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Nasser Al-Khelaïfi au comité exécutif, « un plus » pour le foot français et le PSG?

« Une bonne nouvelle » pour le foot français et le PSG ? L’entrée du patron du club parisien Nasser Al-Khelaïfi au comité exécutif de l’UEFA, officialisée jeudi, peut constituer « un plus » en terme d’influence, alors que certains acteurs s’interrogent sur un possible « conflit d’intérêts ».

Une ascension fulgurante. D’abord membre de la commission de compétitions de clubs de l’UEFA puis du conseil stratégique du football professionnel, le dirigeant qatari a été désigné « à l’unanimité » pour représenter l’Association européenne des clubs (ECA) au sein du gouvernement de l’instance européenne, jeudi lors de son Congrès à Rome.

M. Al-Khelaïfi (45 ans) est l’un des deux représentants de l’ECA avec le président de la Juventus Turin, Andrea Agnelli.

Cette structure est un puissant groupe de pression, à l’influence grandissante auprès du président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, et qui a ainsi récemment obtenu la création d’une 3e coupe européenne des clubs.

« Je voudrais à nouveau remercier mes estimés collègues de l’ECA pour la confiance qu’ils m’ont accordée pour les représenter au comité exécutif de l’UEFA », a déclaré M. Al-Khelaïfi dans une déclaration transmise à l’AFP.

« C’est un grand honneur et, avec le président Andrea Agnelli, nous allons continuer à travailler étroitement avec l’UEFA au développement du football professionnel dans les intérêts de tous les actionnaires », a-t-il ajouté.

En premier lieu celui de son club ? Son arrivée au sein du gouvernement de la plus riche et puissante confédération de football au monde, « est évidemment un plus » pour le PSG, analyse un spécialiste de la gouvernance du football européen.

– Appui d’Aulas, satisfecit de Le Graët –

« Lorsqu’un club siège dans un organe décisionnaire d’une ligue ou d’une fédération, même s’il est censé représenter l’intérêt collectif, il ne peut pas faire abstraction de ses intérêts personnels », ajoute cet expert, alors que le club français est toujours sous le coup d’une enquête de l’UEFA dans le cadre du fair-play financier.

« Un plus » aussi pour le football français — selon l’expression également utilisée par Noël Le Graët, président de la Fédération française — qui ne compte qu’un seul autre membre au comité exécutif de l’UEFA en la personne de Florence Hardouin, directrice générale de la FFF ?

« Nous avons suffisamment reproché à la France de ne pas être assez positionnée dans toutes les institutions ou autres organismes permettant d’obtenir plus de places en Coupe d’Europe, plus de points et autres. Nous avons insisté avec Nasser pour qu’un club français soit nommé », a expliqué fin janvier Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais.

« Dès qu’il y a des représentants français dans les instances internationales c’est bien parce qu’on peut vite s’apercevoir que c’est +la jungle+ ! Il vaut mieux être là que l’inverse », renchérit auprès de l’AFP Philippe Piat, président de la FifPro, syndicat mondial des joueurs.

Mais l’arrivée de Nasser Al-Khelaïfi au sein de l’organe décisionnaire du foot européen n’est pas sans soulever certaines critiques, alors qu’il est aussi le patron de la chaîne beIN Sports, principal contributeur économique de l’UEFA.

– « Règles de bonne gouvernance » –

« Sa nomination doit être rejetée parce qu’elle viole toute les règles de bonne gouvernance », avait déploré sans succès le président de la Ligue espagnole Javier Tebas, dans une déclaration écrite transmise à l’AFP fin janvier.

Argument recevable ? « Je me suis interrogé » avant de soutenir la candidature de M. Al-Khelaïfi », a déclaré Jean-Michel Aulas fin janvier.

« Mais j’en ai conclu, dans ma réflexion, que, au contraire, le fait de participer donne des obligations encore plus grandes d’éthique et de respect des règles d’une institution dans laquelle on va entrer », avait-il ajouté.

Du côté de l’UEFA, on explique que « l’on va trouver une solution, on n’est pas inquiets ».

Selon un expert, la désignation d’Al-Khelaïfi pourrait toutefois poser problème au président de l’UEFA Aleksander Ceferin, tout just réélu : « Comment peut-il donner des leçons de gouvernance à son homologue de la Fifa Gianni Infantino quand dans le même temps il risque de s’exposer, chez lui, à des problèmes de conflit d’intérêts majeurs ? »

« Le +comex+ de l’UEFA n’a pas vocation à être l’organe décisionnaire concernant les droits TV, répond-on au PSG. Dans le cadre de ses fonctions à la Ligue de football française (LFP), M. Al Khelaïfi se retire des débats quand ces sujets sont évoqués ».

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