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Papin: « J’ai signé à Bruges pour contredire mon père »

Meilleur étranger de l’histoire du Club de Bruges, Jean-Pierre Papin a laissé derrière lui beaucoup plus qu’une empreinte. La preuve, c’est que 33 ans après son départ, personne n’a oublié JPP. Interview avec un mythe.

Symbole d’une époque, Jean-Pierre Papin, c’est le football à l’ancienne. Celui de Bernard Tapie, de Silvio Berlusconi, de Thierry Roland, de la génération « Guignols » dans son ensemble. Un football dans lequel les cheveux roux frisottés de l’ancien striker de l’OM, futur Ballon d’or 1991, quadruple champion de France, double champion d’Italie, vainqueur de la Ligue des Champions, de la Coupe UEFA et de la Coupe de Belgique (!), ne faisaient même pas tache.

À l’époque, les trois consonnes les plus célèbres de l’hexagone du début des années 1990 s’exprimaient surtout avec les pieds. A coup de « papinades » – ces improbables reprises de volées qui ont fait sa légende – Jean-Pierre Papin a fait définitivement entrer le football dans les écrans. En mode arcade uniquement, et avec la bonne grâce des débuts du foot sur Canal +. Dans le contexte de l’époque, JPP était un peu plus qu’un numéro 9, un peu moins qu’une diva – barré par Eric Cantona sur l’échelle de la starification – mais l’égal des plus grands. Interview avec un mythe.

C’est vrai que tu as commencé au poste de gardien de but?

Jean-Pierre Papin: J’ai surtout commencé comme libéro. Mais c’est vrai qu’à l’école, un jour, j’ai dépanné au but. Enfin quand je dis « à l’école », ce n’est pas tout à fait vrai. Il se fait qu’on avait une équipe de copains et qu’initialement, on jouait dans la cour de récré, mais qu’on avait fini par s’inscrire dans un petit championnat local. Moi, à côté, je jouais déjà en club et je combinais les deux. Un jour, j’ai match et le gardien n’est pas là, du coup, je me suis simplement proposé pour dépanner. Résultat, j’en ai pris sept. Le même jour, dans la foulée, j’avais un match d’entrainement avec mon club de Jeumont (où il officiera entre 1970 et 1978, ndlr). Je jouais encore libéro à l’époque, mais j’avais tellement la haine que j’en ai planté cinq.

Moi, j’ai compté, j’ai frappé le ballon plus de 1,6 million de fois.

Tu as dit un jour qu’il n’y avait rien de spontané dans ton jeu. Que ce n’était que du travail. Des heures d’entrainement passées à faire la même chose. Tu envies ou as envié la spontanéité de certains buteurs?

Papin: J’aimais bien Gerd Müller et Joe Jordan, un Écossais de Manchester United. Plus globalement, j’étais très football anglais et allemand. Parce qu’à la télé, je regardais « les buts étrangers » sur Stade 2. Et que tous les buts que je voyais en dehors de la surface, type reprise de volée, j’avais l’impression que ça ne se passait que là, en fait. Le plus beau, c’est que moi aussi, je suis passé dans cette rubrique quand j’étais à Bruges! J’adorais me voir dans Stade 2!

Et sur la spontanéité du geste brut?

Papin: Quand tu travailles tous les jours, tu parfais ton geste. Moi, j’ai compté, j’ai frappé le ballon plus de 1,6 million de fois. À raison de 200 frappes par jour pendant pratiquement toute ma carrière à l’entrainement. Pour 346 buts, ce qui est un ratio relativement peu élevé au final. Mais quoi qu’il en soit, ce qu’il faut retenir, c’est que tout ce travail, tu le fais pour éviter de réfléchir en match. Pour te faire croire que ce que tu fais, les buts que tu inscris, tu le fais de manière instinctive. Rien n’est plus faux. C’est après ma carrière que j’ai compris. En revoyant mes buts, en en voyant d’autres. Les courses que tu fais, le positionnement du corps au moment de l’impact avec le ballon, c’est tout sauf de l’instinct, c’est du travail. Des heures de travail. Et ça se perd très vite.

