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Nicolo Zaniolo, l’idole inattendue de la Roma

Il est la plus inattendue des révélations du football italien: débarqué dans un anonymat absolu à l’AS Rome dans le cadre du transfert de Radja Nainggolan à l’Inter Milan, Nicolo Zaniolo a brûlé les étapes pour s’affirmer à 19 ans comme l’un des plus grands espoirs du calcio.

Un crochet, une feinte, une autre feinte et Gianmarco Ferrari et Andrea Consigli, respectivement défenseur central et gardien de Sassuolo, sont sur les fesses. Un délicieux ballon piqué pour conclure et le Stadio Olimpico se pâme, déjà convaincu qu’il y a un peu de Francesco Totti dans Nicolo Zaniolo.

Quelques semaines après ce but de rêve inscrit en décembre contre Sassuolo, le nouveau héros giallorosso signe des autographes à la boutique officielle de la Roma via del Corso, en plein coeur de la capitale italienne. La file d’attente s’allonge, l’attente s’éternise, alors les tifosi chantent: « Qu’est-ce qu’on s’en fout de Ronaldo ! Nous on a Nicolo ! ».

Les supporters romains ont sans doute tendance à s’enflammer un peu plus vite et un peu plus brutalement que les autres. Mais, de fait, les débuts au plus haut niveau du jeune milieu de terrain ont été extraordinaires.

Inconnu d’à peu près tous, son nom a surgi l’été dernier au moment du transfert de Nainggolan à l’Inter. Le contrat de Zaniolo est alors évalué à 4,5 millions d’euros et il est ajouté à l’opération au dernier moment, pour rendre plus acceptables pour la Roma les conditions financières du départ du Belge.

A 19 ans, Zaniolo n’a alors jamais joué en Serie A et a pour seule expérience en « pro » une poignée de matches de Serie B avec la Virtus Entella lors de la saison 2016-2017.

– « Un fou » –

Six mois plus tard, c’est l’affaire du siècle, Nainggolan joue la pire saison de sa carrière à Milan et Zaniolo vaut au moins dix fois plus qu’à l’été.

Alors qu’il semblait destiné à un prêt en Serie B pour s’aguerrir, Zaniolo a en fait impressionné le coach Eusebio Di Francesco et le directeur sportif Monchi dès ses premières séances à Trigoria, le centre d’entraînement de la Roma.

Di Francesco décidera même en septembre de le lancer dans le très grand bain, avec une titularisation face au Real Madrid à Santiago Bernabeu en Ligue des Champions, alors qu’il n’avait toujours pas joué une minute en championnat d’Italie.

Quinze jours plus tôt, Zaniolo avait déjà été convoqué par le sélectionneur Roberto Mancini au sein d’une liste élargie à 30 noms. « Zaniolo a joué la finale de l’Euro U19. À 19 ans, si tu es fort, tu dois jouer », lançait alors Mancini.

La semaine dernière, le sélectionneur a de nouveau expliqué son choix, rappelant que beaucoup l’avaient alors « pris pour un fou ».

– Lampard et Gerrard –

« On l’avait suivi à l’Euro et on a compris qu’il pouvait être un des joueurs du futur. Ensuite Di Francesco a été intelligent de le lancer. Il a eu une progression très rapide et qui n’était peut-être pas prévisible. C’est un milieu de terrain moderne, qui a des qualités physiques et techniques », a-t-il déclaré.

Profitant aussi des innombrables blessures qui ont haché la saison romaine, Zaniolo s’est en effet imposé comme titulaire, jouant N.10, relayeur ou même à droite de l’attaque.

Avec son gros volume de jeu et sa technique très au-dessus de la moyenne, il a été comparé par Stefano Vecchi, son ancien entraîneur chez les jeunes de l’Inter, à Lampard et Gerrard.

Grand et costaud, visage d’enfant et peau d’adolescent, ce fils de footballeur – Igor Zaniolo, attaquant de Serie B et C dans les années 1990/2000 – dit de son côté s’inspirer de Kaka.

Il n’a pas encore le permis de conduire, sa mère l’accompagne tous les matins à Trigoria, et il gagne pour l’instant à peine plus que le troisième gardien du club. Mais Monchi travaille déjà à une prolongation de contrat et à l’Inter, on se mord les doigts.

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