sur de bonnes bases, à l’exemple de la mentalité montrée en phase de poules de Champions League, cette année pourrait bien être la pire pour le PSG, depuis l’arrivée du Qatar, en 2011.

Blaise Vanderlinden

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