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A t’entendre, on se dirait bien que tu es de ceux qui pensent qu’on ne nait pas buteur, mais qu’on le devient. Tu ne crois pas dans les capacités innées?

Papin: Si, je pense qu’on nait avec certaines qualités. Moi, le but, j’avais ça dans le sang. Je le pense sincèrement. On l’a ou on ne l’a pas. Mais comme tout don, ça se travaille. Moi, tout petit déjà, mon père m’a appris à frapper correctement dans un ballon. Très, très jeune, je pouvais envoyer un ballon à 40 mètres sans aucun problème. Honnêtement, j’avais une technique de frappe parfaite. C’est aussi pour ça que j’ai débuté libéro. Parce que dans les équipes de jeunes, on met souvent celui qui frappe le plus fort derrière. Et puis, chaque fois qu’il y avait un coup franc, j’allumais évidemment. Les gardiens faisaient un mètre vingt, je n’avais qu’à mettre la balle dans le plafond et c’était bon.

À Bruges, je faisais déjà des but à but avec Philippe Vande Walle. On s’envoyait des caramels.

Après, pour le reste, j’ai commencé vraiment à travailler devant le but au moment où je suis arrivé à l’OM… (Il réfléchit) Quoique c’est faux, en fait. À Bruges, je faisais déjà des « buts à buts » avec Philippe Vande Walle. Lui aussi, il frappait bien le ballon. Comme moi, il était, capable d’envoyer le ballon à 50 mètres sans effort. Du coup, on mettait les buts mobiles un peu plus loin que la surface et on s’envoyait des caramels. Les règles étaient simples, on était frappeur et gardien chacun à notre tour et ça pouvait durer comme ça pendant 45 ou 50 minutes.

Ta première saison à l’OM (86-87) n’est pas si évidente. À l’époque, les supporters te prennent en grippe et te surnomment pour la première fois JPP. Pour « J’en Peux Plus », initialement. Parce que tu ratais trop d’occasions, c’est ça ?

Papin: Un nombre incalculable. J’ai vendangé un maximum. Pourtant, je mets 13 buts cette saison-là, mais j’aurais dû en claquer 30 de plus. Le problème, c’est que quand je suis arrivé à l’OM, personne n’a cherché à comprendre pourquoi j’avais inscrit autant de buts à Valenciennes puis à Bruges. Je me souviens encore de ma dernière conférence de presse à la fin de ma première saison à l’OM où j’ai dit aux journalistes que plus jamais ils ne m’appelleront « J’en Peux Plus ». C’est à partir de là que j’ai commencé à bosser avec Alain Casanova, notre gardien, après les entrainements. Pendant six ans, on finissait chaque séance par un rab de 40 minutes où je l’allumais de tous les côtés. C’est pour ça que je lui ai dédié mon Ballon d’or en 1991.

Comment est-ce que six ans et demi plus tôt, un futur Ballon d’or, se retrouve à signer à Bruges ?

Papin: On n’avait pas une équipe extraordinaire avec Valenciennes, mais on faisait des résultats. En 1985, on passe même tout près de la montée en Division 1. C’est comme ça que Bruges a commencé à s’intéresser à moi. Cette saison-là, ils sont venus me voir douze fois! Et les trois dernières, c’est Raoul Lambert en personne qui est venu me scouter. À chaque fois j’ai marqué. Du coup, il m’a considéré comme son successeur. Dans la foulée, il y a cette réunion entre dirigeants des deux clubs. Et en fait, ça n’a pas été un choix difficile à faire. En gros, on m’a dit: « si tu ne signes pas à Bruges, le club met la clé sous la porte. »

