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Michel Platini et Sepp Blatter acquittés par la justice suisse

Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis, alors que les deux accusés clamaient leur innocence.

Après six ans d’enquête et deux semaines de procès pour escroquerie en Suisse, Michel Platini, l’ancienne star française du football et ancien président de l’Union européenne de football (UEFA) et Sepp Blatter, ancien président de la Fédération internationale de football (FIFA), ont été acquittés vendredi par la justice suisse. L’affaire avait brisé les ambitions du Français, pressenti en 2015 pour prendre la tête du football mondial.

Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n’a pas suivi le parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis, alors que les deux accusés clamaient leur innocence. Platini encourrait aussi une amende de 2,2 millions de francs suisses (2,22 millions d’euros aujourd’hui). Le parquet accusait Platini et Blatter d’avoir « obtenu illégalement, au détriment de la FIFA, un paiement de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros à l’époque) « en faveur de Michel Platini ».

Les deux hommes ont toujours affirmé qu’il s’agissait du règlement d’un contrat oral pour un travail de consultant effectué par le Français pour le compte de la FIFA entre 1998 et 2002. Le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans, encouraient avant le procès jusqu’à 5 ans de prison pour « escroquerie », « gestion déloyale », « abus de confiance » et « faux dans les titres ».

« Un tribunal neutre a enfin constaté qu’aucun délit n’avait été commis dans cette affaire. Mon client est complètement blanchi et soulagé en conséquence », a commenté Me Dominic Nellen, l’avocat de Michel Platini. De son côté, l’ex-capitaine des Bleus s’est réjoui dans un court communiqué d’avoir « gagné un premier match », tout en faisant une nouvelle fois allusion à une manipulation politico-judiciaire destinée à l’écarter du pouvoir: « Dans cette affaire, il y a des coupables qui n’ont pas comparu au cours de ce procès. Qu’ils comptent sur moi, nous nous retrouverons ».

Michel Platini soupçonne en particulier un rôle occulte de Gianni Infantino, son ancien bras droit à l’UEFA élu en 2016 à la tête de la FIFA, et visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes avec l’ancien chef du parquet suisse. Défense et accusation s’accordaient sur un point: le triple Ballon d’Or a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la FIFA, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d’une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses, intégralement payée par la FIFA.

Mais en janvier 2011, l’ancien milieu de terrain – devenu dans l’intervalle président de l’UEFA (2007-2015) – « a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses », qualifiée de « fausse facture » par l’accusation. Mais le tribunal a estimé que l’escroquerie n’était « pas établie avec une vraisemblance confinant à la certitude », appliquant donc le principe général de droit pénal selon lequel « le doute doit profiter aux accusés ».

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