© Emilien Hofman

Ogunjimi : « Je peux imiter Mboyo et Haroun »

En toute logique, Marvin Ogunjimi va mettre fin à une épopée exotique de quatre ans après son passage au Saïgon FC, au Vietnam. Là-bas, l’ex-Genkois a pu faire le tri entre toutes ses expériences à l’étranger. Interview bilan.

Marvin Ogunjimi à propos…

…des nombreux pays (Norvège, Corée du Sud, Thaïlande, Albanie, Kazakhstan, Biélorussie, Vietnam) où il a joué : « Ce qui m’intéresse, c’est de connaître le côté foot de pays « exotiques » : comment les gens pensent, comment ils vivent et font du business, etc… Au Vietnam, les gens vont dormir tôt mais commencent leur journée à 5h alors que les Sud-Coréens ne dorment pas, ils bossent pour ainsi dire 24 heures sur 24. Tu peux aller au club à n’importe quelle heure de la nuit, tu trouves des gars en train de travailler sur le développement du club, sur la recherche d’un joueur… »

…des méthodes de travail surprenantes : « En Corée du Sud, tout est calculé de A à Z. Ma famille a pu s’en rendre compte quand elle m’a rendu visite : à 12h09 ils arrivaient à l’aéroport, à 12h12 ils montaient dans un taxi, à 12h26 ils me retrouvaient. Et puis, si le jour de paie tombe un dimanche, tu reçois ton argent deux-trois jours avant. Cela n’arrive nulle part ailleurs. À l’opposé, c’est clairement au Vietnam que c’est le plus bordélique. Ce n’est pas encore pro : le coach nous annonce le onze de base une heure avant le match. Autre exemple : un jour où il pleuvait trop, on a fait entraînement dans le couloir. Certains couraient, moi je faisais des abdos sur un matelas… C’était 24 heures avant un match. Maintenant, c’est aussi ici que j’ai eu les entraînements les plus compliqués. En stage, on a déjà passé des journées où on faisait entraînement à 6h, 11h et 16h. Et en tant qu’étranger, tu n’as pas intérêt à rater une séance, tout le monde est logé à la même enseigne. »

…de corruption : « En Albanie et au Kazakhstan, certains m’ont parlé d’arrangements de matches ou de réunions entre arbitres et capitaines d’équipes. Mais on ne m’a pas approché pour tout ça et je n’ai jamais rien vu de louche. En Albanie, la fierté nationale est incroyable : ils sont fous de leur pays. Ça se sent dans leur manière de parler, de se promener, de se protéger… Il y a des drapeaux albanais sur chaque voiture, sur chaque compte des réseaux sociaux. En Occident, beaucoup ont une vision négative et ont peur de ce sentiment, mais moi je n’ai vu que du positif là-bas. J’aime bien comment ils se vendent en parlant de leur histoire, de leur développement, de leur futur… »

…de son futur : « Je sais que j’ai encore les qualités et que je suis encore jeune. Je me vois un peu comme Mboyo, qui réussit bien à Courtrai parce qu’il reçoit la confiance du coach. Pareil pour Haroun, désormais un des meilleurs médians de Belgique alors qu’il était oublié en Angleterre. L’ancien du Real Madrid, Royston Drenthe, est titulaire au Sparta Rotterdam alors qu’il avait arrêté le foot pro depuis deux ans pour évoluer en amateur. Le point commun, c’est un coach qui croit en toi. Mais quand tu as une étiquette, c’est dur de l’enlever. »

Par Emilien Hofman, au Vietnam

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