En 2008, notre rédacteur en chef Jacques Sys remet à Papin la couverture du magazine le désignant comme le meilleur étranger de l'histoire du Club.
En 2008, notre rédacteur en chef Jacques Sys remet à Papin la couverture du magazine le désignant comme le meilleur étranger de l’histoire du Club.© belga

Et puis de toute façon, je ne voulais pas faire comme tout le monde et signer à Lille, Lens ou Auxerre. L’étranger me parlait plus que la France. Et à l’époque, Bruges, c’est quand même un club qui sort d’une finale de Ligue des Champions quelques années plus tôt à Wembley. En 1978 exactement. J’avais 15 ans, c’était ma jeunesse. Et puis surtout il y avait mon père. Que je contredisais systématiquement. Parce qu’un jour ma grand-mère m’avait dit que mon père avait toujours fait les mauvais choix. Du coup, quand il disait oui, je disais non. Il pensait blanc, je pensais noir. Je ne rigole pas, c’est vrai. J’ai été le voir, je lui ai demandé son avis. Il m’a dit: « Bruges, surtout pas. Il n’y a jamais eu un Français qui a réussi en Belgique. Ce n’est pas un pays pour toi. » Bon, ben du coup, j’ai signé à Bruges…

Marc Degryse, Jan Ceulemans, tu les situes où dans ton panthéon personnel ?

Papin: Degryse, c’était quand même avant tout mon concurrent à l’époque. Mais tous les gars que j’ai côtoyé là-bas, ça reste le début de l’aventure. Hugo Broos, Alex Querter, Luc Beyens, je ne les oublierai jamais tous ceux-là. Bruges, c’est sans doute la plus belle étape de ma carrière. Parce que sans Bruges, il n’y aurait pas eu tout le reste. Sincèrement, ça ne m’aurait pas déplu de revenir par après. Je suis d’ailleurs venu donner un coup d’envoi, assister à l’un ou l’autre match de coupe d’Europe, recevoir mon titre de meilleur joueur étranger de l’histoire du Club, mais c’est dans un autre rôle que je me serais bien vu revenir. Malheureusement ça n’a pas été possible jusqu’ici. Qui sait? Je n’ai que 56 ans…

La première fois que j’ai rencontré Platini, c’était au centre d’entraînement de l’équipe de France. Il était 23 heures, je n’arrivais pas à dormir, donc je me suis mis à jouer au billard. J’étais tout seul, et Platini est arrivé.

Grâce à Bruges, tu vas intégrer l’équipe de France in extremis pour le Mondial 1986 au Mexique. Tu fais tes débuts en février 1986 contre l’Irlande du Nord. Ça représentait quoi pour toi les Bleus à cette époque?

Papin: Un rêve! À cause de mauvais concours de circonstances, je n’ai jamais joué avec Zidane, mais j’ai joué avec mon idole, Michel Platini. La première fois que je l’ai rencontré, c’est au centre d’entrainement de l’équipe de France. Le soir, comme je n’arrivais pas à dormir, je me suis mis à jouer au billard. Il était 23h. J’étais tout seul et Platini est arrivé. Habillé à l’italienne avec un grand pardessus qui lui arrivait en bas des chevilles, il a enlevé son manteau et il pris une queue de billard. Mais j’étais paniqué. Je ne savais pas quoi faire. On aurait dit un gamin de cinq ans qui voyait une sucette pour la première fois. Quel moment!

Tu as un dis un jour que tu t’étais mis à marquer beaucoup de buts le jour où tu étais devenu moins égoïste. Pourtant, foncièrement, un buteur comme toi, c’est avant tout un être égoïste non ?

Papin: Je crois que plus les années ont passé, moins je l’étais. Parce que j’étais associé à des joueurs pour qui c’était aussi important que moi de marquer des buts. Klaus Allofs, qui était mon grand frère, Chris Waddle, Eric Cantona, Abedi Pelé…À Marseille, je n’étais plus seul, nous étions quatre à devoir marquer. Bien sûr, c’est moi qui marquais le plus, mais on en était tous capables et il fallait contenter tout le monde. C’était important pour l’esprit de groupe. Et si je voulais marquer des buts, je savais aussi que j’avais besoin des autres et que c’était dans mon intérêt quelque part de ménager les susceptibilités des uns et des autres. De faire la passe au bon moment, de laisser un penalty à l’un, un coup franc à l’autre. Même si c’était parfois compliqué pour l’égo.

