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Pourquoi Müller ne marque plus ?

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Quel est le problème de Thomas Müller dans le Bayern de Carlo Ancelotti ?

Le phénomène n’est pas neuf : durant les premiers mois de Pep Guardiola au Bayern, Thomas Müller (27 ans) avait déjà eu du mal à s’adapter à un style de jeu complètement différent. Vendredi, la Bundesliga reprend ses droits. Le Bayern se déplace au SC Fribourg. L’international allemand (83 caps) n’a encore inscrit qu’un but, lors du 3-1 contre le FSV Mainz 05, en treize journées. Il a été titularisé à dix reprises et a disputé 920 minutes au total. Dans la catégorie des médians offensifs du Kicker, Müller a glissé de la première à la sixième place.  » Jamais Thomas n’a retrouvé sa meilleure forme pendant le premier tour. Je n’ai retrouvé trace de sa classe mondiale qu’en LC et en équipe nationale « , a tranché Jörg Böhme.

La saison passée, Müller a inscrit 20 buts en 31 joutes, son meilleur score. La confirmation de ses progrès car durant les deux premières saisons sous la férule de l’entraîneur catalan, il avait marqué treize buts en 31 et 32 matches. Dans le 4-2-3-1 de Guardiola, le Bayern a pris en moyenne 2,6 points par match quand Müller jouait dans l’axe, et 2,4 quand il était déporté à droite.

 » Il est captivant « , explique le psychologue de la Mannschaft, Hans-Dieter Hermann.  » Thomas est très ouvert. Il aide les autres à s’intégrer, y compris en dehors du terrain. Il entraîne tout le monde par sa décontraction, sa joie de vivre et son optimisme. Son énergie est contagieuse.  » Müller, extrêmement populaire en Allemagne, fête ses buts à l’ancienne, les poings serrés.

Le problème, c’est que Thomas Müller a trop peu d’espaces dans le 4-3-3 de Carlo Ancelotti, qui juge la mentalité beaucoup plus importante que l’occupation de terrain. A droite, Arjen Robben, le roi du dribble, est son principal concurrent. Contrairement au Néerlandais, Müller n’est pas le plus accompli des professionnels.  » J’ai rarement vu un footballeur aussi comique « , a-t-il déclaré, en se moquant de lui-même.

A la demande du groupe, l’entraîneur italien est passé au 4-2-3-1 avant la trêve hivernale, un système au sein duquel les joueurs se sentent mieux. Contre le RB Leipzig, Thiago a été brillant dans l’axe, contre Mainz et le VfL Wolfsburg, Müller a opéré dans l’axe, en soutien de l’avant-centre polonais Robert Lewandowski.  » C’est là que j’éprouve les meilleures sensations « , a-t-il plaidé.  » J’ai d’ailleurs été meilleur. Pour retrouver mon niveau, j’ai besoin d’être très entouré afin de pouvoir faire la différence par mes mouvements, mes combinaisons et mes buts.  » Lewandowski partage son avis.  » Je préfère que Thomas joue derrière moi, en soutien.  » Et l’opinion de Xabi Alonso, le Basque qui commence à se glisser dans la peau d’un entraîneur ?  » Thomas est un attaquant, qui aime jouer en profondeur, alors que Thiago se bouge plus volontiers entre les lignes.  » Ou, comme le toujours diplomate Ancelotti voit les choses : plus de risques avec l’Allemand ou plus de sécurité et de structure avec l’Espagnol. Suite à la blessure aux ischio-jambiers de celui-ci, Müller a la voie libre. Va-t-il enfin en profiter ?

Par Frederic Vanheule

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