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Naples, la crise de croissance

Eliminé de justesse dans un groupe de Ligue des Champions extrêmement relevé, Naples n’a pas passé le cap européen que l’arrivée de Carlo Ancelotti devait lui faire franchir et la défaite de mardi à Liverpool a surtout illustré ses limites actuelles.

Sans regret, vraiment ?

« Il n’y a aucune amertume », a assuré Ancelotti après le match, quand son visage fermé et son oeil noir disaient le contraire. Il y a 15 jours, avant la rencontre remportée à domicile contre l’Etoile Rouge Belgrade, le même Ancelotti estimait en effet qu’en cas d’élimination, lui et ses joueurs seraient « vraiment des cons ».

Pourtant, il n’y a rien de déshonorant pour le vice-champion d’Italie à rester derrière Liverpool, leader du championnat d’Angleterre et finaliste de la dernière Ligue des Champions, et le supersonique Paris SG de Mbappé et Neymar. Mais les Napolitains peuvent quand même nourrir quelques regrets.

A la dernière seconde à Anfield, c’est en effet un miracle d’Alisson qui les a empêchés d’égaliser et de se qualifier. Le billet pour les 8e de finale leur a aussi échappé à Belgrade (0-0), où ils ont frappé deux fois les poteaux, à Paris, où Di Maria a égalisé à la 93e minute (2-2), et chez eux au San Paolo, où le regrettable but encaissé face à l’Etoile Rouge (3-1) a offert à Liverpool la possibilité de passer avec un succès 1-0.

Au bout du compte, Naples est éliminé pour avoir une moins bonne attaque que Liverpool, soit le septième critère de départage du règlement de la compétition. On peut difficilement passer plus près du but.

De vraies limites

Sur les réseaux sociaux et sur le ton de la plaisanterie, certains tifosi mettent la défaite de mardi sur le compte d’un mauvais choix d’hôtel pour ce séjour anglais, le capitaine Hamsik et les siens ayant dormi à l’hôtel Titanic.

Mais ce sont bien les joueurs qui ont sombré à Anfield et si Naples a failli égaliser, il a surtout été secoué comme jamais cette saison. Hamsik a été dépassé au milieu de terrain, Insigne insignifiant en attaque et Mario Rui n’a pas existé face à Salah.

Lors des précédents matches de C1, c’est le plus souvent la science tactique d’Ancelotti qui a été louée. Mardi, le manque d’individualités de très haut niveau a pesé trop lourd face à un club qui peut se permettre d’aligner, entre autres, un trio Alisson-Van Dijk-Salah, soit 200 millions d’euros investis sur le mercato depuis juillet 2017.

Naples de son côté peine à attirer de très grands joueurs, même si ses finances sont en meilleur état que celles de nombreux clubs italiens. Décisifs mardi, Salah et Alisson viennent tous les deux de Serie A et cela vient rappeler le destin de tremplin du championnat d’Italie.

Dans l’idée du président napolitain Aurelio Di Laurentiis, le vrai « top-joueur » de son équipe est d’ailleurs Ancelotti. « Si nous sommes éliminés ? Ca ne change rien. Notre grand renfort, c’est Ancelotti », disait-il encore lundi. Mais « Carletto » n’est pas un magicien et pour la première fois depuis 2001, il n’a pas réussi à qualifier son équipe pour les 8e de finale.

Objectif C3

C’est désormais en Europa League que Naples devra faire la preuve de ses progrès. Reversée en C3 la saison dernière, l’équipe alors entraînée par Maurizio Sarri n’avait pas semblé y accorder une très grande importance et avait été éliminée dès les 8e de finale, par le RB Leipzig.

« Ce groupe a montré que nous pouvons nous battre avec les meilleurs. L’Europa League va nous donner l’opportunité de nous battre contre de très bonnes équipes. Je pense que nous pouvons aller loin », a jugé Ancelotti mardi. « Il nous a manqué un peu de chance. Elle reviendra en Europa League », a ajouté le technicien italien.

Les deux équipes ne devraient pas pouvoir se rencontrer en 16e de finale, mais une confrontation face au Chelsea de Sarri serait une bonne occasion de jauger l’évolution du Napoli.

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