© Hendrik Schmidt/dpa-Zentralbild/

Naby Keita, Red Bull lui donne des ailes

C’est ce qu’on appelle une ascension fulgurante. Âgé de 23 ans, Naby Keita portera les couleurs de Liverpool l’été prochain. Pourtant, il y a peine quatre années, il évoluait encore avec le FC Istres. Retour sur le parcours atypique du Guinéen.

22 novembre 2013. Floqué du numéro 34, Naby Keita foule pour la première fois les pelouses françaises, en Ligue 2. Ses débuts sous les couleurs du FC Istres sont tonitruants. À peine âgé de 18 ans, il s’offre un but et une passe décisive pour sa première apparition en professionnel et participe à l’éclatante victoire dans le derby face à Nîmes (4-2). Un match convaincant qui lui permet de s’installer dans un onze de départ qu’il ne quittera plus jusqu’au terme de la saison.

Sur le plan individuel, sa première saison à cet échelon est une réussite. Avec quatre réalisations et neuf offrandes, il est l’Istréen le plus efficace. Des statistiques qui n’empêchent pas la relégation du club en troisième division française. « Si on l’avait eu dès le début du championnat, on aurait joué une place beaucoup plus honorable », confiait José Pasqualetti, l’entraîneur de l’époque, à La Provence.

Impressionnant malgré les mauvais résultats du FC Istres, Naby Keita est l’une des révélations de la Ligue 2 aux côtés de Ngolo Kanté (Caen), et Alphonse Areola (Lens). L’été suivant, ces deux-là continuent leur progression parmi l’élite française, au contraire du Guinéen. « En France, il n’y a pas eu de réelle proposition car il y avait la peur de prendre le risque », assurait récemment Frédéric Arpinon, le directeur sportif du club en 2013, dans un entretien accordé à L’Equipe. En revanche, plusieurs clubs étrangers flairent la bonne affaire. Bologne et le Standard Liège tentent le coup mais Keita atterrit finalement en Autriche. Le Red Bull Salzbourg dépense 1,5 millions d’euros pour renforcer son milieu de terrain.

Là-bas, malgré un premier exercice où il trouve le chemin des filets à cinq reprises, Naby Keita peine d’abord à convaincre. « Il lui a fallu un peu de temps pour montrer ce qu’il savait faire et apprendre à être régulier », expliquait récemment à So Foot, Michel Dussuyer, son ancien sélectionneur en Guinée.

Finalement, le jeune milieu apprend plus vite que prévu. Son deuxième exercice dans le championnat autrichien est plus que convaincant. Pour la troisième année consécutive le Red Bull Salzbourg réalise le doublé Coupe-championnat et Naby Keita n’y est pas étranger. Il score à douze reprises en 29 rencontres. À l’été 2016, l’ancien istréen est courtisé par de nombreux cadors européens mais choisit de poursuivre son ascension en Allemagne au RasenballSports Leipzig. Un choix de carrière qui pourrait sembler étrange mais qui trouve son explication dans les liens étroits entre les deux équipes et la marque Red Bull. « C’était un club partenaire, cela m’a pas mal aidé quand je suis arrivé à Leipzig. La philosophie de jeu était la même et je connaissais déjà des joueurs », confirme-t-il à France Football.

Son choix s’avère finalement judicieux. Tout juste promu dans l’élite nationale allemande, le RB Leipzig ne cesse d’étonner et termine la saison au deuxième rang derrière l’intouchable Bayern Munich. Une position synonyme de qualification en Ligue des Champions. Évidemment, le milieu offensif est précieux dans le dispositif de son nouveau club. Ses huit buts et sept passes décisives ne laissent pas insensibles. Paris, Monaco et même Barcelone tentent de s’attacher ses services.

En août 2017, Liverpool rafle la mise et s’assure de l’arrivée du prodige l’été prochain. « J’ai eu le coach (Jürgen Klopp) au téléphone. Il a pu me parler de son projet sportif, du style de jeu et cela m’a convaincu », assure l’intéressé. Acheté pour 52 millions d’euros, Naby Keita devient le joueur africain le plus cher de l’histoire. À croire que Red Bull lui donne des ailes.

Sebastien Gobbi

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire