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Michy Batshuayi: « Antonio Conte, il a dit tout et son contraire »

Au rythme qu’il tient, qui sait si un jour, Michy Batshuayi ne deviendra pas le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Diables? Derrière l’inaccessible Romelu Lukaku, encore et toujours. Preuve qu’on peut vivre dans l’ombre, mais continuer de chasser la lumière. Coûte que coûte.

Romelu Lukaku ne s’imposera probablement jamais à Chelsea. Et peut-être que toi non plus. Qu’est-ce qui fait que c’est difficile d’y arriver là-bas?

BATSHUAYI: Je ne peux pas parler sans savoir pour Romelu, mais pour moi, c’est très clair: le problème, ça a été Diego Costa. Il était beaucoup trop chaud. À l’époque, je pense qu’il n’y avait aucun joueur qui aurait pu le détrôner. Et ma deuxième saison, je fais une super préparation et il y Álvaro Morata du Real qui arrive. Donc là aussi, ça a été compliqué… Mais après, malgré ça, à chaque fois que je rentrais, je marquais. En fait, c’est assez étrange à dire, mais l’équipe était tellement forte que c’était facile de marquer des buts. Quand tu joues avec des joueurs de malade comme ça, tout devient si facile.

Pendant l’été, c’est l’heure des grandes déclarations, puis, le mercato se termine et tu ne joues pas

Michy Batshuayi

Pourtant, Antonio Conte n’a jamais vraiment eu en confiance en toi… Comment tu l’expliques?

BATSHUAYI: Conte, il a dit tout et son contraire. Quand j’arrive d’abord. Il m’appelle, on a une longue conversation et il me dit que son projet, c’est de me faire jouer à deux devant avec Diego Costa. Si je l’ai cru? Bien sûr puisque Conte, toute sa carrière, il a joué avec deux attaquants. Sauf à Chelsea avec moi (il rit)…Je ne comprends pas. Et je suis sûr qu’on aurait fait une année de malade à deux, mais Chelsea a été champion, alors qu’est-ce que je peux dire? Ça, ce sont des frustrations. Mais vu que le club tourne, je ne peux même rien dire. Sinon, ça fait le mec vexé, qui ne pense qu’à lui…La vérité, c’est que je me suis souvent fait balader.

On a en effet l’impression que ta carrière, c’est d’abord une succession de rendez-vous manqués.

BATSHUAYI: Des exemples, il y en a des tas. Que ce soit à Valence avec Marcelino, à Crystal Palace avec Roy Hodgson, ça a toujours été la même histoire. Pendant l’été, au téléphone, c’est l’heure des grandes déclarations. Du style  » je t’ai toujours voulu dans mon équipe  » ou  » avec moi, tu vas jouer « . Ou encore:  » Je te veux, j’ai besoin de toi…  » Et puis, le mercato se termine et tu ne joues pas…Mais le meilleur là-dessus, c’est encore Conte. Fin janvier 2018, alors que mon prêt vers Dortmund était quasiment acté et que c’était lui qui était à l’initiative de mon départ, il est venu vers moi pour me demander de ne pas y aller. Il m’avait titularisé deux fois en six mois jusqu’à la mi-janvier, mais là tout d’un coup, je sortais justement d’une série de trois titularisations de suite en une semaine en FA Cup et en Premier League. Bilan: trois buts et un assist. Et là, juste avant que je ne parte pour Dortmund, il vient me voir et il me dit que finalement, je peux rester. Que j’ai sa confiance. Mais toutes les démarches étaient déjà faites et je lui ai dit que j’allais finir par péter un plomb si je me retrouvais à nouveau sur le banc. J’avais trop besoin de jouer.

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