Même les
Même les « Papinades » se travaillent à l’entraînement.© iStock

Comme coach, tu as eu un gars comme Jérémy Perbet sous tes ordres à Strasbourg. Chez nous, en Belgique, il a cartonné. Un vrai buteur de sang-froid. Comment fait-on pour empiler les buts quand on n’a pas de qualités intrinsèques au-dessus de la moyenne?

Papin: Le problème de Jérémy à l’époque, c’est qu’il était un peu lourd. Il avait du mal à se déplacer. Mais on voyait qu’il avait cette adresse devant le but. J’en ai un jour parlé avec Enzo Scifo qui l’a aussi eu sous ses ordres à Mons. Jérémy n’était pas un joueur moyen, il était plus que cela, mais des buteurs comme ça, ce sont des gars qui ont besoin d’être entourés. En gros, de deux centreurs qui lui donnent des ballons. Perbet, c’est un buteur formaté à une certaine façon de marquer des buts. Comme un Stéphane Guivarc’h ou un Pippo Inzaghi, ce sont des finisseurs. Mais c’est joueurs-là, si tu bloques leurs ailiers, normalement, ils n’existent plus. Et puis, dans un autre registre, il y a les buteurs d’espaces comme moi ou Jürgen Klinsmann et Marco Van Basten. Des mecs qui ont besoin de courir, de provoquer en un contre un, mais qui, eux aussi, ne vivaient que pour le but.

Comme Enzo Scifo, une autre légende du foot de la fin du siècle dernier, tu t’es rapidement grillé comme coach avec des expériences malheureuses à Strasbourg, Châteauroux et Lens. Est-ce que tu as l’impression d’être aujourd’hui blacklisté dans la profession?

Papin: Oui, comme Enzo, en effet. Mais je ne regrette pas d’avoir débuté dans des plus petits clubs. Il ne faut pas penser que tous les grands joueurs deviennent des grands coachs. Je voulais me laisser le temps d’apprendre. Le problème, c’est qu’on pardonne moins aux anciens très grands joueurs. Les gens pensent trop vite qu’on a une baguette magique… Mais ça me titille encore d’entrainer. Moi, j’aimerais bien, mais où et qui? Aujourd’hui, dans le football, il faut un bon agent. Le football, c’est un cercle. Et quand tu sors du cercle, c’est très compliqué d’y retourner. Mais j’aurais aimé avoir un dernier challenge.

Il y a des rencontres qui ont marqué le joueur que tu es devenu? Des coaches? Tu as connu la crème de la crème, à l’époque. De Henk Houwaart à Franz Beckenbauer en passant par Aimé Jacquet, Raymond Goethals, Tomislav Ivic, Fabio Capello, Giovanni Trapattoni ou Otto Rehhagel?

Papin: Trapattoni et Capello, ça, c’étaient des vrais coaches. J’apprécie la culture italienne, leur façon de manager. De la rigueur, mais aussi une certaine façon de faire la part des choses.

Les Guignols, je l’ai très mal vécu. C’était impossible de bien le vivre. C’était méchant. Chaque jour, je prenais un missile.

Ce ne sont pas les coachs qui t’ont le plus réussi. À Milan, tu disputes deux finales de Ligue des Champions, mais tu n’en débutes aucune des deux comme titulaire. Pour le fameux 4-0 contre le Barça, tu es carrément en tribune…Comment tu l’as vécu ?

