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Philippe Albert sur son expérience en Premier League: « Anderlecht a toujours été plus un business, Newcastle était une famille »

À Newcastle, Philippe Albert a bien failli mettre un terme à l’hégémonie du grand Manchester United. En prenant exemple sur Blackburn, champion en 1995, les Magpies manquent de rafler le titre les deux saisons suivantes. Leur formule secrète? Un football offensif et des team buildings alcoolisés, avec un « grand Phil » au four et au moulin. Confessions du plus anglophone des Ardennais.

Vous avez dit un jour dans la presse anglaise qu’Anderlecht était un business, Newcastle une famille. Pourquoi?

ALBERT : Keegan voulait qu’il y ait cette convivialité dans le club et au sein du noyau. Anderlecht est le club le plus titré grâce à cette vision des choses et tant mieux. À mon époque, c’était un drame si on n’était pas champions, au moins une fois sur deux. Keegan pensait que pour créer quelque chose sur le terrain, il fallait aussi créer quelque chose en dehors. C’est pour ça qu’il était à l’initiative de week-ends à l’étranger. Quand on était libres, le noyau complet partait deux ou trois jours en Écosse ou en Irlande. On faisait le vide dans nos têtes, on jouait au golf…

On vous encourageait clairement à faire la bringue…

ALBERT : On pouvait, oui. Le matin, on s’entraînait, une demi-heure ou trois quarts d’heure. On jouait au golf l’après-midi et le soir, on sortait ensemble. Les joueurs de leur côté et le staff du leur. C’était une forme de team building. Après, c’est toujours la même chose: il y a ceux qui supportent et ceux qui supportent moins bien ( Il rit). Ceux-là, on y faisait plus attention. Certains partaient un peu en vrille et là, on les mettait dans un taxi pour l’hôtel. Moi, j’avais 27 ans, j’avais aussi de l’expérience à ce niveau-là. En général, je faisais partie des derniers.

Avec qui?

ALBERT : Il y en avait deux qui étaient très costauds: Darren Peacock et Steve Howey. Deux défenseurs avec qui j’étais aussi associé sur le terrain. On a passé des moments extraordinaires. Les lundis, quand il n’y avait pas de match en semaine, on allait au resto. On se donnait rendez-vous à 18h30-19 h et on était bien obligés de rentrer à 2 h du matin parce que le restaurant fermait. Le lendemain, on était sur le terrain à 10 h pour une double séance. C’était plus qu’une coutume, c’était la norme. Tous les clubs le faisaient à ce moment-là. Ça a changé avec l’arrivée d’entraîneurs étrangers, qui avaient une autre vision des choses. La différence, aussi, c’est que les clubs n’avaient le droit d’enregistrer que trois étrangers. Donc, dans mon équipe, il n’y avait quasiment que des Anglais, des Écossais, des Gallois ou des Irlandais. Leur mentalité est la même. Quand tu as un noyau avec 90% de Britanniques, tu te fonds dans le moule. Et cette mentalité collait plutôt bien avec la mienne…

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