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Muslin et Mitrovic ont réveillé la Serbie

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Les Serbes sont à une victoire de leur deuxième qualification en Coupe du monde.

Le talent n’a jamais quitté la Serbie. Ces dernières années, les enfants de Belgrade l’ont prouvé jusqu’à l’autre bout du globe, revenant de Nouvelle-Zélande avec le titre de champion du monde U20 en 2015. Veljko Paunovic, alors sélectionneur des espoirs serbes et désormais coach du Chicago Fire, jette aujourd’hui un oeil optimiste sur sa patrie :  » Si la sélection parvient à devenir une vraie famille, alors elle sera du voyage en Russie. « 

Le problème serbe ne s’est jamais trouvé dans les pieds. Si les Aigles blancs n’ont plus goûté à une grande compétition internationale depuis le Mondial 2010, quand Milan Jovanovic avait offert une victoire de prestige aux siens contre l’Allemagne, c’est parce que la relève a tardé à s’affirmer au sein d’un pays miné par les affaires extra-sportives.

On notera, en vrac, un match perdu sur tapis vert contre l’Italie à cause des hooligans serbes, une rencontre arrêtée après une affaire de drone et de drapeau contre l’Albanie, ou une exclusion de la sélection pour le talentueux Adem Ljajic, écarté par l’ancien sélectionneur Sinisa Mihajlovic parce qu’il refusait de chanter l’hymne national.

Arrivé à la tête de la sélection à l’été 2016, Slavo Muslin débarque sur un chantier. Il doit convaincre Nemanja Matic de retrouver le goût de sa patrie footballistique, et récupérer le talentueux Dusan Tadic, homme fort de Southampton mais considéré comme  » pas assez bon pour la sélection  » par l’ancien sélectionneur. Avec cinq coaches différents entre 2013 et 2016, la Serbie cherche surtout une stabilité.

Muslin la trouve sur le terrain en installant un immuable 3-4-3, avec une défense dirigée par l’expérimenté Branislav Ivanovic, des flancs intelligemment animés par les routiniers Aleksandar Kolarov et Antonio Rukavina, et un milieu de terrain solidifié par la présence conjointe de Matic et de Luka Milivojevic, ancien flop anderlechtois qui fait désormais forte impression en Premier League, malgré les difficultés de Crystal Palace.

Plus haut sur le pré, c’est un autre ancien Mauve qui fait rêver tout un pays. Avec six buts depuis le début des éliminatoires, souvent inscrits dans les derniers instants pour renverser une situation compromise, Aleksandar Mitrovic fait partie des meilleurs artificiers européens et permet à sa Serbie de trôner en tête d’un groupe pourtant homogène, complété par l’Irlande, le pays de Galles ou l’Autriche.

Souvent bien servi par Tadic et Filip Kostic, également buteurs occasionnels (6 buts à eux deux), la Mitromachine fait la loi dans les seize mètres, où son sens du but et son jeu de tête font des ravages.

Les faux pas irlandais ont complété le tableau radieux des qualifications serbes, qui ont désormais la saveur d’une histoire avec happy-ending en guise de dessert. Les Gallois sont à quatre points, et une victoire à Vienne pourrait déjà permettre aux hommes de Muslin de composter leur billet pour Moscou. Et en cas de contre-performance en Autriche, la venue de la modeste Géorgie devrait permettre à Belgrade de s’enflammer à nouveau pour ses héros.

Par Guillaume Gautier

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