Papin: C’était la philosophie du club. Et c’est ça que je n’ai pas tout de suite compris. Si je l’avais accepté, je ne serais pas parti au Bayern à l’été 1994 après seulement deux saisons. Mais voilà, à Milan, le club comptait 30 joueurs et jonglait avec cet effectif incroyable en fonction des compétitions, des matches, des blessures. C’était une gestion qui faisait mal à l’égo quand tu ne jouais pas. Parfois pendant trois semaines… Là-bas, j’étais un parmi les 30. Le fait est qu’on est quelques mois avant l’arrêt Bosman, et les clubs n’ont encore le droit qu’à trois étrangers sur la feuille de match. J’étais peut-être le Ballon d’or 1991, mais nous étions trois Ballons d’or avec Gullit et Van Basten. Auxquels tu pouvais aussi ajouter Rijkaard, Savicevic et Boban. Aujourd’hui, on jouerait à six en même temps, ce serait la folie, à l’époque, ce n’était pas possible.

À l’époque, tu ne gagnes peut-être pas la Ligue des Champions avec l’OM, mais tu es en pleine lumière. Le capitaine de l’équipe de France, le meilleur joueur français de ta génération. On voyait ta tête partout. Dans des pubs à la télé, dans les journaux, dans les Guignols aussi. Comment tu le vivais ?

Papin: Les Guignols, je l’ai mal vécu. Très mal. C’était impossible de bien le vivre. C’était méchant. On se moquait de moi, beaucoup de ma complicité avec Cantona et globalement de l’image que je renvoyais. Bref, chaque jour, je prenais un missile, l’équivalent d’un couteau planté dans le dos parce qu’on me faisait dire n’importe quoi. Je connaissais du monde à Canal, j’essayais d’interférer pour qu’ils se calment un peu, mais dès que j’intervenais, j’en prenais encore plus plein la gueule. Ça a beaucoup changé quand ils ont su que j’avais des problèmes avec ma fille handicapée. Là, ils ont un peu temporisé. C’était paradoxal, parce que je pouvais les haïr sur plein d’aspects, mais j’étais aussi conscient que c’était grâce à eux que j’étais devenu aussi populaire. Quelque part, les Guignols m’ont fait entrer dans le foyer des gens. Je ne l’oublie pas non plus. Il faut se rendre compte qu’à l’époque, les Guignols faisaient élire le Président de la République. Chirac, en 1995, avec la pomme, c’est eux. Il est au plus bas dans les sondages, mais ils ont créé le personnage. A l’époque, il n’y pas internet et quelque part, je crois que les gens étaient plus accrochés à la fiction qu’à la réalité. Et puis, les années ont passé. Il y a eu Virenque, Barthez… J’étais content que ce ne soit plus moi (rires).

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Tu as inscrit ton dernier but en Ligue 1 avec Bordeaux en mars 1998. Mais tu as continué de jouer à un petit niveau jusqu’en 2004, au Cap Ferret, à 41 ans donc…Marquer, c’était une drogue, tu ne voulais pas t’arrêter?

Papin: J’ai longtemps regretté d’avoir loupé ce Mondial 1998 à la maison. Ça aurait été une fin tellement parfaite pour moi. Le problème, c’est que la dernière année, à Bordeaux, je n’étais pas titulaire tout le temps et Aimé Jacquet avait été très clair, il avait dit qu’il ne prendrait que les titulaires. Donc c’était normal que je n’y sois pas. Par la suite, j’avais encore ce besoin de jouer. Plus de m’entrainer. D’ailleurs, je ne m’entrainais pas. Je prenais mon bateau le dimanche matin, je rejoignais le Cap Ferret, juste en face de chez moi. On jouait dans des petits bleds contre des amateurs. Mais les « stades » étaient pleins. Parfois 2.000 personnes. Les gens venaient pour me voir. C’était un peu ma tournée d’adieux. J’ai vécu trois saisons magnifiques, on est monté trois fois de division, j’ai inscrit 130 buts. C’était mon petit coin d’oxygène. On jouait avec les copains, on ne se prenait pas la tête.

Propos recueillis par Maurice Brun

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