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Pourquoi Marco Rose (Mönchengladbach) et Dortmund vont former le couple parfait

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Le Borussia Mönchengladbach, qui reçoit ce soir Manchester City en huitièmes de finale de Ligue des Champions, va perdre son entraîneur l’été prochain.

En octobre dernier, le directeur sportif Max Eberl et le médian Florian Neuhaus ont utilisé le même qualificatif, « irrespectueux! », quand la rumeur du départ de Marco Rose (44 ans) pour Dortmund en fin de saison est arrivée à leurs oreilles. Eberl est pourtant bien placé pour savoir que le football est un business sans pitié. En mars 2019, il a lui-même eu recours à une clause de départ de trois millions pour attirer l’ancien défenseur du RB Salzbourg, avec à la clé un contrat jusqu’en 2022. C’est désormais au tour de Dortmund de lui faire le coup. Eberl a pris un risque en insérant une clause de départ dans le contrat de son coach. Le Borussia Dortmund va ainsi s’acquitter de cinq millions d’euros pour mettre Rose sous contrat jusqu’en 2024. C’est officiel: l’annonce a été faite au terme de la 22e journée.

Rose a des points communs avec Klopp: il préfère un jeu intense et riche en occasions à un football dénué de risques.

Depuis le départ de Lucien Favre et l’embauche ad interim de l’entraîneur des jeunes Edin Terzic, il était clair que le CEO du Borussia, Hans-Joachim Watzke, cherchait un nouveau T1. Rose convient parfaitement à Dortmund. Il prône un style de jeu dynamique et offensif et il aime former de jeunes talents. « Je veux développer un football de combinaisons rapide et actif », répète l’ancien joueur du VfB Leipzig, de Hanovre et de Mayence à qui veut l’entendre. « Je veux récupérer le ballon haut afin de raccourcir la route qui mène au but. » Ce n’est possible qu’avec beaucoup de mouvements et un énorme abattage. « Mes joueurs ne peuvent pas tergiverser. Ils doivent agir. » Rose dispense donc de très longues séances d’entraînement. Pour exercer un pressing collectif efficace, il faut disposer de bons automatismes et bien se comprendre. Rose multiplie les oppositions, par groupes de différentes tailles et soumet les joueurs à des situations variées, en supériorité ou en infériorité numérique.

Son style rappelle à la direction de Dortmund la période 2008-2015, sous les ordres de Jürgen Klopp. Son approche avait valu au Borussia une des périodes les plus brillantes de son histoire. Rose connaît le manager de Liverpool, étant donné que ce dernier a été son dernier entraîneur à Mayence. À l’image de Kloppo, l’Allemand a remisé ses crampons en 2010 pour entamer une carrière de coach. En théorie, les deux hommes ont beaucoup de points communs. Rose est professionnel, il a le sens de l’humour, son discours est motivant, il sait faire preuve d’empathie et il prône un football intense et riche en occasions plutôt qu’un jeu dénué de risques.

D’abord adjoint de Thomas Tuchel à Mayence, Rose a obtenu son premier poste de T1 en 2012 au Lokomotive Leipzig. Il l’a quitté au terme de la saison, après avoir assuré le maintien de l’équipe en Regionalliga Nordost, pour s’occuper des U16 et U18 du RB Salzbourg. En 2017, il s’est adjugé l’UEFA Youth League avec la levée la plus âgée et il a été promu entraîneur principal de Salzbourg, qu’il a conduit à deux titres consécutifs en Autriche, ainsi qu’en demi-finales d’Europa League en 2018, après avoir éliminé Dortmund en huitièmes de finale. Durant ses six derniers mois, Rose a également entraîné le prodige norvégien Erling Haaland.

Sous sa direction, Mönchengladbach a terminé quatrième, suffisant pour se qualifier pour la phase de poules de la Champions League. Versé dans le groupe B, le Borussia a terminé deuxième derrière le Real Madrid, à égalité avec le Shakhtar Donetsk, mais devant l’Inter. La qualification pour les huitièmes de finale a marqué un cap important dans l’évolution du club. Le 16 mars, il saura si Manchester City lui est vraiment supérieur.

Rose a gagné 4-2 son dernier match de Bundesliga contre le BVB, le 22 janvier. C’est sans doute ce qui a précipité son engagement. Le mardi 2 mars à 20h45, ‘Gladbach affronte à nouveau son rival, en quarts de finale de la Coupe, au Borussia-Park. Nul doute que l’Allemagne toute entière suivra ce match avec intérêt.

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